Paris, France | AFP | jeudi 28/01/2021 - Le gouvernement, qui consulte partis et syndicats, prépare les esprits à des mesures sanitaires plus strictes, dont un possible troisième confinement, après avoir acté que le couvre-feu à 18 h ne suffisait pas face aux variants plus contagieux du virus du Covid-19.
Ces variants, qui se sont diffusés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud et qui représenteraient désormais un dixième des cas en France (2.000 par jour), "sont susceptibles d'entraîner une vague épidémique très forte, plus forte encore que les précédentes compte-tenu de (leur) forte contagiosité", a mis en garde le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un point presse jeudi après-midi.
Dans l'immédiat, "nous ne sommes pas à proprement parler dans une vague épidémique (...) mais le virus circule à un niveau élevé", "il diffuse plus vite chaque semaine" et l'efficacité du couvre-feu à 18h "s'estompe", a ajouté le ministre, alors que le gouvernement promet de prendre des décisions en fin de semaine.
Selon les données de Santé publique France, un peu plus de 141.000 personnes ont été testées positives la semaine dernière, contre 128.000 la semaine précédente, où le chiffre était resté stable.
L'éventail des mesures possibles va du "maintien du cadre actuel", jugé "peu probable", jusqu'à "un confinement très serré", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Entre les deux, sont évoqués la possibilité d'un couvre-feu couplé à un confinement seulement le week-end ou encore l'allongement des vacances de février avec l'interdiction des déplacements inter-régionaux, selon une source gouvernementale.
"Il est évidemment possible de réfléchir à allonger les vacances d'un côté ou de l'autre. Mais notre objectif est que les enfants puissent continuer à apprendre", a confirmé Gabriel Attal, alors que le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer milite plutôt pour "préserver les calendriers autant qu'on peut".
"Pédagogie"
Des discussions sont également en cours sur un éventuel durcissement du protocole sanitaire dans les commerces, notamment les grandes surfaces alimentaires, a indiqué le président de l'enseigne Système U, Dominique Schelcher.
Avant de nouvelles annonces, le Premier ministre Jean Castex doit mener jeudi et vendredi une série de consultations avec les présidents de groupes politiques au Parlement, les associations d'élus et les partenaires sociaux. Une initiative qui ne convainc pas les oppositions, toujours critiques : "la concertation commence après qu'en réalité les décisions aient été prises", a tweeté le numéro un du PS Olivier Faure.
Alors qu'un nouveau confinement était présenté en fin de semaine dernière comme nécessaire par le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, le gouvernement a temporisé, disant vouloir attendre les résultats du couvre-feu à 18h avec deux semaines de recul (c'est à dire ce week-end), et de nouvelles données sur la propagation des variants anglais et sud-africain plus contagieux.
L'exécutif cherche un "point d'équilibre", avec la nécessité de "protéger les Français" sans toutefois "mettre le pays sous cloche", a expliqué le patron des députés LREM Christophe Castaner. Le tout sur fond d'interrogations sur un ras-le-bol de la population face aux restrictions sanitaires, alors que les cafés, restaurants et lieux culturels n'ont jamais rouvert depuis leur fermeture fin octobre.
Chaque jour apparaissent de nouveaux indicateurs de dégradation économique: ainsi, la construction de logements a baissé de 6,9% en 2020 et la tendance s'annonce encore pire pour les mois à venir, montrent jeudi des chiffres officiels du gouvernement. La veille, les chiffres de l'emploi ont montré que le nombre de chômeurs a augmenté de 7,5% en 2020 par rapport à l'année précédente.
Etudiants
La situation des étudiants, privés d'amphi depuis bientôt trois mois, de plus en plus isolés et précarisés, inquiète aussi.
Mercredi, Jean Castex s'est interrogé de manière très prudente lors d'un appel au youtubeur Gaspard Guermonprez sur la possibilité de faire entrer les étudiants "dans les exceptions" en cas de reconfinement, pour satisfaire la promesse d'Emmanuel Macron d'un retour un jour par semaine à l'université.
Dans le même temps, les variants font craindre une forte reprise épidémique alors que la charge hospitalière est restée élevée à la fin de la deuxième vague épidémique, en novembre, et a repris sa progression en janvier, avec plus de 27.000 personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid-19.
Parmi eux, 3.100 malades sont soignés en réanimation. "On est presque aujourd'hui au niveau des réanimations du mois d'octobre. La grande différence aujourd'hui est que la dynamique n'est pas exponentielle, mais à nouveau le nombre de réanimations augmente, c'est factuel", a insisté Olivier Véran, notant que les hôpitaux sont "presque à 60% d'occupation" de la capacité initiale de lits de réa (environ 5.000 avant la crise) par des patients Covid.
"Il me parait urgent, et on n'a pas le temps d'attendre, de renforcer les mesures de distanciation sociale", a résumé l'épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm Dominique Costagliola, lors d'un point de situation devant l'Académie des sciences.
