Tahiti, le 7 février 2023 – Un père de famille de 25 ans a été jugé par le tribunal correctionnel mardi après s'être fait interpeller alors qu'il venait récupérer un colis contenant 200 timbres de LSD, pour un montant à la revente évalué à un million de Fcfp. Le jeune homme, qui a indiqué lors de l'audience qu'il ignorait quel était le contenu du colis, a été condamné à dix mois de prison avec sursis et 500 000 Fcfp d'amende.
Jusque-là inconnu de la justice, un caissier de 25 ans a été jugé devant le tribunal correctionnel mardi matin pour des faits de trafic de stupéfiants. L'individu avait été interpellé le 2 août dernier dans l'agence d'un transitaire de Faa'a alors qu'il venait récupérer un colis contenant des plaquettes qui reliaient 200 timbres de LSD en provenance du Canada. Entendu par les agents des douanes puis par les gendarmes, le jeune homme avait expliqué qu'il n'avait aucune idée du fait que le colis contenait de la drogue et avait par ailleurs reconnu qu'il était un ancien consommateur d'ice. Lors de la perquisition à son domicile, les enquêteurs avaient saisi 263 grammes de résine de cannabis et 18 sachets en plastique ayant contenu du paka.
À la barre du tribunal correctionnel mardi, le prévenu a conservé le même axe de défense en soutenant qu'il n'avait aucune explication valable hormis celle de s'être fait “hacker” son téléphone. Alors que le colis était adressé à son nom, à son adresse géographique et qu'il mentionnait son numéro, le jeune homme a expliqué au président du tribunal qu'il n’en savait rien quand ce dernier lui a demandé “quel serait l'intérêt pour quelqu'un de lui envoyer pour un million de Fcfp de LSD”. Le magistrat a également rappelé que le colis provenait du Canada et plus précisément de Montréal où réside la sœur du prévenu. Confronté à ce qu'il considère donc comme une coïncidence, il a d’ailleurs assuré que sa sœur, qui exerce la profession de géologue, était une personne respectable qui n'a jamais touché à la drogue. L'homme a ensuite évoqué son parcours professionnel, de l'obtention de sa licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives à son expérience avortée dans l'apiculture à Taha'a. Il a également expliqué qu'avec son salaire de caissier de 130 000 Fcfp, il subvenait aux besoins de sa femme et son fils de trois ans.
Refus du dépistage
La saisie du colis ayant été opérée par les douanes, c'est donc l'un de ses représentants qui est ensuite intervenu pour demander au tribunal de condamner le prévenu à payer une amende douanière d'un million de Fcfp, soit le prix de la revente de la drogue sur le “marché clandestin polynésien”. Rappelant que le prévenu avait refusé de se soumettre à un dépistage de stupéfiants le jour de son interpellation, il a aussi tenu à revenir sur le fait que l'adresse géographique “très précise” du prévenu était mentionnée sur le colis, “ce qui est rare” dans ce genre de dossiers.
Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a également insisté sur la précision inhabituelle de cette adresse, notant qu’il s’agit de l'une des “particularités” de cette affaire. “Nous avions l'identité, l'adresse et le numéro de téléphone. C'est exceptionnel puisque in fine, la plupart du temps, nous n'arrivons pas à remonter aux destinataires.” Alors que le prévenu avait affirmé qu'il était allé récupérer le colis car il pensait que c'était une vielle commande de vêtements pour son fils, le représentant du ministère public s'est étonné que le caissier ait été dans l'incapacité de fournir une quelconque preuve de cet achat. Un an de sursis probatoire pendant deux ans a finalement été requis contre l'intéressé.
“Bénéfice du doute”
Face à ces réquisitions, Me Smaïn Bennouar, l'avocat du père de famille, a axé sa plaidoirie sur la personnalité de son client, un homme qui ne “trempe pas dans le trafic”, qui n'a pas de “problèmes financiers” ni de “crédits” et qui occupe un emploi stable. Considérant que le discours du prévenu était “crédible” au regard de ces éléments, l'avocat a demandé au tribunal de relaxer son client au “bénéfice du doute”. Après une courte délibération, le tribunal correctionnel a condamné le jeune homme à dix mois de prison avec sursis, avec l’obligation de payer une amende de 500 000 Fcfp et à se faire soigner. Le tout a été assorti de l'exécution provisoire.
