Communiqué du SPHPF: Pillage organisé des ressources de l’assurance maladie


Le Syndicat des Professionnels Hospitalier de Polynésie française dénonce de graves dysfonctionnements dans la gestion énergétique du nouvel hôpital:

"La facture d’électricité de l’hôpital du Taaone (CHT) va atteindre le milliard de francs, à la fin de l’année 2011, 1 milliard sur un budget de 19 milliards !!! C’était attendu depuis longtemps. C’est pour cette raison que l’hôpital devait être doté, depuis des années, d’une station de pompage de l’eau froide en mer profonde pour assurer la climatisation du vaste bâtiment. Si divers gouvernements ont pris positions dans ce sens, aucun n’était jamais passé à l’acte… Il faut croire que les résistances étaient féroces. On comprend mieux aujourd’hui ce qui se tramait.

En catimini, le gouvernement actuel a pris une décision, par arrêté n° 2161 CM du 24 novembre 2010, « portant autorisation d'occupation temporaire d'un emplacement du domaine public maritime sis après la passe de Taunoa, au profit de la SA Froid de Polynésie (Ito Are Moana) … L'emplacement susvisé est affecté exclusivement à l'implantation d'un réseau de prise d'eau de mer profonde. »

Le porteur de ce projet est une personnalité bien connue pour les ardoises laissées au Pays suite à des projets fumeux. On comprend donc qu’au lieu de pomper gratuitement son eau froide dans l’océan, l’hôpital devra l’acheter à cette société. La facture énergétique du CHT restera la même : 1.000.000.000 F. Mais certains se seront enrichis… en vendant de l’eau froide…

Pendant ce temps, on demande au personnel de faire des économies : les repas gratuits ne sont plus distribués aux personnels en garde et les services pleurent la misère pour obtenir du personnel. Il n’y a plus assez d’argent pour recruter de nouvelles infirmières.

L’hôpital, à l’incitation de la communauté médicale, s’est ému d’une telle magouille et a demandé à la direction de contester devant les tribunaux la décision du conseil des ministres. Quelle n’a pas été la surprise de la communauté médicale de constater que le conseil d’administration du CHT, présidé par le ministre de la santé et composé de représentants de la CPS, s’opposait à ce que l’affaire soit portée devant les tribunaux. Ces personnes, censées défendre les intérêts de l’hôpital public, donnent leur accord au pillage de ses finances, déjà exsangues, au profit des copains !
"

Rédigé par communiqué du SPHPF le Jeudi 31 Mars 2011 à 16:49 | Lu 2156 fois