Communiqué de la rédaction de TNTV


Les journalistes de la chaîne locale TNTV se sont exprimés au travers un communiqué qu'ils ont transmis aux médias. Il réagissent aux reproches qui ont été formulés à leur encontre par diverses personnalités politiques dans le cadre de la restructuration du Conseil d'Administration la chaîne:

"Nous, les journalistes de TNTV, sommes surpris des propos blessants tenus à notre encontre par plusieurs personnalités politiques ces derniers temps.
Nous acceptons la critique, quand elle est argumentée. Or, les griefs sur le parti pris politique présumé de notre rédaction ne sont étayés par aucun argument, et sont injustes.
Bien au contraire, les temps de parole, sur notre antenne, sont scrupuleusement contrôlés. Les partis s'y expriment en fonction de leur représentativité, et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel vérifie ces temps chaque mois. Jamais leur équilibre n'a été contesté par le CSA.

La ligne éditoriale de TNTV ne penche vers aucun parti. Si, comme le suggèrent certains cadres du Tavini, nous étions proches du Tahoeraa, aurions-nous couvert tous les jours les procès de Gaston Flosse, d'abord dans l'affaire Haddad-Flosse, puis dans celle des emplois fictifs ?

L'actuelle majorité semble nous reprocher d'avoir dit à l'antenne que le nom d'Oscar Temaru apparaissait dans l'affaire Ravel. Or, le nom du président a bien été cité dans ce dossier, en audience publique de la chambre de l'instruction. Les autres médias en ont fait état dès le lendemain. Donner cette information n'était pas une faute professionnelle, c'était au contraire, concernant une personnalité de cette importance, un devoir de journaliste. Nous n'avons en aucun cas dit que le Président avait commis une infraction, mais simplement que son nom apparaissait dans l'enquête, ainsi que ceux de James Salmon et Jean-Christophe Bouissou.

Comme l'ensemble de nos reportages, nous traitons les questions de politique et de justice avec la plus grande neutralité. Précisons à ce propos à nos confrères des autres médias que nous sommes disponibles pour répondre à leurs questions, lorsqu'ils écrivent des articles dans lesquels des personnalités politiques remettent gravement en cause notre travail.
S'il est naturel que le Pays, actionnaire majoritaire, exprime son avis sur les grandes orientations de notre chaîne (plus de culture, plus de proximité, plus de reo ma’ohi dans nos productions par exemple), la rédaction, elle, doit rester indépendante du pouvoir politique, quel qu'il soit. Nous ne serons jamais un service de communication partisan, car nous ne sommes pas la chaîne du gouvernement, mais du Pays : nous sommes au service des téléspectateurs, et non des politiques.

Rappelons que les 15 journalistes de notre rédaction assurent un journal en langue tahitienne et un journal en langue française 365 jours par an, week-ends et jours fériés compris, sans compter de nombreux magazines et émissions-débats.
Plus globalement, malgré un plan social qui a privé notre chaîne d'un tiers de nos effectifs, malgré un budget quatre fois inférieur à celui de nos concurrents, notre audience fait à présent jeu égal avec celle de Première, que nous respectons, et avec laquelle nous pensons être complémentaires.
Cette reconnaissance de notre travail, et cette fidélité des téléspectateurs contrastent avec l'opinion qu'a exprimée le monde politique.
Nous proposons donc, en toute transparence, à notre ministère de tutelle, ainsi qu'aux membres de notre Conseil d'Administration, de venir nous rencontrer, plutôt que de s'adresser à nous à travers la presse écrite.

Nous ne doutons pas que ces réflexions partagées sur notre métier pourront dissiper les malentendus qui ont pu survenir entre la chaîne du Pays et le monde politique. Ce pourra être l'occasion pour les autorités, si elles le souhaitent, de réaffirmer leur attachement à la liberté d'expression, l'un des principaux moteurs du Taui de 2004."

La rédaction de TNTV


Rédigé par () le Mardi 27 Novembre 2012 à 17:10 | Lu 2885 fois