Condamné pour s'être exhibé devant une fillette


Tahiti, le 13 octobre 2022 – Un sans domicile fixe de 42 ans a été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre d'une exhibition sexuelle commise devant une mineure. Dans la matinée du 9 octobre dernier à Papeete, l'individu s'était masturbé devant une fillette de 11 ans. Jugé en état de récidive légale, il a été condamné à un an de prison dont six mois de sursis. 

Déjà condamné pour exhibition sexuelle en novembre 2021, un homme de 42 ans, sans emploi ni domicile, a de nouveau été jugé pour des faits similaires, jeudi, en comparution immédiate. Les faits reprochés au prévenu s'étaient déroulés le 9 octobre dernier vers 10 heures du matin, non loin de la cathédrale. Alors qu'elle prenait son petit déjeuner dans un snack à côté du magasin où travaillait sa mère, une fillette de 11 ans avait remarqué un individu qui ne cessait de la fixer en sifflant. L'individu, qui portait une casquette, s'était ensuite masturbé en continuant à regarder l'enfant. Paniquée, la fillette avait demandé de l'aide à un commerçant qui avait fait fuir l'exhibitionniste avant qu'il ne soit finalement interpellé par les mutoi de Papeete. 
 
Placé en garde à vue, le prévenu avait reconnu les faits sans aucun problème en expliquant même que cela l'avait excité. Les auditions des commerçants du quartier où s'était déroulée la scène avaient par ailleurs permis de découvrir que l'individu s'était déjà exhibé à plusieurs reprises dans le centre-ville de Papeete. Le psychiatre, qui l'avait examiné suite à son arrestation, avait relevé que le quadragénaire, “calme et coopérant”, présentait des “troubles autistiques”, une “absence d'empathie” mais qu'il assumait ses actes. Dans son rapport, l'expert avait tout d'abord indiqué que l'altération du discernement pouvait être retenue pour avancer plus loin qu'il était finalement apte à être jugé.
 
Risque majeur de récidive
 
“J'étais excité”. À la barre du tribunal correctionnel jeudi, le prévenu, qui est suivi sur le plan psychiatrique, a de nouveau reconnu les faits sans sembler en mesurer la gravité. Très remontée, la mère de la petite victime a été rappelée à l'ordre par la présidente du tribunal qui lui a expliqué que l'on ne pouvait pas “se faire justice soi-même”.La magistrate a ensuite expliqué que le prévenu avait déjà été condamné à plusieurs reprises, qu'il était sans domicile fixe mais qu'il avait tout de même une famille. 
 
Relevant le “caractère dangereux” des faits commis par le prévenu et le manque d'empathie de ce dernier, le procureur de la République a demandé au tribunal de le condamner à deux ans de prison dont un avec sursis assortis du maintien en détention. Il a par ailleurs indiqué qu'il estimait qu'il y avait “un risque majeur” que l'intéressé récidive. Me Isabelle Nougaro, l'avocate de l'exhibitionniste, a ensuite suggéré au tribunal d'ordonner une contre-expertise puisque le rapport psychiatrique déjà au dossier se “décline en plusieurs éléments qui se contredisent” sur le discernement de son client. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le récidiviste à un an de prison dont six mois de sursis assortis du maintien en détention. Il devra sa faire soigner et indemniser la victime à hauteur de 200 000 Fcfp pour son préjudice moral. 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 13 Octobre 2022 à 17:34 | Lu 2779 fois