Dijon, France | AFP | dimanche 27/12/2020 - "Ça fait pas mal, il faut pas avoir peur": la campagne de vaccination française contre le Covid-19 a été lancée symboliquement dimanche dans deux structures hospitalières pour personnes âgées à Sevran, en Seine-Saint-Denis, puis Dijon, où des résidents et soignants ont reçu les premières doses du vaccin.
Emmanuel Macron a salué le début de la campagne, qui a eu lieu simultanément dans la plupart des pays de l'Union européenne.
"Nous avons une nouvelle arme contre le virus: le vaccin. Tenir ensemble, encore", a écrit le chef de l'Etat dans une série de tweets.
Il a rappelé que le vaccin était gratuit et non obligatoire et estimé qu'au "pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider", alors qu'une majorité de Français (56%) n'envisagent pas de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage BVA publié dimanche par le JDD.
"Je suis émue", a déclaré la première vaccinée française, Mauricette, une ancienne aide ménagère de 78 ans, qui a reçu le vaccin en fin de matinée au sein de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran, établissement de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).
"Je suis prête pour l'épreuve!", avait-elle lancé avant l'injection du Comirnaty développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech, premier vaccin à ARN messager "mis sur le marché dans le monde pour l'être humain", selon le ministère de la Santé.
Un médecin cardiologue de 65 ans intervenant dans cet établissement, le Dr Jean-Jacques Monsuez, a ensuite reçu lui aussi une première dose, qui sera suivie d'une seconde injection dans 21 jours.
"Soignants qui hésitent"
A Dijon, en début d'après-midi, c'est Alain Salmon, 92 ans, résident de l'Ehpad de Champmaillot, qui s'est vu injecter le vaccin devant caméras et photographes, suivi du Pr Pierre Jouanny, gériatre, pour finir par Daniel Edouard, 80 ans, ancien chauffeur routier.
"Ça fait pas mal, il faut pas avoir peur, ceux qui hésitent ils ne doivent pas hésiter", a relevé le patient nonagénaire, à qui une habitante de Dijon avait offert un bouquet de fleurs et le CHU - dont dépend l'Ehpad - des chocolats.
Arborant un badge violet "Contre la grippe, je me vaccine. Et vous ?", souvenir d'une précédente campagne de vaccination, le Pr Jouanny a espéré que l'injection qu'il a reçue "servira d'exemple aux autres soignants qui hésitent".
Daniel Edouard, lui, n'a pas tergiversé. "J'avais déjà mes idées arrêtées sur la vaccination", a confié le résident octogénaire, parlant d'une maladie "grave".
Des consultations préalables des futurs vaccinés avaient eu lieu samedi et dimanche matin, notamment pour recueillir leur consentement. Les personnes avaient la possibilité "jusqu'au dernier moment" de renoncer à la vaccination, selon le CHU de Dijon.
Le gouvernement s'est fixé d'ici fin février l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7.000 Ehpad et établissements assimilés.
Le vaccin, acheminé samedi dans l'Hexagone sous bonne escorte, était particulièrement attendu en France, où l'épidémie a tué plus de 62.700 personnes et où le virus circule activement. Plus de 8.800 cas ont été enregistrés dans les dernières 24 heures, un chiffre peu significatif en plein week-end après Noël, mais il s'élevait à 20.000 jeudi et vendredi.
Ne pas "laisser flamber l'épidémie"
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau", a prévenu dans le Journal du dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. Interrogé sur l'éventualité d'un troisième confinement, il s'est dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver".
"Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies", a estimé le ministre, satisfait de pouvoir "commencer à protéger les plus fragiles d'entre nous".
Après les structures pour personnes âgées, la vaccination sera proposée à "tous les retraités de plus de 65 ans" jusqu'au printemps, puis au reste de la population âgée de 16 ans et plus.
Le gouvernement espère avoir vacciné "15 millions de personnes à l'horizon de cet été", a précisé Matignon samedi.
Variant à plusieurs inconnues
La vaccination sera-t-elle opérante face aux nouvelles souches du coronavirus ? Tout laisse à "penser que les vaccins (existants) sont efficaces sur ces mutants", a tenu à rassurer samedi la Direction générale de la santé (DGS).
La question se pose avec d'autant plus d'acuité que les autorités françaises ont eu la confirmation, au soir de Noël, de ce qu'elles craignaient depuis plusieurs jours: la présence du variant britannique du virus sur leur territoire, à Tours.
Des contaminations similaires ont été signalées en Allemagne, au Liban, au Danemark, mais aussi en Italie, Suède, Espagne, au Japon et au Canada.
