Conduite : visite médicale obligatoire pour les matahiapo


PAPEETE, le 3 septembre 2018 - Sinon, ils n'auront plus le droit de conduire, même s'ils ont leur permis en leur possession. Une condition imposée par une disposition du code de la route datée de 1986. Pour celles et ceux qui ne la respecteront pas, ils seront contraints de payer de fortes amendes assorties d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans.

Cette disposition du code de la route est encore méconnue au fenua, alors qu'elle date de 1986.

À travers cette règlementation, les assureurs du fenua regroupés au sein du Cosoda lancent un appel à tous les matahiapo âgés d'au moins 70 ans et plus, afin que ceux-ci prennent leurs dispositions pour réaliser une visite médicale tous les trois ans, sans quoi, ils n’ont plus le droit de conduire, leur permis de conduire n’étant plus considéré comme valable.

En cas de non-respect de la procédure, les matahiapo s'exposeront à de fortes amendes, et même à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans. Et en cas d'accident responsable, impossible d’être pris en charge par son assurance, ce qui peut engendrer des répercutions financières dramatiques.

EN QUOI CETTE RÉGLEMENTATION EST-ELLE UTILE ?

Avec l’âge, la vision se dégrade peu à peu au cours de la vie : la rapidité d’accommodation (loin/près) diminue, comme la vision de loin et la vision nocturne, le champ visuel (vision périphérique) se détériore lui aussi, tandis que la sensibilité à l’éblouissement augmente. L’audition se dégrade également : un tiers des personnes de 70 ans sont malentendantes.

Les maladies, comme les rhumatismes, ou les troubles de l’attention et de la mémoire, ralentissent la perception du danger et émoussent les réflexes. Enfin, les personnes âgées sont amenées à consommer beaucoup de médicaments dont certains peuvent avoir un effet sur la conduite.

DES ACCIDENTS BIEN SPÉCIFIQUES

Les accidents impliquant les personnes âgées résultent souvent de la mauvaise perception des dangers ou de l’altération des réflexes et des capacités. Ils se produisent généralement face à des situations “complexes” : ronds-points, grands carrefours, ... Ils interviennent aussi fréquemment en intersection, avec une mauvaise perception de la vitesse (parfois excessive) du véhicule prioritaire ou la non-perception de ce dernier due à des problèmes de mobilité de la tête (arthrose cervicale).

LES ASSUREURS JOUENT LA CARTE DE LA PRÉVENTION


Pour une personne ayant encore pleinement toutes ses facultés, l’autonomie est importante. Il ne faut pas stigmatiser les personnes âgées au volant, mais les encourager à la prudence et leur rappeler le caractère de ce contrôle médical obligatoire, tous les 3 ans, à partir de 70 ans.

En effet, en cas d’accident, n’étant plus officiellement titulaire du permis de conduire, ils sont considérés comme conduisant sans permis, et donc non assurés. Même si nul n’est censé ignorer la loi, nombre d’assureurs ont pris d’eux-mêmes l’initiative de l’envoi de courriers réguliers aux personnes concernées, pour leur remémorer cette obligation, et ce, dans l’intérêt de leur assuré puisqu’il suffit de l’avoir passé pour continuer à conduire avec assurance.


Comment faire ?

À partir de 70 ans :

- L’assuré doit obtenir un certificat médical du médecin tous les trois ans attestant qu’il est en mesure de conduire un véhicule automobile.
- Il se rend avec ce document à la Direction des transports terrestres afin d’apposer un tampon sur son permis de conduire pour qu’il reste valide.
- Il va chez son assureur avec le permis validé.



Rédigé par CT avec communiqué le Lundi 3 Septembre 2018 à 09:56 | Lu 16664 fois