Avec 351 nouveaux décès à l'hôpital en 24h, 74.456 personnes atteintes par le Covid-19 sont mortes en France depuis le début de l'épidémie, dont 52.218 à l'hôpital, le reste dans les Ehpad.
Ces variants, qui se sont diffusés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud et qui représenteraient désormais un dixième des cas en France (2.000 par jour), "sont susceptibles d'entraîner une vague épidémique très forte, plus forte encore que les précédentes compte-tenu de (leur) forte contagiosité", a mis en garde le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un point presse jeudi après-midi.
Dans l'immédiat, "nous ne sommes pas à proprement parler dans une vague épidémique (...) mais le virus circule à un niveau élevé", "il diffuse plus vite chaque semaine" et l'efficacité du couvre-feu à 18h "s'estompe", a ajouté le ministre, alors que le gouvernement promet de prendre des décisions en fin de semaine.
Selon les données de Santé publique France, un peu plus de 141.000 personnes ont été testées positives la semaine dernière, contre 128.000 la semaine précédente, où le chiffre était resté stable.
L'éventail des mesures possibles va du "maintien du cadre actuel", jugé "peu probable", jusqu'à "un confinement très serré", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Entre les deux, sont évoqués la possibilité d'un couvre-feu couplé à un confinement seulement le week-end ou encore l'allongement des vacances de février avec l'interdiction des déplacements inter-régionaux, selon une source gouvernementale.
"Il est évidemment possible de réfléchir à allonger les vacances d'un côté ou de l'autre. Mais notre objectif est que les enfants puissent continuer à apprendre", a confirmé Gabriel Attal, alors que le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer milite plutôt pour "préserver les calendriers autant qu'on peut".
"Pédagogie"
Des discussions sont également en cours sur un éventuel durcissement du protocole sanitaire dans les commerces, notamment les grandes surfaces alimentaires, a indiqué le président de l'enseigne Système U, Dominique Schelcher.
Avant de nouvelles annonces, le Premier ministre Jean Castex doit mener jeudi et vendredi une série de consultations avec les présidents de groupes politiques au Parlement, les associations d'élus et les partenaires sociaux. Une initiative qui ne convainc pas les oppositions, toujours critiques : "la concertation commence après qu'en réalité les décisions aient été prises", a tweeté le numéro un du PS Olivier Faure.
Alors qu'un nouveau confinement était présenté en fin de semaine dernière comme nécessaire par le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, le gouvernement a temporisé, disant vouloir attendre les résultats du couvre-feu à 18h avec deux semaines de recul (c'est à dire ce week-end), et de nouvelles données sur la propagation des variants anglais et sud-africain plus contagieux.
L'exécutif cherche un "point d'équilibre", avec la nécessité de "protéger les Français" sans toutefois "mettre le pays sous cloche", a expliqué le patron des députés LREM Christophe Castaner. Le tout sur fond d'interrogations sur un ras-le-bol de la population face aux restrictions sanitaires, alors que les cafés, restaurants et lieux culturels n'ont jamais rouvert depuis leur fermeture fin octobre.
Chaque jour apparaissent de nouveaux indicateurs de dégradation économique: ainsi, la construction de logements a baissé de 6,9% en 2020 et la tendance s'annonce encore pire pour les mois à venir, montrent jeudi des chiffres officiels du gouvernement. La veille, les chiffres de l'emploi ont montré que le nombre de chômeurs a augmenté de 7,5% en 2020 par rapport à l'année précédente.
Etudiants
La situation des étudiants, privés d'amphi depuis bientôt trois mois, de plus en plus isolés et précarisés, inquiète aussi.
Mercredi, Jean Castex s'est interrogé de manière très prudente lors d'un appel au youtubeur Gaspard Guermonprez sur la possibilité de faire entrer les étudiants "dans les exceptions" en cas de reconfinement, pour satisfaire la promesse d'Emmanuel Macron d'un retour un jour par semaine à l'université.
Dans le même temps, les variants font craindre une forte reprise épidémique alors que la charge hospitalière est restée élevée à la fin de la deuxième vague épidémique, en novembre, et a repris sa progression en janvier, avec plus de 27.000 personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid-19.
Parmi eux, 3.100 malades sont soignés en réanimation. "On est presque aujourd'hui au niveau des réanimations du mois d'octobre. La grande différence aujourd'hui est que la dynamique n'est pas exponentielle, mais à nouveau le nombre de réanimations augmente, c'est factuel", a insisté Olivier Véran, notant que les hôpitaux sont "presque à 60% d'occupation" de la capacité initiale de lits de réa (environ 5.000 avant la crise) par des patients Covid.
"Il me parait urgent, et on n'a pas le temps d'attendre, de renforcer les mesures de distanciation sociale", a résumé l'épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm Dominique Costagliola, lors d'un point de situation devant l'Académie des sciences.
Avec 351 nouveaux décès à l'hôpital en 24h, 74.456 personnes atteintes par le Covid-19 sont mortes en France depuis le début de l'épidémie, dont 52.218 à l'hôpital, le reste dans les Ehpad.