Condamné pour l'agression d'un touriste à Taha'a


Tahiti, le 17 octobre 2022 – Un jeune homme de 18 ans a été présenté lundi en comparution immédiate pour répondre de violences commises sur un touriste et sur les propriétaires d'une pension à Taha'a le 15 septembre dernier. Le prévenu, qui était jusque-là inconnu de la justice, a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. 

Le tribunal correctionnel a jugé, lundi, un primodélinquant de 18 ans poursuivi pour des violences volontaires, un vol, la dégradation d'une voiture et une violation de domicile. Durant la soirée du 15 septembre dernier sur l'île de Taha'a, le prévenu, accompagné de trois adolescents, s'était introduit dans le bungalow d'un touriste auquel ils avaient volé un sac contenant une bouteille de rhum et des médicaments pour traiter le diabète. Après avoir pris la fuite, le prévenu avait finalement décidé de revenir dans la pension où il avait commis le vol et était tombé sur le propriétaire du sac et le gérant de l'établissement. Il avait lancé une pierre de deux kilos sur le visage du premier et avait porté plusieurs coups de pied et poing au second. Le touriste s'en était sorti avec 12 jours d'incapacité totale de travail et plusieurs fractures au niveau du crâne. 
 
Interrogé lundi sur cette violente agression, le jeune homme l'a mise sur le compte de sa consommation d'alcool. Il a ensuite expliqué qu'à l'époque des faits, il venait d'intégrer une formation sur l'agriculture à la maison familiale rurale de Taha'a où ses camarades le décrivaient comme étant un jeune homme “violent” qui leur faisait peur. 
 
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Me Chouini, qui s'est constituée partie civile pour le couple de gérants de la pension, a affirmé lors de sa plaidoirie que ses clients restaient traumatisés par cette agression avec la “peur que les touristes ne veuillent plus venir” dans leur établissement. “Mon client vit un calvaire, mais le pire est qu'il ne comprend pas l'origine de toute cette haine.” Un constat partagé par le procureur de la République qui a ensuite rappelé que les victimes de cette agression “gratuite” devaient désormais en gérer les retombées psychiques. Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, assortis du maintien en détention, ont finalement été requis contre le prévenu. 

Jugeant ces réquisitions beaucoup trop sévères, Me Genot a soutenu que condamner son client à de la prison ferme ne “servirait à rien”. “Il a disjoncté à un moment précis, il le regrette et ne sait pas pourquoi il a fait ça”, a-t-elle affirmé avant de qualifier le jeune homme et les mineurs qui l'avaient accompagné lors du vol du sac à dos de “pieds nickelés”. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant le prévenu à trois ans de prison dont 18 mois de sursis assortis du maintien en détention. Tel que l'a expliqué son président, les magistrats ont tenu compte de “l'extrême gravité” des faits reprochés. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 17 Octobre 2022 à 19:08 | Lu 3288 fois