Conseil polynésien de la mer et du littoral : l'Etat et le Pays unis pour la gestion des espaces maritimes


Créé officiellement en juillet 2010, et co-présidé par le Haut-commissaire de la République en Polynésie Française et le président de la Polynésie Française, le Conseil polynésien de la mer et du littoral, créé en 2010, se réunissait jeudi matin à la résidence du Haut-commissaire.

Cette réunion avait pour objet de dresser le bilan des actions entreprises en 2011 par les différents comités et d’établir le mandat des travaux pour 2011-2012.

Christian Buchet, le secrétaire général du comité national de suivi du Grenelle de la Mer, devait assister à cette réunion, mais a renoncé à se rendre en Polynésie en raison de la grève de la compagnie Air Tahiti Nui.

Le comité stratégique a toutefois pu se réunir comme prévu, pour faire le point sur la politique maritime intégrée de la Polynésie française, et proposer les grandes orientations pour les deux années à venir.

Cette matinée était également l’occasion de dresser un bilan des actions du comité « Ruahatu », créé en 2009 lors du Grenelle de la Mer. Il est chargé de proposer au CPML et de piloter les plans d’actions permettant de concrétiser les engagements du Grenelle de la Mer en Polynésie française.

Co-présidé par Monsieur Eric Berthon, Secrétaire général adjoint du haut-commissaire, et par Jacky Bryant, Ministre en charge de l’environnement, le comité Ruahatu est composé de représentants de l’Etat, de la Polynésie française et de la société civile.

Le comité Ruahatu est également l’un des huit comités maritimes ultra-marins du « Conseil national de la mer et des littoraux » en charge du suivi du Grenelle de la Mer national.

Ses engagements relèvent de quatre grandes thématiques :
1) « Mieux connaître la mer et le littoral »
2) « Protéger la biodiversité marine »
3) « Favoriser le développement des métiers de la mer et des transports maritimes »
4) « Valoriser les ressources marines » :

Les énergies marines sont au coeur des préoccupations de ces comités. Les technologies permettant de les exploiter sont multiples : énergie des courants marins, de la houle, énergie thermique des mers, climatisation par eau froide des profondeurs, bio-masse marine...Une ressource qui pourrait permetre à la Polynésie d'atteindre l'objectif ambitieux qu'elle s'est fixé : 50% de la production électrique devra être issue d’énergies propres d’ici à 2020, 100% en 2030.

Avec une zone maritime de 5 millions de km² et la présence de laboratoires et d’organismes de recherche réputés, la Polynésie française dispose d’un potentiel énergétique exploitable extraordinaire. Elle peut devenir une vitrine mondiale des énergies renouvelables marines.

Les 6 actions réalisées sont :

- La signature par l’Etat et le Pays d’une convention définissant leur collaboration dans le domaine des études hydrographique.

- La réalisation d’une étude de courantologie dans la passe de Hao mesurer le potentiel de production d’électricité par des hydroliennes (turbines sous-marines. Les résultats seront prochainement rendus publics.

- L’attribution du label «Laboratoires d’excellence (LABEX)» du programme « Investissements d’avenir » à la recherche française sur les récifs coralliens. Le « LABEX Corail », piloté par le CRIOBE de Moorea, sera doté de 6,5 millions d’euros (775 millions de F CFP) sur dix ans qui permettront d’augmenter très significativement le nombre des études réalisées sur les récifs coralliens et de donner une meilleure visibilité internationale à la recherche française en la matière.

- L’organisation à Tahiti d’un cursus de formation des officiers de marine marchande (pont et machines). Les formations supérieures de la marine marchande (dites 3000 Kw) n’étaient plus assurées en Polynésie française depuis le début des années 2000, ce qui obligeaient les officiers de la marine marchande à partir se former en métropole ou à obtenir des dérogations administratives pour commander leurs navires.

- Le statut du marin pêcheur adopté le 17 juin par l’assemblée de la Polynésie française, offre pour la première fois à près de 400 professionnels de véritables garanties en termes de revenus et de protection sociale.

- La réalisation d’une étude du potentiel de développement des énergies marines renouvelables (EMR) en Polynésie française. Cette étude, cofinancée par l’Etat (ADEME) et le Pays, est un préalable indispensable au développement de ce secteur.
Bilan du « Plan d’action Ruahatu 2010-2013 »
Parmi les actions nouvelles, on peut citer :
- La réalisation d’une étude de courantologie dans la passe sud de Fakarava (sur le modèle et en complément de l’étude de faisabilité du développement des hydroliennes initiée à Hao) ;

- L’organisation en novembre 2011 d’un séminaire sur les méthodes de gestion traditionnelle des espaces marins ;

- La rédaction et la mise en oeuvre d’une charte des bonnes pratiques en matière d’observation des baleines ;

- La mise en oeuvre d’une gestion intégrée (terre-mer) de la baie d’Opunohu à Moorea ;

- Le développement des recherches scientifiques sur les tortues marines, de manière à combler les lacunes importantes qui existent en la matière (caractérisation du stock par espèces, des sites de ponte et d’alimentation, des voies de migration, etc.…).

Rédigé par F K le Jeudi 30 Juin 2011 à 15:28 | Lu 882 fois