Couverture maladie : les assurances de l'Etat face aux galères étudiantes des Polynésiens


PARIS, le 7 septembre 2017 - La rentrée dans les universités parisiennes approche à grands pas et la polémique ne s'éteint pas. Le délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, l'ancien boxeur Jean-Marc Mormeck, a souhaité répondre dans le détail à ceux qui ont attiré son attention sur "les discriminations et les mesures vexatoires" subies par les étudiants polynésiens dans l'Hexagone.

Pour bien saisir ce dernier épisode du feuilleton médiatique à propos des difficultés rencontrées par les étudiants originaires du fenua, il faut remonter à la fin du mois d'août. Sur les réseaux sociaux, une étudiante avait fait sensation en racontant ses mésaventures. Galères d'inscription à la Sécurité sociale, demande de visa ou de titre de séjour de la part de l'administration hexagonale : la jeune femme s'est sentie flouée et son histoire a rencontré un fort écho dans la communauté polynésienne de métropole.

C'est ensuite le parti politique En Marche ! qui s'est emparé de l'affaire. Dans une lettre ouverte adressée à Jean-Marc Mormeck – le délégué interministériel à l'Egalité des chances a ses bureaux à Paris, au sein du ministère des Outre-mer – le référent pour la Polynésie du parti présidentiel dénonçait "des difficultés rencontrées par de nombreux Polynésiens résidents permanents ou temporaires en France métropolitaine, qui sont trop souvent considérés comme des étrangers".

Dans la suite de la lettre ouverte, 'En Marche ! Pour la Polynésie française' dénonçait pêle-mêle des demandes de certificats de mariage pour le renouvellement des passeports, une complexité et des délais anormalement longs pour l'obtention de la carte vitale et le fait que "les dossiers des étudiants polynésiens sont traités comme ceux de personnes n'ayant pas la nationalité française".

A quoi Jean-Marc Mormeck a répondu – via une réponse écrite que Tahiti Infos a pu consulter – que "la plupart des difficultés évoquées (…) tiennent au fait que l'INSEE n'immatricule pas automatiquement les Polynésiens au Répertoire national d'immatriculation des personnes physiques (RNIPP)".

Selon le délégué interministériel, et comme Tahiti Infos a déjà eu l'occasion de le raconter, "les échanges entre l'Insee, la délégation de la Polynésie française à Paris (…) ont permis de mettre en place une procédure simple afin que les ressortissants de ce territoire devant se rendre en métropole puissent obtenir leur Numéro d'immatriculation au répertoire (NIR) de la façon la plus rapide possible".

En entamant des démarches avant leur départ du fenua, les étudiants ont donc la possibilité de surmonter une bonne partie de ces obstacles administratifs. Et c'est le cas depuis la rentrée 2016. Cela dit, cette inscription dans le fichier national des personnes physiques n'est toujours pas automatique. Elle devrait l'être dans le courant de l'année 2018. Jean-Marc Mormeck, en tant que délégué interministériel et donc membre du gouvernement, assure que "ce processus devrait aboutir prochainement".

Rédigé par Julien Sartre, à Paris le Jeudi 7 Septembre 2017 à 08:47 | Lu 2451 fois