Côte Est : l’Assemblée accorde 895 millions pour les premières réparations


L’Assemblée a voté à l’unanimité le prélèvement de 895 millions Fcfp sur les réserves CAVC de 2015 pour financer les réparations sur la côte Est, après les pluies diluviennes du 12 décembre.
PAPEETE, 21 décembre 2015 - L’Assemblée autorise un prélèvement de 895 millions Fcfp sur les réserves 2015 du Compte d’aide aux victimes des calamités pour les interventions urgentes suite aux dégâts causés lors des fortes pluies du 12 décembre, côte Est.

La séance de la session extraordinaire a débuté par l’expression des condoléances de la représentation en direction de Sylvana Puhetini, présidente du groupe Rassemblement pour une majorité autonomiste, suite au décès de son père dont les funérailles étaient organisées lundi matin.

Le projet de délibération visant à prélever 895 millions Fcfp sur les réserves du CAVC pour faire face aux dégâts causés par les pluies diluviennes du samedi 12 décembre sur la côte Est de Tahiti a ensuite fait l’objet d’un peu plus de deux heures de débats. Le texte avait été voté à l’unanimité en commission législative, jeudi 17 décembre, après que le gouvernement ait déclaré l’état de catastrophe naturelle dans les communes de Mahina et Hiota’a o te ra.

Sur les 895 millions Fcfp votés lundi par l’Assemblée, 95 millions Fcfp serviront à régler les entreprises qui interviennent depuis le 13 décembre sur des opérations de nettoyage dans les zones sinistrées.

En direction des particuliers, 200 millions Fcfp seront mis à disposition de l’Office polynésien de l’habitat (OPH) pour financer l’acquisition de matériaux de construction afin de procéder aux premières réparations. Un recensement effectué par les services du Pays fait état de 140 familles lourdement sinistrées à Tiarei et Papenoo et plus de 20 à Mahina. Les aides seront débloquées par une commission d’attribution à partir des signalements faits par le service des affaires sociales et des équipes de l’OPH.

Enfin, 600 millions Fcfp sont prévus pour financer les interventions de génie civil (renforcement des berges, reconstruction de ponts et de routes). Onze sites de rivières ont été repérés et nécessitent des interventions pour un total de deux kilomètres d’enrochement de berges à reconstituer : Orofara et son pont qui doit être refait, Ahonu, la grande vallée de Faaripo avec la rivière Vaitapu où les dégâts ont été les plus importants, le site des Trois cascades où la rivière est complètement sortie de son lit, ou encore le pont de Onohea qui a subi des dégâts sur une centaine de mètres.

90 % des sinistrès en PPR "rouge"

Un amendement proposé par le Tahoera’a et soutenu par l’UPLD d’abonder de 500 millions Fcfp supplémentaires le CAVC a été rejeté. "Un premier travail de recensement a été réalisé", a rappelé le sénateur Nuihau Laurey, ministre du Budget, en insistant sur la nécessité de mobiliser les ressources financières avec précision et de manière "rationnelle et factuelle". Un collectif budgétaire pourrait être organisé en janvier pour abonder le CAVC, si besoin.

Des élus de tous bords politiques ont souligné la situation en zone rouge de nombreux logements sinistrés par rapport au Plan de prévention des risques (PPR). Les PPR ont été établis en 2006, commune de Hitia’a o te ra et en 2005 à Mahina. Edifiées avant l’entrée en vigueur de ces plans, 90% des maisons sinistrées se trouvent en bordure des rivières, en zone rouge. "Que comptez-vous faire pour reloger les familles qui ne pourront pas reconstruire en raison du PPR", a interpellé Sandra-Lévy-Agami, pour le compte du Tahoera’a Huiraatira, de même que la maire de Hitia’a, Jacqui Drollet, représentant UPLD. "Nous sommes tous pressés d’intervenir ; mais il ne faut pas faire n’importe quoi dans la précipitation", a également rappelé la sénatrice pro-Fritch Lana Tetuanui, en soulignant que "devant la loi, il n’y a pas de dérogation". Les personnes sinistrées seront-elles relogées au même endroit au moyen d’un assouplissement des contraintes du PPR ?
"J’ai demandé au ministre des domaines de procéder à des recherches de fonciers rapidement exploitables afin de faire des propositions à ces familles", a indiqué le Président Edouard Fritch. "Nous avons repéré quatre terrains sur Tiarei, Papenoo et Mahina, pour recevoir les volontaires qui accepteraient de déménager. Nous ne pouvons déroger aux prescriptions des zones rouges au risque de devoir assumer la responsabilité de catastrophes futures (…). J’ai demandé au service de l’Urbanisme de ne pas céder. Il est hors de question que ces populations soient exposées à d’éventuels futurs débordements", a-t-il également affirmé.



Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 21 Décembre 2015 à 16:51 | Lu 698 fois