Conférence environnementale à la mi-septembre pour un nouveau souffle


Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et de l'Energie
PARIS, 18 juil 2012 - Cinq ans après le Grenelle, la conférence environnementale fixée aux 14 et 15 septembre entend ouvrir un nouveau chapitre "vert" en fixant des objectifs et un agenda en matière d'énergie et de biodiversité, mais aussi de fiscalité écologique et de santé environnementale.

Cette conférence avait été envisagée en janvier par le candidat François Hollande. Il avait précisé que le dialogue s'engagerait "au même niveau que le dialogue social", parce que la crise n'est "pas seulement une crise financière, économique et sociale, mais aussi une crise environnementale".

Le président de la République ouvrira la conférence, devant plusieurs ministres: Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, mais aussi, entre autres, ses collègues du Logement (Cécile Duflot), du Redressement productif (Arnaud Montebourg) et de la Recherche (Geneviève Fioraso). La réunion sera close par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Point de départ d'un processus de consultations en tous points comparable à la conférence sociale", selon les termes de Mme Batho, elle se réunira une fois par an. La configuration du Grenelle sera élargie, avec la réunion autour des représentants de l'Etat non seulement des ONG, syndicats de salariés et d'employeurs et élus locaux, mais aussi des parlementaires.

Devant le Conseil des ministres, Mme Batho a rappelé mercredi les deux grandes priorités: transition énergétique et préservation de la biodiversité.

Sur l'énergie, les participants arrêteront la méthode du débat "national et citoyen" promis par le chef de l'Etat qui doit aboutir à une loi de programmation en 2013. Le nucléaire, les énergies renouvelables, le code minier, les gaz de schiste et les économies d'énergie seront au menu.

La conférence doit aussi permettre l'élaboration "d'une grande loi-cadre sur la biodiversité", la dernière datant de 1976, selon la ministre.

"rentrer dans le concret"

La conférence ouvrira en outre la concertation sur la fiscalité écologique, autre engagement de campagne de François Hollande, où la France "connaît un grand retard notamment avec les controverses sur la taxe carbone", reportée sine die en 2010, comme l'a rappelé mardi Mme Batho devant la Commission développement durable du Sénat.

Fin juin, la Fondation Nicolas Hulot et le Réseau Action Climat-France (RAC) ont lancé un appel à "l'arrêt des subventions à la pollution", comme l'exonération de la taxe sur le kérosène pour l'aviation, le remboursement partiel des taxes aux transporteurs routiers et le soutien aux agrocarburants.

La conférence s'intéressera aussi aux liens entre santé et environnement, comme les pollutions, les perturbateurs endocriniens, l'impact des pesticides. Selon le "Rassemblement pour la planète", ce sujet doit être "mis au coeur des politiques publiques pour répondre à la fois à la crise écologique et à la crise sociale".

La "gouvernance écologique", et notamment l'importance des initiatives des collectivités locales pour préserver l'environnement, sera aussi abordée.

Le 24 juillet, M. Ayrault et Mme Batho rencontreront à Matignon les ONG engagées dans le suivi du Grenelle de l'environnement.

"Il ne faut pas faire une grande conférence sur le modèle Rio+20 où l'on dit juste qu'il y a des problèmes mais où on ne parle pas de solutions, il faut rentrer dans le concret et pas seulement développer une vision", a souhaité le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Benoît Faraco.


Par Christine COURCOL

Rédigé par AFP le Mercredi 18 Juillet 2012 à 06:34 | Lu 389 fois