Contraception des étudiants: les garçons se protègent moins que les filles


PARIS, 13 février 2012 (AFP) - Près de neuf étudiants sur dix déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel, mais ils ne sont ensuite qu'à peine sept sur dix à garder le réflexe de la contraception dans leur vie étudiante, selon une enquête publiée lundi.

"Plus grave, les garçons se désinvestissent du sujet puisqu'ils ne sont que 61% à s'assurer de l'utilisation d'un contraceptif lors de leurs rapports", souligne l'enquête nationale sur l'état de santé des étudiants de l'Usem (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales).

Les filles sont 73% à continuer à se protéger, précise l'enquête à laquelle 8.535 étudiants ont répondu.

Mais elles sont 36% à avoir déjà eu recours à une contraception d'urgence: 18% à cause d'un accident de préservatif, 14% à cause d'un oubli de pilule et 10% en raison d'une absence de contraceptif lors d'un rapport.

Et 3% des étudiantes ont déclaré avoir déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse.

Le président de l'Usem, Cédric Chevalier, rappelle qu'il réclame des pouvoirs publics "la création d'un bilan gynécologique pris en charge à 100% par l'assurance maladie" pour "offrir aux jeunes femmes un diagnostic contraception personnalisé" afin de "limiter les échecs contraceptifs".

Seule une étudiante sur deux consulte chaque année un professionnel de santé pour un bilan gynécologique.

En outre, 60% des étudiants ne se sont jamais fait dépister contre une ou plusieurs infections sexuellement transmissibles.

Au moment de l'enquête, 94% des étudiants se déclarent hétérosexuels, 2% homosexuels, 2% bisexuels et 2% des étudiants (uniquement des garçons) ont répondu "ne pas avoir une identité sexuelle définie".

Par ailleurs, l'enquête de l'Usem a porté sur la maltraitance (violences sexuelles, injures, harcèlement moral, agressions physiques) dont peuvent être victimes les étudiants: c'est le cas de près de 9% d'entre eux.

Les étudiants vivant en résidence universitaire apparaissent comme plus fortement exposés aux violences que ceux vivant chez leurs parents.

"Il est inquiétant de constater que la grande majorité (58%) des victimes n'ont pas cherché d'aide à la suite de leur agression", déplore l'Usem.

Le plus souvent les victimes se taisent car "elles ne souhaitent pas en parler (42%), ne savent pas où aller (14%) ou ont peur d'être rejetées (13%).

tes/nr/DS

Rédigé par AFP le Dimanche 12 Février 2012 à 22:07 | Lu 339 fois