Paris, France | AFP | vendredi 14/05/2021 - Désormais détecté dans au moins 44 pays, le variant indien du coronavirus, en partie lié à l'explosion de l'épidémie en Inde, inquiète depuis plusieurs semaines, mais ses effets en terme de transmission et de dangerosité sont toujours très mal connus.
Repéré pour la première fois en octobre 2020 en Inde, il a été classé cette semaine par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme "variant préoccupant", rejoignant dans cette catégorie la plus élevée les variants britannique, sud-africain et brésilien.
Un variant ou trois ?
Désigné par le nom de sa lignée, B.1.617, la dénomination "variant indien" regroupe en fait trois sous-lignées distinctes comportant certaines mutations en commun mais d'autres différentes.
Dans son dernier rapport publié mardi, l'OMS note qu'il "pourrait y avoir des différences importantes entre les trois sous-lignages" mais que "les données actuellement disponibles sont trop limitées" pour permettre une caractérisation différenciée, d'où le classement en bloc comme "variant préoccupant".
Les deux premières sous-lignées ont été repérées chacune dans plus de 30 pays dans le monde, mais la troisième n'a été que très peu détectée en dehors de l'Inde, où elle est minoritaire.
En France, la sous-lignée B.1.617.2 est majoritaire, avec 18 des 24 épisodes identifiés. Sur ces 24 épisodes impliquant au moins un cas de variant indien - un chiffre en légère augmentation--, seuls deux n'ont pu être liés à l'Inde.
Apparemment plus transmissible
Avec l'explosion de l'épidémie en Inde, où le nombre de décès de malades du Covid-19 vient de franchir la barre des 250.000, le variant a vite été montré du doigt, soupçonné d'en être responsable.
Mais l'OMS estime que l'accélération de la transmission du virus dans le pays est lié à "plusieurs facteurs potentiels": un variant possiblement plus transmissible, mais aussi la tenue de "plusieurs rassemblements religieux et politiques de masse" et "un respect réduit des mesures sociales de santé publique" destinées à freiner la transmission du virus.
"La contribution exacte de chacun de ces facteurs à l'augmentation des contaminations en Inde n'est pas bien connue", commente l'OMS. Malgré tout, les trois sous-variants "semblent avoir un taux de transmission plus élevé", estime-t-elle.
Un avis partagé par d'autres organisations, notamment le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) ou Santé Publique France.
Ainsi, les trois versions du variant contiennent deux mutations associées à une plus grande transmissibilité du virus (L452R et D614G).
Dans un rapport publié jeudi, Public Health England s'est penché sur la sous-lignée B.1.617.2, qui "a rapidement augmenté en Angleterre", avec plus de 1.300 cas identifiés au total au Royaume-Uni.
Cette sous-lignée est "au moins aussi transmissible" que le variant anglais, lui-même plus transmissible que la souche historique du virus, estime l'agence de santé publique anglaise.
Malgré tout, l'ECDC met en garde contre une possible "surreprésentation" du variant indien dans les cas détectés et séquencés au Royaume-Uni et dans l'UE en raison du ciblage des voyageurs arrivés d'Inde.
Plus dangereux ?
"Aucune information n'est disponible" sur la gravité des symptômes provoqués par le variant indien, écrit l'ECDC.
Quant aux risques d'échappement immunitaire, il n'existe pour l'instant que des données très limitées. "Les impacts potentiels des lignées B.1.617 sur l'efficacité des vaccins ou des traitements, ou sur les risques de réinfection restent incertains", résume l'OMS.
Une récente étude non évaluée par d'autres scientifiques note une réduction de l'efficacité des vaccins de BioNtech/Pfizer et de Moderna sur la sous-lignée B.1.617.1.
Cette sous-lignée, ainsi que la troisième sous-lignée B.1.617.3, comportent la mutation E484Q, proche de celle déjà observée sur les variants sud-africain et brésilien (E484K) et soupçonnée d'entraîner une moindre efficacité de la vaccination et un risque accru de réinfection.
Malgré tout, se basant sur cette étude et une autre, l'ECDC note que les anticorps monoclonaux ainsi que le plasma de personnes précédemment infectées ou de personnes vaccinées "peuvent neutraliser B.1.617.1 de façon aussi efficace ou plus efficace que d'autres variants préoccupants en circulation".
"Jusqu'à présent, dans l'ensemble, nous sommes plutôt convaincus que les vaccins seront efficaces contre ce variant", a déclaré cette semaine Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Concernant la deuxième sous-lignée, qui ne comporte pas la mutation E484Q, il n'existe pas d'études sur l'échappement immunitaire, souligne l'ECDC.
