PIERRE VERDY / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 04/07/2024 - Technique testée dans plusieurs villes, repeindre toits et structures en blanc est souvent présenté comme un remède efficace contre les canicules urbaines. Deux études récentes viennent confirmer l'effet bénéfique de cette solution, qui pourrait réduire la température environnante jusqu'à 2 degrés.
Dans tous les cas, la peinture blanche serait plus efficace que d'autres alternatives comme les panneaux solaires, qui placés sur les toits créent de l'ombre et au sol absorbent le rayonnement solaire, ou la végétalisation, selon des scientifique de l'University College de Londres (UCL).
Leur étude publiée jeudi dans Geophysical Research Letters a été menée à partir d'une modélisation climatique en trois dimensions sur la métropole du Grand Londres à partir des données de l'été 2018, le plus chaud jamais enregistré dans la capitale britannique.
Elle montre que "s'ils étaient mis en place à grande échelle un peu partout dans Londres", les toits rafraîchissants peints en blanc ou en matière réfléchissante (aussi appelés "cool roofs"), peuvent "réduire la température extérieure dans la ville en moyenne de 1,2 degrés et jusqu'à deux degrés dans certains endroits".
"Les +cool roofs+ sont la meilleure solution pour maintenir la température à des niveaux bas lors des journées d'été les plus extrêmes. Les autres méthodes ont des effets bénéfiques annexes, mais aucune n'arrive à réduire la chaleur de manière comparable", explique le Dr Oscar Brousse, auteur principal de l'étude.
- Meilleur que la végétalisation -
Les panneaux solaires ou la végétalisation des rues ne permettrait de faire baisser le thermomètre que de 0,3 degré en moyenne.
De la même manière, les toits végétalisés, outre leur difficultés de mise en oeuvre (nécessaire portance pour le poids supplémentaires qu'ils représentent) et malgré leurs bienfaits pour le drainage des intempéries ou la biodiversité, n'auraient qu'un "effet négligeable" pour rafraîchir, affirment les auteurs de l'étude.
Enfin la climatisation, en transférant la chaleur de l'intérieur des bâtiments vers l'extérieur, réchaufferait la ville dans son ensemble de 0,15 degré, mais jusqu'à +1 degré dans le centre de Londres, contribuant à la formation d'îlots de chaleur.
"En renvoyant la chaleur plutôt qu'en l'absorbant, les +cool roofs+ ont le double avantage de réduire la température non seulement dans l'environnement urbain extérieur mais aussi l'intérieur des bâtiments", souligne l'étude.
- Tout repeindre? -
Une autre étude datant de mars, menée cette fois en conditions réelles dans un quartier de Singapour dont les toits mais aussi les murs et les revêtements de chaussée avaient été repeint en blanc, a montré que la température globale pouvait être réduite jusqu'à 2 degrés dans l'après-midi, et que le confort thermique ressenti par les passants était améliorée de jusqu'à 1,5 degré.
Cela est dû à l'"effet albedo", selon lequel plus une surface est claire plus elle renvoie la lumière, et donc la chaleur. Un toit en thermoplastique blanc, par exemple, peut réfléchir 80% des rayons du soleil.
Ces méthodes, préconisées par le Giec et déjà pratiquées dans plusieurs pays méditerranéens, comme la Grèce, sont expérimentées dans différentes villes de pays autrefois tempérés mais subissant de plus en plus régulièrement des canicules.
Des villes entièrement blanches seraient-elles alors la solution face à la chaleur?
Ça dépend. Pour celles qui ont choisi de recouvrir bâtiments mais aussi revêtements au sol d'une couleur immaculée, les bilans apparaissent en demi-teinte.
Ainsi à Los Angeles, qui avait repeint en 2017 une partie de ses trottoirs en blanc, les passants s'étaient plaint d'une sensation de touffeur plus importante - la chaleur n'étant atténuée qu'au niveau du sol et pas à hauteur d'homme -, et de l'effet éblouissant du blanc.
Lyon a elle aussi mis un terme en août à un test de deux ans de revêtement blanc dans la rue, jugeant celui-ci trop cher et trop salissant.
A l'inverse, quand elle est utilisée uniquement sur les toits des bâtiments, l'expérience s'avère concluante: à Grenoble, après avoir repeint en blanc la Bifurk, une salle associative, la ville s'enthousiasme des résultats, -4 degrés selon une étude indépendante.
