Conflit autour du monoï de Tahiti: le laboratoire Tevi fait appel


MARSEILLE, 17 février 2011 (AFP) - Le laboratoire tahitien de cosmétiques Tevi a fait appel d'un récent jugement du tribunal de Papeete qui l'a condamné, sans mesure d'exécution provisoire, dans le cadre d'un conflit commercial touchant à l'AOC du monoï, selon un communiqué reçu jeudi par l'AFP.

Ce litige, qui court depuis plusieurs années, devrait à nouveau être évoqué dans les mois qui viennent devant la cour d'appel de Papeete, a souligné Tevi dans le communiqué.

"Il s'agit d'un combat d'arrière-garde de producteurs de monoï de Tahiti qui refusent de se diversifier et de s'adjoindre des compétences complémentaires qu'ils considèrent comme de la concurrence à éliminer", a estimé le laboratoire, qui affirme "produire et commercialiser un monoï bio très apprécié et très diffusé notamment en France métropolitaine".

Le jugement rendu le 12 janvier par le tribunal civil de première instance de Papeete, qui n'est pas assorti d'une mesure d'exécution provisoire, interdit à Tevi, sous astreinte financière, de perdurer dans la commercialisation de produits sous l'appellation "monoï made in Tahiti" ne respectant pas un décret de 1992 régissant l'appellation d'origine contrôlée de ce produit.

Cette AOC, la première accordée à un cosmétique, est protégée par le Groupement interprofessionnel du monoï de Tahiti (GIMT).

L'entreprise Tahiti Santé et Beauté, basée à Perpignan, qui représente Tevi en France, et un grossiste en import-export basé à Aubagne, qui a commercialisé les produits du laboratoire, ont parallèlement été condamnés, avec Tevi, à payer au GIMT un million de francs pacifiques (8.380 euros) de dommages-intérêts pour "procédure abusive", là encore sans exécution provisoire.

A l'origine de la procédure en juin 2009, Tevi, son mandataire et le grossiste avaient assigné le GIMT pour "concurrence déloyale ou illicite", et réclamaient plus de 130 millions de francs pacifiques (1,09 M d'euros) de dommages-intérêts. Ils ont été déboutés de leur demande par le tribunal.

Le monoï est une huile de bronzage tirée de la macération des fleurs de tiaré dans l'huile de coprah, obtenue à partir de l'amande séchée de la noix de coco.

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Rédigé par AFP le Jeudi 17 Février 2011 à 04:51 | Lu 1589 fois