Jusque-là inconnu de la justice, un caissier de 25 ans a été jugé devant le tribunal correctionnel mardi matin pour des faits de trafic de stupéfiants. L'individu avait été interpellé le 2 août dernier dans l'agence d'un transitaire de Faa'a alors qu'il venait récupérer un colis contenant des plaquettes qui reliaient 200 timbres de LSD en provenance du Canada. Entendu par les agents des douanes puis par les gendarmes, le jeune homme avait expliqué qu'il n'avait aucune idée du fait que le colis contenait de la drogue et avait par ailleurs reconnu qu'il était un ancien consommateur d'ice. Lors de la perquisition à son domicile, les enquêteurs avaient saisi 263 grammes de résine de cannabis et 18 sachets en plastique ayant contenu du paka.
À la barre du tribunal correctionnel mardi, le prévenu a conservé le même axe de défense en soutenant qu'il n'avait aucune explication valable hormis celle de s'être fait “hacker” son téléphone. Alors que le colis était adressé à son nom, à son adresse géographique et qu'il mentionnait son numéro, le jeune homme a expliqué au président du tribunal qu'il n’en savait rien quand ce dernier lui a demandé “quel serait l'intérêt pour quelqu'un de lui envoyer pour un million de Fcfp de LSD”. Le magistrat a également rappelé que le colis provenait du Canada et plus précisément de Montréal où réside la sœur du prévenu. Confronté à ce qu'il considère donc comme une coïncidence, il a d’ailleurs assuré que sa sœur, qui exerce la profession de géologue, était une personne respectable qui n'a jamais touché à la drogue. L'homme a ensuite évoqué son parcours professionnel, de l'obtention de sa licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives à son expérience avortée dans l'apiculture à Taha'a. Il a également expliqué qu'avec son salaire de caissier de 130 000 Fcfp, il subvenait aux besoins de sa femme et son fils de trois ans.
Refus du dépistage
La saisie du colis ayant été opérée par les douanes, c'est donc l'un de ses représentants qui est ensuite intervenu pour demander au tribunal de condamner le prévenu à payer une amende douanière d'un million de Fcfp, soit le prix de la revente de la drogue sur le “marché clandestin polynésien”. Rappelant que le prévenu avait refusé de se soumettre à un dépistage de stupéfiants le jour de son interpellation, il a aussi tenu à revenir sur le fait que l'adresse géographique “très précise” du prévenu était mentionnée sur le colis, “ce qui est rare” dans ce genre de dossiers.
Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a également insisté sur la précision inhabituelle de cette adresse, notant qu’il s’agit de l'une des “particularités” de cette affaire. “Nous avions l'identité, l'adresse et le numéro de téléphone. C'est exceptionnel puisque in fine, la plupart du temps, nous n'arrivons pas à remonter aux destinataires.” Alors que le prévenu avait affirmé qu'il était allé récupérer le colis car il pensait que c'était une vielle commande de vêtements pour son fils, le représentant du ministère public s'est étonné que le caissier ait été dans l'incapacité de fournir une quelconque preuve de cet achat. Un an de sursis probatoire pendant deux ans a finalement été requis contre l'intéressé.
“Bénéfice du doute”
Face à ces réquisitions, Me Smaïn Bennouar, l'avocat du père de famille, a axé sa plaidoirie sur la personnalité de son client, un homme qui ne “trempe pas dans le trafic”, qui n'a pas de “problèmes financiers” ni de “crédits” et qui occupe un emploi stable. Considérant que le discours du prévenu était “crédible” au regard de ces éléments, l'avocat a demandé au tribunal de relaxer son client au “bénéfice du doute”. Après une courte délibération, le tribunal correctionnel a condamné le jeune homme à dix mois de prison avec sursis, avec l’obligation de payer une amende de 500 000 Fcfp et à se faire soigner. Le tout a été assorti de l'exécution provisoire.