Coup de filet à Outumaoro : d'où viennent ces armes à feu illégales ?


Plusieurs armes ont été saisies, dont deux armes de poing probablement introduites sur le territoire par des plaisanciers (photo d'illustration AFP)
PAPEETE, le 3 mars 2015 - Samedi dernier, quatre frères ont été interpellés à Outumaoro pour des faits de vol à main armée en bande organisée. Dimanche, un cinquième individu était interpellé, et le procureur de la République à confié lundi à la presse qu'une sixième garde à vue avait été décidée. Surtout, il précise que d'autres pourraient suivre lors de cette enquête qui a pour but de ratisser le quartier à la recherche de toutes les armes à feu illégales qui y sont cachées.

On se souvient que pour l'opération de samedi, 80 agents de la Direction de la sécurité publique et de la gendarmerie étaient intervenus dès 6 heures du matin au quartier Outumaoro, face au supermarché Carrefour Punaauia, pour l'interpellation des quatre frères âgés de 25 à 30 ans.

Les faits ayant causé leur arrestation concernent le vol de plus d'1,5 million Fcfp en espèces à un homme sous la menace d'une arme à feu. La veille ils lui avaient cédé un véhicule contre cette somme en espèces, mais selon le procureur il semble que le groupe ait caché ou oublié de la drogue dans le véhicule et ait décidé de la récupérer.

Car organisés comme des gangster, le groupe avait déjà braqué un organisateur de "kikiri" (des jeux de hasard illégaux), et un trafiquant de drogue. "Ce sont des personnes du même quartier, pour la plupart déjà connus par la justice pour des faits de trafic de drogue, qui se sont procurés des armes individuellement et en ont fait usage pour commettre différents vols avec armes."

D'où viennent toutes ces armes ?

"Ces armes viennent en général de plaisanciers qui les échangent ou les troquent," explique le procureur.

C'est bien sûr illégal : "les plaisanciers doivent en principe produire un justificatif d'origine et une autorisation de détention et de transport pour leur arme. La législation locale leur impose de la déclarer à la gendarmerie au premier touché, quand ils arrivent, et si les gendarmes l'estiment nécessaire ils doivent la déposer au dépôt, et elle est rendue quand ils quittent la Polynésie."

"Mais très souvent ils ne vont pas déclarer leurs armes, ils les gardent cachées et vont les échanger" regrette le procureur. Les plaisanciers qui ont introduit une arme ne sont en général pas identifiés.

Une autre source importante d'armes illégales sur le territoire : "il y a aussi très régulièrement des armateurs de tir sportif qui se font cambrioler, et il y a des petits lots d'armes qui disparaissent." Enfin, la vente d'armes de chasse est autorisée à la vente en Polynésie, "sous réserve d'autorisation de licence."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 3 Mars 2015 à 08:47 | Lu 3573 fois