Communiqué du Tahoeraa: "Le sénateur Tuheiava, le prêcheur de la bonne économie"


Encore une fois le Tavini Huiraatira ne fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis des années : sa propension à rejeter sur les autres toutes les difficultés pour mieux masquer sa totale incompétence.

Au Palais du Luxembourg, hier à Paris, le sénateur Tuheiava a dénoncé « un système économique artificiel et budgétivore » hérité d’une « économie de comptoir » puis d’une « économie de garnison » et soutenue par une « aristocratie « néo-coloniale » locale pour bâtir des fortunes considérables à l’abri d’une fiscalité qui était indolore ».

A cela, il a ajouté une absurdité en traitant le peuple polynésien de moutons en affirmant que nous étions « un peuple traditionnellement peu enclin à se plaindre ». Et pour lui, c’est grâce à cela que ce néocolonialisme local a pu s’installer. Quelle vision simpliste et restrictive de notre grande histoire polynésienne !

Rappelons en tout premier lieu que nous sommes loin d’être des moutons de panurge ! Pour ne citer qu’un exemple, la guerre franco-tahitienne n’a-t-elle pas été la preuve de notre capacité à nous élever contre ce que nous considérions comme injuste ? Au-delà de cela, le discours du sénateur Tuheiava révèle t-il la manière dont Oscar Temaru et le Tavini Huiraatira considèrent les Polynésiens, en particulier ceux qui soutiennent leurs idéaux ? Les considèrent-ils comme des moutons, des « mamoe » ?

Précisément, concernant une éventuelle « fiscalité indolore » se cache l’impôt sur le revenu sur lequel le gouvernement Taui planche depuis un moment (sans aucun résultat encore une fois), dont Jacqui Drollet – armé de son historien Jean-Marc Regnault – à l’assemblée de la Polynésie française, vient tout juste de faire l’éloge.

En 1958, n’était-ce pas Pouvanaa a Oopa, lui-même, le 29 avril 1958 qui, du haut des marches de l’assemblée territoriale devant un millier de personnes décréta en reo Tahiti que « cet impôt ne se fera pas » après que des manifestations populaires aient éclaté au sujet justement de l’impôt sur le revenu, alors que l’assemblée territoriale était acquise au RDPT ? Pouvanaa a Oopa, à lire les propos fourbes du sénateur Tavini, ferait-il partie de ces néo-colonialistes qui souhaitaient se mettre à l’abri d’une « fiscalité indolore » d’où le retrait du projet ? Ce serait faire affront au « Metua », n’est-ce pas monsieur le sénateur Tuheiava ?

Bien évidemment, ce qui constitue le pompon de la farce, c’est que le sénateur semble oublier que depuis 2004, Oscar Temaru, son mentor, avait tout le loisir pour changer la fiscalité et mettre en place le modèle économique dont il ne cesse de chanter la nécessité sans pour autant véritablement prouver la mise en œuvre et l’efficacité. Si la fiscalité est aussi mauvaise, si l’économie de notre Fenua est si malsaine, pourquoi rien n’a changé depuis 2004 ? Pour rappel, Oscar Temaru et ses sbires, durant ces huit dernières années, ont été à la tête du Pays pendant près de cinq ans !

Ce n’est que maintenant qu’ils s’aperçoivent que le modèle n’est pas bon… pour eux ? Qu’ont-ils donc fait durant tout ce temps à part voyager aux quatre coins de la planète et chausser leurs baskets pour jouer au golf ? Au final, le grand perdant, c’est le Pays qui passe de trou en trou, comme une balle de golf que l’on balance d’un coup de swing.

Rédigé par Taoheraa le Jeudi 27 Septembre 2012 à 02:27 | Lu 410 fois