Condamné pour avoir frappé sa femme atteinte d'un cancer généralisé


Tahiti, le 1er mai 2024 – Un mécanicien de 51 ans jusque-là inconnu de la justice a été condamné mardi en correctionnelle à quatre ans de prison dont trois avec sursis. Il était reproché à ce quadragénaire d'avoir commis des violences sur sa conjointe, une femme gravement malade, et sur leurs deux filles mineures. 
 
“Dans cette affaire, nous sommes aux limites du supportable.” C'est par ces mots que le procureur de la République a qualifié, mardi, les faits reprochés à ce mécanicien de 51 ans qui était poursuivi pour des violences habituelles commises sur sa conjointe, une femme atteinte d'un cancer généralisé, et leurs deux filles mineures. L'affaire avait éclaté en décembre dernier lorsque le médecin de la famille avait émis un signalement selon lequel la victime et ses enfants étaient victimes de violences. 
 
Entendue, la compagne du prévenu avait en effet expliqué que depuis l'annonce de sa maladie en 2019, l'homme, qui s'alcoolisait “massivement” avait commencé à s'en prendre à elle et à la taper. Il lui portait notamment des coups sur les mains, des coups extrêmement douloureux pour cette femme atteinte d'un cancer généralisé dont les os sont métastasés. Auditionnées à leur tour, les deux filles mineures du couple avaient confirmé les faits en expliquant que leur père leur tirait parfois les cheveux. 
 
“Du mal au mal”
 
Lors de l'audience mardi, la victime est apparue très affaiblie à la barre, devant prendre appui sur ses enfants pour marcher. Malgré les violences subies, cette femme maltraitée par la vie a pourtant expliqué au tribunal que son conjoint avait, “c'est vrai”, fait “beaucoup d'efforts” depuis les faits. Elle a également ajouté qu'elle ne souhaitait qu'une chose : qu'il soigne son addiction à l'alcool. Interrogé par le tribunal, le prévenu a quant à lui exprimé des regrets en expliquant qu'il en voulait à sa femme car elle était en “train de partir”, de mourir. 
 
Face à cette situation particulièrement complexe et douloureuse, le procureur de la République a expliqué au prévenu qu'il était encore en liberté “grâce au positionnement” de ses victimes. Il a finalement requis quatre ans de prison dont deux avec sursis à l'encontre du quinquagénaire qui n'a fait qu'ajouter “du mal au mal”. Pour la défense du mécanicien, Me Sylvain Fromaigeat a évoqué “la problématique de l'alcool” mais il a aussi assuré que le comportement de son client était corrélé à la “fatalité” qui s'était abattue sur sa famille avec l'annonce de cette grave maladie. 
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le père de famille à quatre ans de prison dont trois avec sursis. Il aura la possibilité de faire aménager la partie ferme de sa peine et aura l'obligation de se faire soigner.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 1 Mai 2024 à 12:35 | Lu 2859 fois