A Tremblay-en-France, le gymnase Jean-Guimier, qui va servir de centre d'entrainement pour les JO de Paris-2024, a gagné 5 degrés de fraîcheur après avoir rendu son toit immaculé.
Dans tous les cas, la peinture blanche serait plus efficace que d'autres alternatives comme les panneaux solaires, qui placés sur les toits créent de l'ombre et au sol absorbent le rayonnement solaire, ou la végétalisation, selon des scientifique de l'University College de Londres (UCL).
Leur étude publiée jeudi dans Geophysical Research Letters a été menée à partir d'une modélisation climatique en trois dimensions sur la métropole du Grand Londres à partir des données de l'été 2018, le plus chaud jamais enregistré dans la capitale britannique.
Elle montre que "s'ils étaient mis en place à grande échelle un peu partout dans Londres", les toits rafraîchissants peints en blanc ou en matière réfléchissante (aussi appelés "cool roofs"), peuvent "réduire la température extérieure dans la ville en moyenne de 1,2 degrés et jusqu'à deux degrés dans certains endroits".
"Les +cool roofs+ sont la meilleure solution pour maintenir la température à des niveaux bas lors des journées d'été les plus extrêmes. Les autres méthodes ont des effets bénéfiques annexes, mais aucune n'arrive à réduire la chaleur de manière comparable", explique le Dr Oscar Brousse, auteur principal de l'étude.
- Meilleur que la végétalisation -
Les panneaux solaires ou la végétalisation des rues ne permettrait de faire baisser le thermomètre que de 0,3 degré en moyenne.
De la même manière, les toits végétalisés, outre leur difficultés de mise en oeuvre (nécessaire portance pour le poids supplémentaires qu'ils représentent) et malgré leurs bienfaits pour le drainage des intempéries ou la biodiversité, n'auraient qu'un "effet négligeable" pour rafraîchir, affirment les auteurs de l'étude.
Enfin la climatisation, en transférant la chaleur de l'intérieur des bâtiments vers l'extérieur, réchaufferait la ville dans son ensemble de 0,15 degré, mais jusqu'à +1 degré dans le centre de Londres, contribuant à la formation d'îlots de chaleur.
"En renvoyant la chaleur plutôt qu'en l'absorbant, les +cool roofs+ ont le double avantage de réduire la température non seulement dans l'environnement urbain extérieur mais aussi l'intérieur des bâtiments", souligne l'étude.
- Tout repeindre? -
Une autre étude datant de mars, menée cette fois en conditions réelles dans un quartier de Singapour dont les toits mais aussi les murs et les revêtements de chaussée avaient été repeint en blanc, a montré que la température globale pouvait être réduite jusqu'à 2 degrés dans l'après-midi, et que le confort thermique ressenti par les passants était améliorée de jusqu'à 1,5 degré.
Cela est dû à l'"effet albedo", selon lequel plus une surface est claire plus elle renvoie la lumière, et donc la chaleur. Un toit en thermoplastique blanc, par exemple, peut réfléchir 80% des rayons du soleil.
Ces méthodes, préconisées par le Giec et déjà pratiquées dans plusieurs pays méditerranéens, comme la Grèce, sont expérimentées dans différentes villes de pays autrefois tempérés mais subissant de plus en plus régulièrement des canicules.
Des villes entièrement blanches seraient-elles alors la solution face à la chaleur?
Ça dépend. Pour celles qui ont choisi de recouvrir bâtiments mais aussi revêtements au sol d'une couleur immaculée, les bilans apparaissent en demi-teinte.
Ainsi à Los Angeles, qui avait repeint en 2017 une partie de ses trottoirs en blanc, les passants s'étaient plaint d'une sensation de touffeur plus importante - la chaleur n'étant atténuée qu'au niveau du sol et pas à hauteur d'homme -, et de l'effet éblouissant du blanc.
Lyon a elle aussi mis un terme en août à un test de deux ans de revêtement blanc dans la rue, jugeant celui-ci trop cher et trop salissant.
A l'inverse, quand elle est utilisée uniquement sur les toits des bâtiments, l'expérience s'avère concluante: à Grenoble, après avoir repeint en blanc la Bifurk, une salle associative, la ville s'enthousiasme des résultats, -4 degrés selon une étude indépendante.
A Tremblay-en-France, le gymnase Jean-Guimier, qui va servir de centre d'entrainement pour les JO de Paris-2024, a gagné 5 degrés de fraîcheur après avoir rendu son toit immaculé.