Communiqué du IA ORA TE FENUA: Manifeste pour ouvrir l’horizon politique et redonner espoir.


L’observation réaliste de la situation de notre collectivité nous conduit à affirmer que notre pays est dans l’impasse
Le président Gaston Tong Sang ne parvient pas à faire adopter le budget de la Polynésie pour l’exercice 2011 et seuls 9 élus de l’assemblée le soutiennent encore. Les réformes profondes que nous devons impérativement réaliser demeurent figées au niveau des bonnes intentions ou d’un projet inachevé.
Cette situation inquiétante accentue les conséquences désastreuses de six ans d’instabilité politique continue. Il en résulte une crise économique et sociale, grave en raison de son ampleur et de sa durée, injuste du fait des dégâts qu’elle cause aux plus modestes de nos concitoyens. La précarité s’est étendue et la fracture sociale entre ceux qui traversent la crise sans mal et ceux qui en souffrent durement est devenue inadmissible.
L’image et la réputation de notre pays se ternissent.
Les changements répétés de majorités précaires ont sapé la confiance des investisseurs polynésiens devenus attentistes ou qui sont partis placer leurs capitaux, leurs idées et leurs énergies ailleurs, et ce au détriment de l’emploi des jeunes Polynésiens et de la croissance.
Les communes qui doivent relever le défi de la modernité et de nouveaux challenges ont aussi besoin pour assainir leurs situations financières que la croissance revienne.
Les Polynésiens jugent sévèrement leurs élus qui perdent leur énergie dans des querelles stériles alors que le fonctionnement de nos institutions démocratiques requiert qu’ils exercent leur mandat dans le sens de l’intérêt général.
Dans ce contexte, nous en appelons au sens des responsabilités du président Tong Sang, de son gouvernement et de tous les élus de l’assemblée de la Polynésie française. Nous savons que dans leur for intérieur ils sont conscients de la nécessité de réagir.

Notre appel
Pour éviter que la non-adoption d’un budget ne conduise le Haut Commissaire à le régler et pour donner un cadre stable à l’action publique d’ici les élections de 2013, nous proposons le plan suivant :
1. Dans l’intérêt du pays qui a un besoin urgent d’avoir un budget adopté pour 2011, nous accepterons de voter le projet de budget que le Président Gaston Tong Sang aura remanié, c'est-à-dire sans nouveaux impôts,
2. Nous demandons au Président Tong Sang de tirer les conclusions de l’impasse dans laquelle il se trouve et de la perte de confiance à son égard. Il n’a pas réussi à respecter les engagements solennels pris lors de la motion de défiance contre le précédent gouvernement en novembre 2009, en particulier le retour à la croissance et la mise en œuvre de réformes structurelles. Pour reprendre une de ses paroles « s’il n’y a pas de confiance, il n’y aura pas de croissance » (24/11/2009). Il doit donc, déposer sa démission et celle de son gouvernement dès le vote du budget afin de trouver une autre voie de sortie.
Nous en appelons au sens des responsabilités des groupes politiques de l’Assemblée et à celui de chacun des élus considérés individuellement. Nous proposons de faire taire les rivalités et de nous engager publiquement dans un processus collectif et solidaire destiné à garantir la stabilité et la confiance jusqu’aux élections de 2013.
3. Nous proposons qu’ensemble, nous les 57 élus de l’Assemblée, nous nous réunissions autour de la table afin de choisir, de manière consensuelle, les hommes et femmes les plus compétents pour composer le gouvernement d’union et de transition.
4. Il faut bien reconnaître que depuis 2004, l’instabilité est en grande partie la résultante de la conquête du pouvoir. Les majorités qui se sont succédée n’ont pas tenu parce toutes les composantes de l’assemblée n’y adhéraient pas. Le choix d’un président pour la Polynésie française sera guidé par la nécessité de neutraliser les rivalités politiques. Aussi en cette période transitoire et à titre exceptionnel, aucun des chefs de file actuels ne pourra exercer cette responsabilité d’ici 2013.

Bases d’un projet commun
Au vu des difficultés budgétaires, nous proposons que pendant cette période les principales orientations politiques de ce gouvernement soient les suivantes :
1. la bataille pour l’emploi (salarié et indépendant) et l’insertion de nos jeunes doivent être la priorité des priorités, menée en concertation avec les partenaires sociaux,
2. les réformes, fiscale, de la protection sociale, de l’administration et du service public seront spécifiquement confiées à des ministres dont ce sera la charge principale,
3. la définition des bases d’un projet de développement durable en coopération avec les forces vives de notre pays et les responsables communaux, dans lequel chaque archipel sera considéré. Le Conseil des archipels, regroupant les élus, sera le lieu privilégié de cette concertation,
4. La lutte contre la précarité et le soutien des familles, en particulier en zone urbaine sera intensifiée : nous sommes les témoins de la dégradation de leur vie quotidienne et des conséquences profondes qu’elle crée et engendrera pour plus tard, notamment pour les enfants,

L’esprit qui guide notre appel et nos propositions exclut toute idée partisane et de revendications personnelles. Nous nous manifestons pour dépasser les clivages, redonner confiance et foi en l’avenir de notre Fenua.
Les élus du groupe IA ORA TE FENUA.

Rédigé par communiqué IA ORA TE FENUA. le Mardi 8 Février 2011 à 10:59 | Lu 930 fois