L'équipe de douaniers de l'aéroport de Tahiti-Faa'a mise en cause fait corps dans la salle d'audience du palais de justice.
PAPEETE, le 05 avril 2016 - Le deuxième jour du procès des petits arrangements entre amis à l'aéroport de Tahiti-Faa'a n'a, comme attendu, réservé aucune surprise dans son volet douanier. Le cas des PNC complices de certificats de concubinage de complaisance pour marchander des billets GP va suivre.
Les douaniers renvoyés en justice pour les délits de concussion et importation sans déclaration de marchandises "fortement taxées" ont continué de défiler à la barre, ce mardi, niant d'une seule voix les accusations les plus graves et les plus préjudiciables pour eux s'ils venaient à être condamnés.
Non, ils n'ont jamais fermé les yeux sur ces chariots entiers de pièces automobiles que le garagiste Alexis Lilloux, indirectement à l'origine de leurs déboires après son interpellation à l'aéroport en septembre 2011 pour importation d'ice, a fait entrer sur le territoire entre 2008 et 2011.
Non, leur chef de service, qui connaissait de longue date le garagiste, ne lui faisait pas bénéficier de passe-droits en donnant pour consigne à ses agents taxateurs de ne le taxer qu'a minima, voire pas du tout, en ignorant sciemment le détail et le volume de ses marchandises.
Non, enfin, ils ne bénéficiaient pas en échange de bons prix sur les dites pièces auto de la part du mécano, pas plus qu'ils ne fréquentaient son garage pour un éventuel retour d'ascenseur. "Vous n'avez rien fait, quoi", relèvera plusieurs fois le président tribunal, après avoir tour à tour interrogé les prévenus du jour.
Des aveux circonstanciés en garde à vue
Sur les treize douaniers mis en cause dans cette affaire, un bon nombre avait pourtant avoué le contraire, avec force détails, au tout début de l'affaire lors de leur garde à vue à la section de recherche de la gendarmerie. Des révélations réitérées par la suite devant le juge d'instruction lors des premières auditions avant mise en examen. Comme cela s'était déjà passé lundi, ceux-là aussi sont revenus ce mardi sur leurs aveux de l'époque, évoquant d'une seule voix et dans un discours bien rodé avoir cédé à la fatigue, à la panique même, aux pressions qui auraient été exercées sur eux par les enquêteurs de la gendarmerie dans le contexte oppressant de la garde à vue : "J'en avais marre, je voulais en finir, j'ai parlé machinalement", s'est par exemple justifié un agent de constatation.
Très bavard à l'époque, le président lui a opposé sa déclaration circonstanciée de quatre pages devant le juge, à qui il avait préalablement répondu "oui" à la question de savoir si la garde à vue s'était bien déroulée. "Vous aviez reconnu que vous taxiez Alexis Lilloux en fonction de ses déclarations, sans vérifier le contenu de la marchandise, car c'était un ami du chef de service, que vous faisiez tous cela pour le chef qui était un copain, qu'un système avait été mis en place…", détaille alors le président Martin. "Vous aviez reconnu en garde à vue une entente passive entre "nous et M. Lilloux" et disiez même le regretter". Fin de l'échange.
Le garagiste confirme ses relations privilégiées
Depuis le box des prévenus, Alexis Lilloux qui comparait détenu pour l'importation d'ice qu'il avait tentée en septembre 2011 –"Peut-être parce qu'il savait qu'il avait une certaine facilité à passer les contrôles" n'a pas manqué de souligner opportunément le président- malmène la stratégie de revirement des douaniers. A l'entendre, et alors que tous s'en défendent becs et ongles les uns après les autres à la barre, tous l'ont laissé passer sans histoire un jour ou l'autre à l'occasion de l'un de ses 53 voyages commerciaux aux Etats-Unis ou en Nouvelle-Zélande. Et tous lui ont un jour ou l'autre passé commande de pièces mécaniques. Pour leur défense, les douaniers se retranchent derrière la procédure qui balaie au sens large la période de l'infraction présumée, entre 2008 et 2011, donne la nature des marchandises non déclarées, des pièces auto "fortement taxée", mais pêche dans le détail de ce qui leur serait individuellement reproché. Et le garagiste ne tenait aucune comptabilité. Si certains lui ont bien commandé un pneu ici ou là, c'était en tant que client et en tout cas dans la franchise.
