Communiqué du ministère de l'environnement sur le "shark feeding"


Les Nouvelles de Tahiti évoquaient dans son journal du 12 juillet la « recrudescence des requins tigre sur les sites de plongée…..ainsi que les découvertes de têtes de thonidés sur les spots ».

Jacky Bryant, ministre de l’environnement tient à rappeler que par l’arrêté n°396 CM du 28 avril 2006, les requins sont des espèces protégées. Par ce fait, il est strictement interdit, dans les lagons, les passes et dans un rayon de 1 kilomètre centré sur l’axe de la passe, de pratiquer le « shark feeding » ou le « baiting », à titre gratuit ou onéreux.

Le ministre rappelle également que la pêche, la détention de tout ou partie de l’animal, la commercialisation de tout ou partie du requin, même monté en article de bijouterie, sont strictement interdits. Tout contrevenant est passible de sanctions pénales de 3 mois d’emprisonnement et une amende d’un million de F.CFP. La peine est doublée s’il y a récidive, assortie de la confiscation du matériel utilisé (bateau, filet, …).

Lors de sa conférence donnée le 21 juillet 2011 à la CCISM, Johann Mourier, docteur en biologie marine et spécialiste des requins expliquait que l’activité de shark-feeding entraîne des perturbations sur le comportement des requins et qu’elle les sédentarise sur le lieu de distribution de nourriture. Les requins finissent même par caler leurs approches en fonction des heures de nourrissage. Naturellement craintifs de la présence humaine et donc préférant s’éloigner, ces derniers finissent par s’y habituer et s’en approcher.

Ainsi, au delà des aspects répressifs… Si l’activité de shark-feeding permet à des amateurs de sensations fortes d’accroître les chances d’un frisson, elle fragilise la sécurité des pêcheurs qui n’ont parfois que cette activité pour nourrir leurs familles. S’agissant du site d’Arue, il ne faut pas oublier que ce dernier accueille des écoles de voiles. Accroître et modifier le comportement naturellement craintif des requins par le biais du shark-feeding est aussi de nature à augmenter les risques autour de ceux qui font l’apprentissage de la navigation. C’est aussi en ce sens que ce phénomène a été dénoncé. Car même si aucun incident n’est encore aujourd’hui à déplorer, la présence de ces requins est une menace dont les amoureux de la voile se passeraient bien.

Il y a suffisamment de requins dans nos eaux pour qu’il ne soit pas nécessaire de recourir au shark-feeding pour les observer. Ils évoluent d’ailleurs bien plus paisiblement et sont plus agréables à observer que lorsque leur agressivité est excité par le sang et des restes de poisson.

Rédigé par communiqué du ministère de l'environnement le Vendredi 13 Juillet 2012 à 05:22 | Lu 2375 fois