Le verdict vient d'être prononcé, c'est le soulagement pour la victime, ses proches et son avocate.
PAPEETE, le 19 février 2015. L'intime conviction c'est tout ce dont peuvent se prévaloir les jurés d'une cour d'assises quand il s'agit de juger un accusé de viol et que les preuves matérielles n'existent pas. Parole contre parole, témoins à charge contre témoins de moralité, défense et partie civile s'engagent dans une stratégie dans le but ultime de convaincre les jurés de l'innocence ou de la culpabilité de l'accusé. Durant trois jours, dans la grande salle d'audience du tribunal de Papeete, ce dossier où un ex sergent-chef du GSMA était accusé de viol par l'une de ses stagiaires a été l'illustration parfaite de ce jeu d'échecs où tour à tour, chacun avance ses pions. Même si tous les témoins qui ont défilé à la barre n'ont pas été capables de se souvenir précisément de ce qui s'est passé ou dit durant ces mois de mai à juillet 2009, le contexte général a été posé.
Durant leurs deux mois de classe en 2009, ces jeunes stagiaires du GSMA et plus particulièrement quelques-unes des filles engagées, "les favorites", ont vécu dans une ambiance pour le moins glauque entretenue par les lubies sexuelles de leur "chef". Des entretiens particuliers plusieurs heures durant où le "chef" les interrogeait sur leurs pratiques sexuelles, recueillait leurs confidences et leurs secrets les plus intimes. Des abus incestueux avec son père pour l'une, une relation inavouée avec un oncle pour l'autre. Des révélations qu'il menaçait de rendre publiques si les jeunes femmes qu'il convoitait ne se soumettaient pas à ses demandes sexuelles : une fellation dans le bureau, une relation sexuelle complète à son domicile parfois. C'est en tout cas ce que disent ces jeunes femmes. Lui nie farouchement avoir pratiqué à leur encontre une quelconque manipulation perverse. Jeu de séduction ou soumission ?
Les relations sexuelles avec trois de ses jeunes stagiaires, alors que c'était formellement interdit par l'état major, le sergent chef ne les nie pas. A-t-il usé à leur encontre plus de la surprise et de la soumission morale plutôt que d'une vraie contrainte physique ? Difficile à prouver bien entendu. Ce sous-officier, fils et petit-fils de militaires a-t-il dérapé dans l'exercice de ses fonctions en se retrouvant quasi seul maître à bord auprès d'une cinquantaine de stagiaires novices des codes de l'armée dont 16 jeunes femmes ? "Il s'est fait avoir. Il n'a pas su placer les barrières que sa fonction exigeait" indiquait un capitaine, son supérieur dans sa déposition de 2009 auprès des gendarmes. Paroles contre paroles. Celles des victimes face à celles de l'accusé. Sans preuve manifeste du viol, la défense plaide l'acquittement, l'avocat général avait requis 8 ans de prison.
Ce procès avait surtout valeur de symbole pour la victime. Celle qui a porté plainte en 2009 pour viol -subi à deux reprise- avait besoin, plus que tout, d'une décision de justice pour poursuivre un long travail de réhabilitation de son estime d'elle-même. Faire reconnaître son statut de victime alors que l'armée n'avait émis qu'un "blâme du ministre" à l'égard de son supérieur hiérarchique qui a poursuivi sa carrière militaire. A l'énoncé du verdict, c'est pour elle un grand soulagement. Si le sergent chef est acquitté pour les faits d'agressions sexuelles sur deux jeunes caporaux, sa culpabilité pour viol sur cette jeune stagiaire a été retenue par les jurés. Il écope de 5 ans de prison, dont trois ans avec sursis et a rejoint immédiatement la prison de Nuutanua alors qu'il comparaissait libre depuis mardi dernier devant la cour d'assises de Papeete. Une peine à la mesure des faits reconnaît l'avocate de la partie civile, Me Myriam Toudji.
Durant leurs deux mois de classe en 2009, ces jeunes stagiaires du GSMA et plus particulièrement quelques-unes des filles engagées, "les favorites", ont vécu dans une ambiance pour le moins glauque entretenue par les lubies sexuelles de leur "chef". Des entretiens particuliers plusieurs heures durant où le "chef" les interrogeait sur leurs pratiques sexuelles, recueillait leurs confidences et leurs secrets les plus intimes. Des abus incestueux avec son père pour l'une, une relation inavouée avec un oncle pour l'autre. Des révélations qu'il menaçait de rendre publiques si les jeunes femmes qu'il convoitait ne se soumettaient pas à ses demandes sexuelles : une fellation dans le bureau, une relation sexuelle complète à son domicile parfois. C'est en tout cas ce que disent ces jeunes femmes. Lui nie farouchement avoir pratiqué à leur encontre une quelconque manipulation perverse. Jeu de séduction ou soumission ?
Les relations sexuelles avec trois de ses jeunes stagiaires, alors que c'était formellement interdit par l'état major, le sergent chef ne les nie pas. A-t-il usé à leur encontre plus de la surprise et de la soumission morale plutôt que d'une vraie contrainte physique ? Difficile à prouver bien entendu. Ce sous-officier, fils et petit-fils de militaires a-t-il dérapé dans l'exercice de ses fonctions en se retrouvant quasi seul maître à bord auprès d'une cinquantaine de stagiaires novices des codes de l'armée dont 16 jeunes femmes ? "Il s'est fait avoir. Il n'a pas su placer les barrières que sa fonction exigeait" indiquait un capitaine, son supérieur dans sa déposition de 2009 auprès des gendarmes. Paroles contre paroles. Celles des victimes face à celles de l'accusé. Sans preuve manifeste du viol, la défense plaide l'acquittement, l'avocat général avait requis 8 ans de prison.
Ce procès avait surtout valeur de symbole pour la victime. Celle qui a porté plainte en 2009 pour viol -subi à deux reprise- avait besoin, plus que tout, d'une décision de justice pour poursuivre un long travail de réhabilitation de son estime d'elle-même. Faire reconnaître son statut de victime alors que l'armée n'avait émis qu'un "blâme du ministre" à l'égard de son supérieur hiérarchique qui a poursuivi sa carrière militaire. A l'énoncé du verdict, c'est pour elle un grand soulagement. Si le sergent chef est acquitté pour les faits d'agressions sexuelles sur deux jeunes caporaux, sa culpabilité pour viol sur cette jeune stagiaire a été retenue par les jurés. Il écope de 5 ans de prison, dont trois ans avec sursis et a rejoint immédiatement la prison de Nuutanua alors qu'il comparaissait libre depuis mardi dernier devant la cour d'assises de Papeete. Une peine à la mesure des faits reconnaît l'avocate de la partie civile, Me Myriam Toudji.