Amsterdam, Pays-Bas | AFP | jeudi 26/07/2018 - A la conférence internationale sur le sida à Amsterdam, un docteur est de service afin de prescrire de la méthadone, un substitut légal de l'héroïne, aux participants qui pourraient avoir des difficultés durant leur "désintox".
Nelda de Grave, une spécialiste de la toxicomanie, n'était pas sûre de trouver des patients. Elle a pourtant estimé qu'il était de son devoir de veiller à ce que les toxicomanes présents à la conférence ne soient "pas malades" et se portent "assez bien pour suivre" l'évènement.
Rien que mardi, trois personnes sont venues demander une prescription.
Un étage plus bas, les conseillers d'un stand baptisé "réduction des risques" s'affairent au milieu de boîtes remplies de seringues stériles destinées aux consommateurs de drogues par intraveineuse.
Tout cela, sans poser de question.
Un tel pragmatisme sur l'usage des stupéfiants et l'addiction peut sembler normal aux Pays-Bas, un pays connu pour son approche ouverte aux drogues. Mais pour beaucoup de participants, cette vision des choses est trop belle pour être vraie.
Les organisateurs de la conférence "nous ont demandé d'être prêts, en particulier pour les gens d'Europe de l'Est et d'Asie (centrale)", a expliqué Nelda de Grave à l'AFP.
Dans cette partie du monde, les experts pointent du doigt les législations répressives concernant l'injection de drogues, qui alimentent selon eux la propagation du virus VIH à travers le partage de seringues contaminées.
Les infections au VIH, le virus qui cause le sida, ont augmenté de 30% depuis 2010 dans cette région, d'après un rapport d'Onusida.
Pour l'épidémiologiste et spécialiste de la santé publique Chris Beyrer, "une politique progressiste sur les drogues peut vraiment être un élément essentiel dans le contrôle de l'épidémie du VIH".
"Une partie de cette idée consiste à s'assurer que les personnes qui consomment de la drogue le font de manière plus sécurisée et ne sont pas associées à la transmission de la maladie", a-t-il expliqué lors de la visite d'un centre de toxicomanie à Amsterdam.
En plus d'offrir des conseils, le centre propose également de tester les drogues, y compris l'héroïne, afin de s'assurer de leur pureté. Les clients du centre payent 2,5 euros (environ 3 dollars) pour un test.
Aux Pays-Bas, les experts estiment que la transmission du VIH due à l'usage de drogues par intraveineuse est extrêmement rare. Le pays possède plusieurs centres d'échange de seringues ainsi que des lieux de consommation sûrs.
Selon Ingrid Bakker, l'une des conseillères de "réduction des risques", environ 20 personnes ont utilisé leurs services au cours des trois premiers jours de l'évènement.
"Nous avons beaucoup de choses", a-t-elle déclaré à l'AFP en désignant le petit stand. "La majeure partie pour des injections."
On y trouve des aiguilles et des seringues, ainsi que des gobelets stériles pour dissoudre l'héroïne.
"Aux Pays-Bas, nous avons de l'héroïne de très bonne qualité donc il y a beaucoup de gens qui ne se l'injectent pas mais qui la fument."
C'est une façon de réduire les riques, estime Ingrid Bakker, puisqu'il s'agit d'une alternative à l'injection.
Des militants présents à la 22ème conférence internationale sur le sida ont lancé une campagne intitulée "Dites non à la guerre contre les drogues".
"J'ai dit non aux drogues mais elles ne m'ont pas écouté", dit l'un des slogans. "Soutenez. Ne punissez pas", peut-on lire sur un autre.
Un rapport publié ce mois-ci par l'association internationale de réduction des risques indique que les financements pour ce genre de services dans les pays à revenus faibles et moyens a stagné au cours des dix dernières années.
"Pour le dire simplement, les vies des gens qui consomment de la drogue sont en train d'être négligées", dénonce le rapport.
Nelda de Grave, une spécialiste de la toxicomanie, n'était pas sûre de trouver des patients. Elle a pourtant estimé qu'il était de son devoir de veiller à ce que les toxicomanes présents à la conférence ne soient "pas malades" et se portent "assez bien pour suivre" l'évènement.
Rien que mardi, trois personnes sont venues demander une prescription.
Un étage plus bas, les conseillers d'un stand baptisé "réduction des risques" s'affairent au milieu de boîtes remplies de seringues stériles destinées aux consommateurs de drogues par intraveineuse.
Tout cela, sans poser de question.
Un tel pragmatisme sur l'usage des stupéfiants et l'addiction peut sembler normal aux Pays-Bas, un pays connu pour son approche ouverte aux drogues. Mais pour beaucoup de participants, cette vision des choses est trop belle pour être vraie.
Les organisateurs de la conférence "nous ont demandé d'être prêts, en particulier pour les gens d'Europe de l'Est et d'Asie (centrale)", a expliqué Nelda de Grave à l'AFP.
Dans cette partie du monde, les experts pointent du doigt les législations répressives concernant l'injection de drogues, qui alimentent selon eux la propagation du virus VIH à travers le partage de seringues contaminées.
Les infections au VIH, le virus qui cause le sida, ont augmenté de 30% depuis 2010 dans cette région, d'après un rapport d'Onusida.
- Réduire les risques -
Pour l'épidémiologiste et spécialiste de la santé publique Chris Beyrer, "une politique progressiste sur les drogues peut vraiment être un élément essentiel dans le contrôle de l'épidémie du VIH".
"Une partie de cette idée consiste à s'assurer que les personnes qui consomment de la drogue le font de manière plus sécurisée et ne sont pas associées à la transmission de la maladie", a-t-il expliqué lors de la visite d'un centre de toxicomanie à Amsterdam.
En plus d'offrir des conseils, le centre propose également de tester les drogues, y compris l'héroïne, afin de s'assurer de leur pureté. Les clients du centre payent 2,5 euros (environ 3 dollars) pour un test.
Aux Pays-Bas, les experts estiment que la transmission du VIH due à l'usage de drogues par intraveineuse est extrêmement rare. Le pays possède plusieurs centres d'échange de seringues ainsi que des lieux de consommation sûrs.
Selon Ingrid Bakker, l'une des conseillères de "réduction des risques", environ 20 personnes ont utilisé leurs services au cours des trois premiers jours de l'évènement.
"Nous avons beaucoup de choses", a-t-elle déclaré à l'AFP en désignant le petit stand. "La majeure partie pour des injections."
On y trouve des aiguilles et des seringues, ainsi que des gobelets stériles pour dissoudre l'héroïne.
- "Soutenez. Ne punissez pas" -
"Aux Pays-Bas, nous avons de l'héroïne de très bonne qualité donc il y a beaucoup de gens qui ne se l'injectent pas mais qui la fument."
C'est une façon de réduire les riques, estime Ingrid Bakker, puisqu'il s'agit d'une alternative à l'injection.
Des militants présents à la 22ème conférence internationale sur le sida ont lancé une campagne intitulée "Dites non à la guerre contre les drogues".
"J'ai dit non aux drogues mais elles ne m'ont pas écouté", dit l'un des slogans. "Soutenez. Ne punissez pas", peut-on lire sur un autre.
Un rapport publié ce mois-ci par l'association internationale de réduction des risques indique que les financements pour ce genre de services dans les pays à revenus faibles et moyens a stagné au cours des dix dernières années.
"Pour le dire simplement, les vies des gens qui consomment de la drogue sont en train d'être négligées", dénonce le rapport.