Coopérations croisées entre l’Australie et l’UE


BRUXELLES, lundi 12 mai 2014 (Flash d’Océanie) – L’Union Européenne et le gouvernement australien sont désormais officiellement partenaires dans le cadre d’une coopération de réciprocité d’un genre nouveau et qui concerne directement le Pacifique et en particulier les îles Fidji.

Le principe de cette coopération entre Bruxelles et Canberra avait d’abord été annoncé en novembre 2012, à l’occasion de la visite en Australie de Mme Catherine Ashton, qui dirige la diplomatie européenne, et de sa rencontre avec son homologue australien, à l'époque Kevin Rudd.
Le 17 avril 2014, Julie Bishop, ministre australienne des affaires étrangères et Andris Piebalgs, commissaire européen pour le développement, ont confirmé cette volonté de partenariat innovant en matière de coopération régionale, sous forme de la signature d’une nouvelle déclaration qui « renforcera et élargira notre partenariat international pour le développement », ont-ils souligné conjointement dans un communiqué.

Dans le cadre d’un accord de réciprocité, désormais l’UE devrait confier à l’Australie une partie importante de la mise en œuvre de son aide au développement à Fidji.
Dans l’autre sens, l’Europe apportera son appui logistique, dans les mêmes conditions, à Canberra, pour sa coopération avec le Sud Soudan, en Afrique, continent où l’Australie veut renforcer sa présence et sa visibilité.
« Dans le cadre de ces arrangements, avec Fidji comme exemple, l’UE nous chargera de mettre en œuvre ses projets, conjointement avec nous, sous une double étiquette UE-Australie », avait précisé M. Rudd fin octobre 2012 aux côtés de Mme Ashton.

Cette forme d’accord pourrait être suivie d’autres applications à l’avenir, en fonction des retours d’expériences de ces projets soudanais et fidjiens.
« Cette déclaration marque le début de programme délégués de développement à Fidji et au Sud-Soudan, ont souligné les deux partenaires, en insistant sur la notion d’« efficacité ».
Dans le cadre de cet accord, l’Australie devrait déléguer à l’UE la mise en œuvre d’un programme de 1,7 million d’euros pour soutenir le gouvernement du Sud-Soudan en vue de renforcer la sécurité alimentaire.
L’UE, de son côté, déléguera à l’Australie 4 millions d’euros dans le cadre d’un programme à Fidji, ciblant en particulier la formation de techniciens, mais aussi une aide à la restructuration et à la diversification des activités agricoles des cultivateurs de la canne à sucre, frappés par une crise à long terme dans ce secteur et la disparition du régime d’achat préférentiels qui prévalait depuis les années 1970, dans le cadre des accords de Lomé (I à IV) alors conclus entre l’UE et les pays du groupe ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique).

L’annonce il y a quelques semaines, à Fidji, de ce programme et de sa mise en œuvre par le truchement de l’Australie avait alors suscité des réactions perplexes de la part des autorités, alors en pleine phase de crispations et de tensions avec Canberra.
Les relations avec Suva se sont depuis mi-février 2014 largement normalisées, à l’approche de la tenue des premières élections législatives, prévues le 17 septembre 2014.
Ces élections devraient intervenir presque huit ans après le putsch de décembre 2006 mené par le Contre-amiral Franck Bainimarama, qui depuis dirige le gouvernement fidjien.
À la suite de ce putsch, outre les sanctions imposées par les pays occidentaux et par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Union Européenne, elle aussi, a gelé une large partie de son enveloppe d’aide au développement (dans le cadre du Fonds Européen de Développement, le FED), y compris l’aide à la reconversion du secteur sucrier.
Ce gel est toujours en vigueur.
Seuls les domaines relevant de l’humanitaire ne sont pas affectés.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 14 Mai 2014 à 04:07 | Lu 644 fois