Conséquence collatérale de l'enquête, quelques-uns ont malgré tout été obligés de reconnaître avoir fait entrer pour leur usage personnel et sans déclaration qui une télévision, qui un I-Phone, qui un ordinateur. Des infractions contraventionnelles aux conséquences bien moindres. Le procès entre aujourd'hui dans son troisième jour.
Les douaniers renvoyés en justice pour les délits de concussion et importation sans déclaration de marchandises "fortement taxées" ont continué de défiler à la barre, ce mardi, niant d'une seule voix les accusations les plus graves et les plus préjudiciables pour eux s'ils venaient à être condamnés.
Non, ils n'ont jamais fermé les yeux sur ces chariots entiers de pièces automobiles que le garagiste Alexis Lilloux, indirectement à l'origine de leurs déboires après son interpellation à l'aéroport en septembre 2011 pour importation d'ice, a fait entrer sur le territoire entre 2008 et 2011.
Non, leur chef de service, qui connaissait de longue date le garagiste, ne lui faisait pas bénéficier de passe-droits en donnant pour consigne à ses agents taxateurs de ne le taxer qu'a minima, voire pas du tout, en ignorant sciemment le détail et le volume de ses marchandises.
Non, enfin, ils ne bénéficiaient pas en échange de bons prix sur les dites pièces auto de la part du mécano, pas plus qu'ils ne fréquentaient son garage pour un éventuel retour d'ascenseur. "Vous n'avez rien fait, quoi", relèvera plusieurs fois le président tribunal, après avoir tour à tour interrogé les prévenus du jour.
Des aveux circonstanciés en garde à vue
Sur les treize douaniers mis en cause dans cette affaire, un bon nombre avait pourtant avoué le contraire, avec force détails, au tout début de l'affaire lors de leur garde à vue à la section de recherche de la gendarmerie. Des révélations réitérées par la suite devant le juge d'instruction lors des premières auditions avant mise en examen. Comme cela s'était déjà passé lundi, ceux-là aussi sont revenus ce mardi sur leurs aveux de l'époque, évoquant d'une seule voix et dans un discours bien rodé avoir cédé à la fatigue, à la panique même, aux pressions qui auraient été exercées sur eux par les enquêteurs de la gendarmerie dans le contexte oppressant de la garde à vue : "J'en avais marre, je voulais en finir, j'ai parlé machinalement", s'est par exemple justifié un agent de constatation.
Très bavard à l'époque, le président lui a opposé sa déclaration circonstanciée de quatre pages devant le juge, à qui il avait préalablement répondu "oui" à la question de savoir si la garde à vue s'était bien déroulée. "Vous aviez reconnu que vous taxiez Alexis Lilloux en fonction de ses déclarations, sans vérifier le contenu de la marchandise, car c'était un ami du chef de service, que vous faisiez tous cela pour le chef qui était un copain, qu'un système avait été mis en place…", détaille alors le président Martin. "Vous aviez reconnu en garde à vue une entente passive entre "nous et M. Lilloux" et disiez même le regretter". Fin de l'échange.
Le garagiste confirme ses relations privilégiées
Depuis le box des prévenus, Alexis Lilloux qui comparait détenu pour l'importation d'ice qu'il avait tentée en septembre 2011 –"Peut-être parce qu'il savait qu'il avait une certaine facilité à passer les contrôles" n'a pas manqué de souligner opportunément le président- malmène la stratégie de revirement des douaniers. A l'entendre, et alors que tous s'en défendent becs et ongles les uns après les autres à la barre, tous l'ont laissé passer sans histoire un jour ou l'autre à l'occasion de l'un de ses 53 voyages commerciaux aux Etats-Unis ou en Nouvelle-Zélande. Et tous lui ont un jour ou l'autre passé commande de pièces mécaniques. Pour leur défense, les douaniers se retranchent derrière la procédure qui balaie au sens large la période de l'infraction présumée, entre 2008 et 2011, donne la nature des marchandises non déclarées, des pièces auto "fortement taxée", mais pêche dans le détail de ce qui leur serait individuellement reproché. Et le garagiste ne tenait aucune comptabilité. Si certains lui ont bien commandé un pneu ici ou là, c'était en tant que client et en tout cas dans la franchise.
Conséquence collatérale de l'enquête, quelques-uns ont malgré tout été obligés de reconnaître avoir fait entrer pour leur usage personnel et sans déclaration qui une télévision, qui un I-Phone, qui un ordinateur. Des infractions contraventionnelles aux conséquences bien moindres. Le procès entre aujourd'hui dans son troisième jour.