Face à toutes ces incertitudes, "il faut d'urgence de nouvelles études robustes" sur les impacts du variant indien, de ses caractéristiques épidémiologiques (transmission, gravité, risque de réinfection...) aux conséquences sur les mesures mises en place contre l'épidémie, plaide l'OMS.
Repéré pour la première fois en octobre 2020 en Inde, il a été classé cette semaine par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme "variant préoccupant", rejoignant dans cette catégorie la plus élevée les variants britannique, sud-africain et brésilien.
Un variant ou trois ?
Désigné par le nom de sa lignée, B.1.617, la dénomination "variant indien" regroupe en fait trois sous-lignées distinctes comportant certaines mutations en commun mais d'autres différentes.
Dans son dernier rapport publié mardi, l'OMS note qu'il "pourrait y avoir des différences importantes entre les trois sous-lignages" mais que "les données actuellement disponibles sont trop limitées" pour permettre une caractérisation différenciée, d'où le classement en bloc comme "variant préoccupant".
Les deux premières sous-lignées ont été repérées chacune dans plus de 30 pays dans le monde, mais la troisième n'a été que très peu détectée en dehors de l'Inde, où elle est minoritaire.
En France, la sous-lignée B.1.617.2 est majoritaire, avec 18 des 24 épisodes identifiés. Sur ces 24 épisodes impliquant au moins un cas de variant indien - un chiffre en légère augmentation--, seuls deux n'ont pu être liés à l'Inde.
Apparemment plus transmissible
Avec l'explosion de l'épidémie en Inde, où le nombre de décès de malades du Covid-19 vient de franchir la barre des 250.000, le variant a vite été montré du doigt, soupçonné d'en être responsable.
Mais l'OMS estime que l'accélération de la transmission du virus dans le pays est lié à "plusieurs facteurs potentiels": un variant possiblement plus transmissible, mais aussi la tenue de "plusieurs rassemblements religieux et politiques de masse" et "un respect réduit des mesures sociales de santé publique" destinées à freiner la transmission du virus.
"La contribution exacte de chacun de ces facteurs à l'augmentation des contaminations en Inde n'est pas bien connue", commente l'OMS. Malgré tout, les trois sous-variants "semblent avoir un taux de transmission plus élevé", estime-t-elle.
Un avis partagé par d'autres organisations, notamment le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) ou Santé Publique France.
Ainsi, les trois versions du variant contiennent deux mutations associées à une plus grande transmissibilité du virus (L452R et D614G).
Dans un rapport publié jeudi, Public Health England s'est penché sur la sous-lignée B.1.617.2, qui "a rapidement augmenté en Angleterre", avec plus de 1.300 cas identifiés au total au Royaume-Uni.
Cette sous-lignée est "au moins aussi transmissible" que le variant anglais, lui-même plus transmissible que la souche historique du virus, estime l'agence de santé publique anglaise.
Malgré tout, l'ECDC met en garde contre une possible "surreprésentation" du variant indien dans les cas détectés et séquencés au Royaume-Uni et dans l'UE en raison du ciblage des voyageurs arrivés d'Inde.
Plus dangereux ?
"Aucune information n'est disponible" sur la gravité des symptômes provoqués par le variant indien, écrit l'ECDC.
Quant aux risques d'échappement immunitaire, il n'existe pour l'instant que des données très limitées. "Les impacts potentiels des lignées B.1.617 sur l'efficacité des vaccins ou des traitements, ou sur les risques de réinfection restent incertains", résume l'OMS.
Une récente étude non évaluée par d'autres scientifiques note une réduction de l'efficacité des vaccins de BioNtech/Pfizer et de Moderna sur la sous-lignée B.1.617.1.
Cette sous-lignée, ainsi que la troisième sous-lignée B.1.617.3, comportent la mutation E484Q, proche de celle déjà observée sur les variants sud-africain et brésilien (E484K) et soupçonnée d'entraîner une moindre efficacité de la vaccination et un risque accru de réinfection.
Malgré tout, se basant sur cette étude et une autre, l'ECDC note que les anticorps monoclonaux ainsi que le plasma de personnes précédemment infectées ou de personnes vaccinées "peuvent neutraliser B.1.617.1 de façon aussi efficace ou plus efficace que d'autres variants préoccupants en circulation".
"Jusqu'à présent, dans l'ensemble, nous sommes plutôt convaincus que les vaccins seront efficaces contre ce variant", a déclaré cette semaine Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Concernant la deuxième sous-lignée, qui ne comporte pas la mutation E484Q, il n'existe pas d'études sur l'échappement immunitaire, souligne l'ECDC.
Face à toutes ces incertitudes, "il faut d'urgence de nouvelles études robustes" sur les impacts du variant indien, de ses caractéristiques épidémiologiques (transmission, gravité, risque de réinfection...) aux conséquences sur les mesures mises en place contre l'épidémie, plaide l'OMS.