ETIVAL-CLAIREFONTAINE, 17 juillet - Et si on protégeait la forêt en achetant ses cahiers pour la rentrée? Pour le consommateur il suffira d'opter pour des produits avec un petit logo d'arbres stylisés, mais pour les autres acteurs, du forestier au papetier, les efforts sont nettement plus complexes.
A petits ou grands carreaux, les célèbres cahiers de classe à l'emblème de la porteuse d'eau, l'un des quatre grands papetiers européens, quittent par centaines de milliers quotidiennement l'usine dans les Vosges.
Au dos des couvertures de couleurs vives, le logo PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) est le même que celui octroyé à la forêt dont vient le bois pour la pâte à papier.
A l'entrée de la forêt domaniale de Mondon (12.000 ha) en Lorraine, à une heure de route d'Etival-Clairefontaine, pas de label PEFC forêt certifiée sur le panneau d'information. Mais elle l'est quand même, comme les deux tiers des massifs de la région. L'Office national des Forêts (ONF), qui en assure la gestion, applique les exigences du programme: coupes rases limitées pour limiter l'impact paysager, un arbre mort laissé sur pied par hectare comme réserve de la biodiversité, pas de pesticides à moins de 6 m des cours d'eau, pas d'OGM, entre autres.
Deux ouvriers débarrassent les jeunes chênes des fougères envahissantes surtout en ce début d'été pluvieux. Les "déchets" végétaux sont laissés sur place pour nourrir les sols. "Une forêt ne doit pas être propre, ce n'est pas un jardin, c'est un fouillis organisé avec plein d'espèces", précise Marc Deroy, le responsable ONF local.
"gestion durable des revenus aussi"
"On essaie d'avoir un équilibre entre les arbres jeunes et vieux pour assurer aussi une gestion durable des revenus à travers les générations", souligne-t-il. Les hêtres ne sont récoltés que tous les 100 ans, les chênes tous les 120 ans. Les autres essences locales, charmes, bouleaux, saules et merisiers assurent des revenus à plus court terme.
Mais pourquoi vouloir produire du bois certifié?
"A l'origine les forestiers voulaient surtout qu'on voit la preuve qu'ils gèrent bien, maintenant ils constatent que les lots de bois certifiés sont ceux qui ont le plus d'offres dans les ventes publiques", fait remarquer Jérôme Martinez, chargé de mission de l'association PEFC-France.
Pour Jean-Marie Nusse, conseiller du PDG de Clairefontaine, la motivation est claire: "Cela permet d'avoir des marchés mais pas de vendre plus cher, car les gens ne veulent pas payer plus cher pour des produits écolo, cela devient presque un dû pour eux".
Dans son groupe 100% du bois entrant est certifié et 45% des ramettes, copies et autres cahiers produits sont certifiés PEFC. D'autres produits portent le label FSC (Forest stewardship council) concurrent du PEFC, ou encore l'éco-label allemand l'Ange bleu.
L'usine sur les bords de la Meurthe produit 165.000 tonnes de papier par an, dispose d'une station d'épuration, produit 80% de son électricité, transforme ses boues en compost et possède plusieurs centaines d'hectares de résineux gérés durablement dans les Vosges.
"En France 35% de la surface forestière et 60% du volume de bois commercialisé sont certifiés", précise Stéphane Marchesi, secrétaire général de PEFC-France, ajoutant que les industriels "demandent de plus en plus la reconnaissance de cette certification, ce qui nous conduit à contrôler davantage".
En période de crise, "les entreprises cherchent à se différencier en affichant une politique responsable", selon lui. "A terme, ce qui ne sera pas certifié ne sera plus vendable".
Par Gabrielle GRENZ
A petits ou grands carreaux, les célèbres cahiers de classe à l'emblème de la porteuse d'eau, l'un des quatre grands papetiers européens, quittent par centaines de milliers quotidiennement l'usine dans les Vosges.
Au dos des couvertures de couleurs vives, le logo PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) est le même que celui octroyé à la forêt dont vient le bois pour la pâte à papier.
A l'entrée de la forêt domaniale de Mondon (12.000 ha) en Lorraine, à une heure de route d'Etival-Clairefontaine, pas de label PEFC forêt certifiée sur le panneau d'information. Mais elle l'est quand même, comme les deux tiers des massifs de la région. L'Office national des Forêts (ONF), qui en assure la gestion, applique les exigences du programme: coupes rases limitées pour limiter l'impact paysager, un arbre mort laissé sur pied par hectare comme réserve de la biodiversité, pas de pesticides à moins de 6 m des cours d'eau, pas d'OGM, entre autres.
Deux ouvriers débarrassent les jeunes chênes des fougères envahissantes surtout en ce début d'été pluvieux. Les "déchets" végétaux sont laissés sur place pour nourrir les sols. "Une forêt ne doit pas être propre, ce n'est pas un jardin, c'est un fouillis organisé avec plein d'espèces", précise Marc Deroy, le responsable ONF local.
"gestion durable des revenus aussi"
"On essaie d'avoir un équilibre entre les arbres jeunes et vieux pour assurer aussi une gestion durable des revenus à travers les générations", souligne-t-il. Les hêtres ne sont récoltés que tous les 100 ans, les chênes tous les 120 ans. Les autres essences locales, charmes, bouleaux, saules et merisiers assurent des revenus à plus court terme.
Mais pourquoi vouloir produire du bois certifié?
"A l'origine les forestiers voulaient surtout qu'on voit la preuve qu'ils gèrent bien, maintenant ils constatent que les lots de bois certifiés sont ceux qui ont le plus d'offres dans les ventes publiques", fait remarquer Jérôme Martinez, chargé de mission de l'association PEFC-France.
Pour Jean-Marie Nusse, conseiller du PDG de Clairefontaine, la motivation est claire: "Cela permet d'avoir des marchés mais pas de vendre plus cher, car les gens ne veulent pas payer plus cher pour des produits écolo, cela devient presque un dû pour eux".
Dans son groupe 100% du bois entrant est certifié et 45% des ramettes, copies et autres cahiers produits sont certifiés PEFC. D'autres produits portent le label FSC (Forest stewardship council) concurrent du PEFC, ou encore l'éco-label allemand l'Ange bleu.
L'usine sur les bords de la Meurthe produit 165.000 tonnes de papier par an, dispose d'une station d'épuration, produit 80% de son électricité, transforme ses boues en compost et possède plusieurs centaines d'hectares de résineux gérés durablement dans les Vosges.
"En France 35% de la surface forestière et 60% du volume de bois commercialisé sont certifiés", précise Stéphane Marchesi, secrétaire général de PEFC-France, ajoutant que les industriels "demandent de plus en plus la reconnaissance de cette certification, ce qui nous conduit à contrôler davantage".
En période de crise, "les entreprises cherchent à se différencier en affichant une politique responsable", selon lui. "A terme, ce qui ne sera pas certifié ne sera plus vendable".
Par Gabrielle GRENZ