Conseil européen/numérique: Hollande rassemble des industriels français du secteur


PARIS, 22 octobre 2013 (AFP) - François Hollande et la ministre déléguée à l'Économie numérique Fleur Pellerin ont reçu mardi une dizaine de représentants de la filière numérique française, dans l'optique du Conseil européen de jeudi et vendredi dévolu au numérique.

"C'est la première fois que François Hollande nous recevait, et la réunion a duré trois heures au cours desquelles nous avons évoqué tous les sujets. Le président était à l'écoute et très au fait", a déclaré à l'AFP Jamal Labed, président de l'Association française des éditeurs de logiciels et solutions internet (Afdel).

Étaient notamment présents à la réunion Pierre Louette (Fédération des télécoms), Benoît Thieulin (Conseil national du numérique, CNN), Octave Klaba (OVH), Jacques-Antoine Granjon (Vente Privée) ou encore Guy Mamou-Mani (fédération Syntec).

M. Hollande voulait "prendre le pouls de la profession" en vue du Conseil européen et "nous avons beaucoup parlé de politique industrielle et de +Big Data+ (l'énorme masse de données en circulation), et le président est déterminé à pousser au niveau européen pour favoriser l'éclosion d'une industrie européenne de la data", selon M. Labed.

M. Hollande était également "extrêmement intéressé" par le projet d'une grande place boursière européenne "où les grandes entreprises en croissance d'Europe pourraient se coter. Nous avons aussi beaucoup parlé fiscalité du numérique", a dit M. Labed.

"Nous avons senti que M. Hollande pouvait être le porte-parole du monde numérique, et il veut véritablement instaurer un environnement favorable au secteur", a pour sa part déclaré Benoît Thieulin (CNN).

La question de l'éducation au numérique dès l'école a également été abordée. Le président a dit "encourager" des initiatives telles que celles de Xavier Niel (groupe Iliad) qui a financé une école informatique gratuite, baptisée 42, caractérisée par une formation collaborative et sans diplôme, selon M. Thieulin.

"C'est la première fois qu'un Conseil européen se consacre au numérique", avait pour sa part tenu à souligner mardi matin à la presse Mme Pellerin.

Selon elle, l'ensemble des États membres a "un diagnostic partagé sur la montée en puissance de pratique" d'optimisation fiscale des géants du net tels Google, Facebook, Apple et Amazon, qui n'ont payé que 37,5 millions d'euros en 2011 en France. Ils auraient dû débourser quelque 830 millions si leurs activités de production avaient été soumises aux règles de marché locales.

"Même dans les pays européens les plus libéraux, il y a une vraie volonté de travailler sur la régulation de ces plateformes", et l'optimisation fiscale "heurte beaucoup de partenaires, dont les Britanniques", selon Mme Pellerin.

La France va plaider au sommet pour que soit créées "de bonnes conditions pour faire émerger des champions numériques européens", selon la ministre.

Mme Pellerin a notamment avancé l'idée de la création d'un fonds de capital-risque européen, domaine dans lequelle l'UE "est encore un nain par rapport aux États-Unis".

Rédigé par () le Mardi 22 Octobre 2013 à 06:06 | Lu 150 fois