Couronnes végétales : un livre pour dire leur beauté et leur histoire


TAHITI, le 24 août 2023 - Le livre intitulé “Te Hei, couronnes végétales de Tahiti” vient de paraître chez Au vent des îles. Il est signé Tiarenui Ebb. Au-delà de présenter la diversité de ces ornements fleuris, il raconte leur histoire, leurs usages, leur place dans la société d’aujourd’hui.

Sensible aux fleurs en général et aux ornements végétaux en particulier, Tiarenui Ebb a constaté une disparition des couronnes dans la vie privée quotidienne des Polynésiens. Les savoirs et savoir-faire associés sont, eux aussi, emportés. “Or, en dehors de leur aspect esthétique et de leur beauté, les couronnes jouent un rôle essentiel.”

Les couronnes végétales existaient avant les premiers contacts. “Les Polynésiens ont une culture ancestrale de l’hygiène corporelle. Ils portent une grande attention à l’esthétique, à leur apparence.” Si les danses, les chants, le tatouage, interdits par les Européens, ont été perdus, l’art des ornements végétaux a perduré. “Il est devenu le dernier refuge culturel”, souligne Tiarenui Ebb qui regrette, aujourd’hui, leur raréfaction. “Vont-elles devenir un élément du folklore ?”, interroge-t-elle. Elle s’y refuse.


Transmission et mise en lumière

Pour répondre à ce désintérêt collectif, Tiarenui Ebb a imaginé un livre. Elle a appris à réaliser des couronnes en grandissant aux îles Sous-le-Vent, en observant son entourage. Elle transmet sa pratique dans l’ouvrage. Elle met également en lumière le talent de femmes et d’hommes qu’elle a rencontrés. Elle présente le matériel, les végétaux et leur préparation, les couronnes enfilées, enroulées, cousues, tressées. Le tout est imagé pas à pas pour permettre au lecteur de confectionner leur propre ornement. Elle explique comment porter les couronnes, rappelle que les hommes ne sont pas en reste dans le domaine. Elle pointe du doigt les caractéristiques de chaque archipel.

Dans un chapitre intitulé Au fil du temps, elle raconte les couronnes et leurs épopées au fil des siècles. Les Tahitiens, écrit-elle, avaient une grande connaissance des végétaux qu’ils utilisaient à des fins alimentaires, mais aussi pharmaceutiques, esthétiques et religieuses. Les plantes avaient un sens, une vie, une mémoire et certaines d’entre elles, seules ou associées, pouvaient détenir un mana. Sa conclusion tient lieu d’appel pour sauver les couronnes et leur place dans la vie polynésienne : “Sachons rester sensibles à toute la symbolique et l’esthétique qu’elle véhicule, et entretenons ce langage des fleurs si profondément ancré dans notre culture”.

Pratique

Dédicaces ce samedi 26 août à la librairie Odyssey. De 9 heures à midi.
Entrée libre.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 24 Aout 2023 à 20:07 | Lu 1837 fois