Covid-19: situation épidémique stable, ouverture pour les tests salivaires


Paris, France | AFP | jeudi 11/02/2021 - La circulation du coronavirus reste stable en France, où le gouvernement, qui espère échapper à une nouvelle explosion de l'épidémie de Covid-19, va disposer d'un nouvel outil avec les tests salivaires à l'école.

25.837 cas positifs de Covid-19 ont été comptabilisés en 24 h par Santé publique France mercredi, contre 18.870 mardi. Selon des données plus consolidées, 139.009 personnes ont été testées positives la semaine dernière, soit un peu moins de 20.000 par jour, contre 144.135 la semaine précédente, et environ 141.000 deux semaines plus tôt.

"Le couvre-feu (à 18 h) permet un contrôle épidémique que nous suivons jour après jour", a assuré jeudi devant les députés le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. 

Signe encourageant, les nouvelles entrées à l'hôpital sur une semaine sont repassées sous les 11.000 cette semaine. La charge reste élevée pour les hôpitaux, avec 27.417 malades du Covid-19 mercredi, en légère baisse, dont toujours plus de 3.300 dans les services de réanimation. 

En Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, et Provence Alpes-Côte d'Azur, le taux d'occupation des lits en réanimation par des malades du Covid-19 dépasse 70% des capacités d'avant la crise sanitaire, avec un taux proche de la saturation en PACA (95%).

 Pour les enfants

Et la situation épidémique demeure fragile. "Il nous faut aujourd'hui agir pour freiner la diffusion des variants, éviter qu'ils gagnent trop vite du terrain", a prévenu Jérôme Salomon.

Ainsi, l'épidémie de Covid-19 s'accélère de manière "préoccupante" à Dunkerque et Gravelines (Nord), avec des taux d'incidence plus de deux fois supérieurs à la moyenne nationale, et une forte présence du variant anglais plus contagieux, ont alerté les autorités sanitaires, en annonçant "une campagne exceptionnelle de dépistage" dans le secteur la semaine prochaine.

La situation est encore plus inquiétante à Mayotte, seul département français soumis à un confinement, où l'incidence est quatre fois supérieure à la moyenne et où circule plus fortement le variant sud-africain.

Sur le front du dépistage, la Haute autorité de santé (HAS) a donné, sans surprise, son feu vert aux tests salivaires pour les personnes sans symptômes, offrant un nouvel outil au gouvernement, qui veut les utiliser à l'école.

Avant même que la HAS se prononce, le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé le 4 février que ces tests, moins désagréables à réaliser que ceux nécessitant l'introduction de l'écouvillon dans le nez, seraient déployés dans "les établissements scolaires (...) mais également des universités".

"Le public prioritaire, ce sont les enfants, dans nos écoles", a répété le ministre mercredi devant les députés, en promettant "200.000 à 300.000" de ces tests par semaine à la mi-février. En revanche, il ne s'agira pas de tests rapides, comme les tests antigéniques, et les analyses se feront toujours en laboratoire.

Pas de Solidays, ni de carnaval

Après deux mois de fermeture au printemps durant le premier confinement, le gouvernement a fait du maintien des écoles ouvertes l'un de ses principaux objectifs durant la crise sanitaire. L'exécutif s'accroche aussi à sa promesse de tout faire pour éviter un nouveau confinement, malgré des prédictions alarmantes d'épidémiologistes et de médecins sur la circulation des variants du virus.

Mais la France reste soumise depuis la mi-janvier à un couvre-feu généralisé à 18h, et les bars, restaurants et lieux culturels demeurent fermés depuis la fin octobre. En un an de crise sanitaire, 360.000 emplois ont été supprimés en France. Les dégâts ne sont pas encore complètement mesurables, car les aides de l'Etat, qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros, ont jusqu'ici permis de limiter la casse.

Signe que la crise va durer, le festival de musique Solidays, qui permet de financer l'association Solidarité sida et qui devait se dérouler du 18 au 20 juin, est annulé pour la second année consécutive. Le Carnaval de Nice, prévu pour débuter samedi, n'aura pas lieu non plus. 

Et ceux qui espéraient reprendre le chemin des concerts au printemps risquent d'être déçus. Exemple parmi d'autres, les Irlandais de Fontaines DC, groupe phare de la nouvelle scène rock, devaient se produire le 1er avril sur la scène parisienne de l'Olympia, mais la date a été reportée au 11 avril 2022. 

La vaccination reste la seule perspective de sortir du tunnel, mais elle ne se dessine pas pour tout de suite. 2.056.572 ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 443.148 deux doses.

Au mois de février, près de 440 personnes atteintes du Covid-19 sont mortes chaque jour dans les hôpitaux ou les Ehpad, pour un total de 80.443 depuis le début de l'épidémie, qui frappe surtout les personnes âgées.

le Jeudi 11 Février 2021 à 05:01 | Lu 234 fois