Corée du Sud: fans et célébrités pleurent la star de K-pop Sulli


Séoul, Corée du Sud | AFP | mardi 14/10/2019 - Des fans et des vedettes pleuraient mardi la chanteuse de K-pop Sulli, retrouvée morte la veille à son domicile, et dénonçaient le stress, le harcèlement et la pression dont sont souvent victimes les stars de cette industrie musicale.

Le corps de Sulli, 25 ans, ancienne membre du groupe de K-pop f(x), l'un des plus connus de la pop sud-coréenne, a été découvert lundi par son manager à son domicile situé en banlieue de Séoul.
Selon la police, la chanteuse souffrait d'une "dépression sévère" et le "suicide fait partie des causes possibles de sa mort".
"J'aimerais pouvoir espérer que Sulli est la dernière idole à mourir des suites d'un suicide ou d'une maladie mentale", a écrit sur Twitter un autre fan, dénonçant "la cruauté" du milieu de la K-pop.
La Corée du Sud est un des pays au monde qui connait le plus fort taux de suicide, parmi les premières causes de décès chez les moins de 40 ans, selon de récents chiffres officiels.
L'industrie de la K-pop rapporte des milliards de dollars et le gouvernement la soutient activement comme produit d'exportation.
Mais le monde de la K-pop est connu pour être hyper compétitif. Les artistes doivent enchaîner concerts, conférences de presse et événements de promotion, ainsi que répétitions et entraînements quand ils ne sont pas sur scène.
Souvent victimes de harcèlement en ligne, ils n'ont plus de vie privée et subissent des pressions pour donner constamment une bonne image d'eux. 
La mort de Sulli fait écho à celle en 2017 de Kim Jong-Hyun, 27 ans, un chanteur du boys band SHINee qui souffrait de dépression et s'était suicidé dans sa chambre d'hôtel. 
La chanteuse de K-pop Goo Hara, proche de Sulli, hospitalisée l'an dernier après avoir tenté de se suicider a écrit sur Instagram: "J'espère que Jin-ri est maintenant dans un endroit où elle peut faire ce qu'elle veut".
Connue pour son engagement pour les droits des femmes, Sulli, de son vrai nom, Jin-ri, avait récemment refusé de porter un soutien-gorge en public, et avait fait l'objet de harcèlement en ligne.
Dans une récente émission de télévision, elle avait fait part de son expérience de lutte contre le trouble panique et la phobie sociale. 
La maladie mentale reste une question taboue en Corée du Sud.
Son franc-parler a trouvé un écho chez de nombreuses jeunes femmes sud-coréennes.
"Être l'une des premières femmes artistes de K-pop à parler de santé mentale et de féminisme est incroyable. Je t'aime tellement Sulli - j'espère au ciel que tu es enfin libre", a écrit une fan dans un tweet.

le Mardi 15 Octobre 2019 à 05:28 | Lu 693 fois