Selon des études présentées au Royaume-Uni, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine. Mais rien ne démontre à ce stade qu'il entraîne des formes plus graves de la maladie.
Emmanuel Macron a salué le début de la campagne, qui a eu lieu simultanément dans la plupart des pays de l'Union européenne.
"Nous avons une nouvelle arme contre le virus: le vaccin. Tenir ensemble, encore", a écrit le chef de l'Etat dans une série de tweets.
Il a rappelé que le vaccin était gratuit et non obligatoire et estimé qu'au "pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider", alors qu'une majorité de Français (56%) n'envisagent pas de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage BVA publié dimanche par le JDD.
"Je suis émue", a déclaré la première vaccinée française, Mauricette, une ancienne aide ménagère de 78 ans, qui a reçu le vaccin en fin de matinée au sein de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran, établissement de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).
"Je suis prête pour l'épreuve!", avait-elle lancé avant l'injection du Comirnaty développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech, premier vaccin à ARN messager "mis sur le marché dans le monde pour l'être humain", selon le ministère de la Santé.
Un médecin cardiologue de 65 ans intervenant dans cet établissement, le Dr Jean-Jacques Monsuez, a ensuite reçu lui aussi une première dose, qui sera suivie d'une seconde injection dans 21 jours.
"Soignants qui hésitent"
A Dijon, en début d'après-midi, c'est Alain Salmon, 92 ans, résident de l'Ehpad de Champmaillot, qui s'est vu injecter le vaccin devant caméras et photographes, suivi du Pr Pierre Jouanny, gériatre, pour finir par Daniel Edouard, 80 ans, ancien chauffeur routier.
"Ça fait pas mal, il faut pas avoir peur, ceux qui hésitent ils ne doivent pas hésiter", a relevé le patient nonagénaire, à qui une habitante de Dijon avait offert un bouquet de fleurs et le CHU - dont dépend l'Ehpad - des chocolats.
Arborant un badge violet "Contre la grippe, je me vaccine. Et vous ?", souvenir d'une précédente campagne de vaccination, le Pr Jouanny a espéré que l'injection qu'il a reçue "servira d'exemple aux autres soignants qui hésitent".
Daniel Edouard, lui, n'a pas tergiversé. "J'avais déjà mes idées arrêtées sur la vaccination", a confié le résident octogénaire, parlant d'une maladie "grave".
Des consultations préalables des futurs vaccinés avaient eu lieu samedi et dimanche matin, notamment pour recueillir leur consentement. Les personnes avaient la possibilité "jusqu'au dernier moment" de renoncer à la vaccination, selon le CHU de Dijon.
Le gouvernement s'est fixé d'ici fin février l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7.000 Ehpad et établissements assimilés.
Le vaccin, acheminé samedi dans l'Hexagone sous bonne escorte, était particulièrement attendu en France, où l'épidémie a tué plus de 62.700 personnes et où le virus circule activement. Plus de 8.800 cas ont été enregistrés dans les dernières 24 heures, un chiffre peu significatif en plein week-end après Noël, mais il s'élevait à 20.000 jeudi et vendredi.
Ne pas "laisser flamber l'épidémie"
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau", a prévenu dans le Journal du dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. Interrogé sur l'éventualité d'un troisième confinement, il s'est dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver".
"Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies", a estimé le ministre, satisfait de pouvoir "commencer à protéger les plus fragiles d'entre nous".
Après les structures pour personnes âgées, la vaccination sera proposée à "tous les retraités de plus de 65 ans" jusqu'au printemps, puis au reste de la population âgée de 16 ans et plus.
Le gouvernement espère avoir vacciné "15 millions de personnes à l'horizon de cet été", a précisé Matignon samedi.
Variant à plusieurs inconnues
La vaccination sera-t-elle opérante face aux nouvelles souches du coronavirus ? Tout laisse à "penser que les vaccins (existants) sont efficaces sur ces mutants", a tenu à rassurer samedi la Direction générale de la santé (DGS).
La question se pose avec d'autant plus d'acuité que les autorités françaises ont eu la confirmation, au soir de Noël, de ce qu'elles craignaient depuis plusieurs jours: la présence du variant britannique du virus sur leur territoire, à Tours.
Des contaminations similaires ont été signalées en Allemagne, au Liban, au Danemark, mais aussi en Italie, Suède, Espagne, au Japon et au Canada.
Selon des études présentées au Royaume-Uni, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine. Mais rien ne démontre à ce stade qu'il entraîne des formes plus graves de la maladie.