Communiqué de la Présidence: Restaurer la crédibilité financière de la Polynésie française


Suite aux récentes déclarations de certains élus de l’assemblée, la présidence tient à rappeler le principe de réalité économique et financière auquel le Pays est confronté, et plus que jamais aujourd’hui, alors que nous traversons une situation particulièrement difficile.

En effet, c’est cette réalité qui nous a conduit, depuis le début de notre gouvernance et jusqu’à ce jour, à mener les efforts nécessaires pour réduire nos dépenses publiques (baisse de – 4.511 milliards de Fcfp entre l’exercice 2010 et 2011) et lancer les grands chantiers de réformes nécessaires (service public et fiscalité) pour remettre la Polynésie sur les rails de son redressement économique et financier.

Au rang de nos priorités, nous avons notamment fait le choix de restaurer notre capacité d’autofinancement, critère d’évaluation fondamental pris en compte par les agences de notation internationales et les bailleurs de fonds. Accusant un sérieux déficit en 2009, ce critère avait participé à la baisse de la note attribuée par l’agence Standard and Poors en 2010.

C’est ainsi au prix d’une gestion attentive, en avance sur les recommandations du rapport Bolliet, que nous avons pu enregistrer une très nette et rapide amélioration de notre autofinancement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les économies générées par les premières réformes ont permis de générer un excédent budgétaire de près de 9 milliards de Fcfp au 31 décembre 2010, ainsi que de prévoir une valeur positive de 6,5 milliards de Fcfp pour notre capacité d’autofinancement, dans le projet de budget 2011, alors qu’elle était négative en 2008.

Néanmoins, nous ne devons pas pour autant relâcher nos efforts, car nos observateurs restent extrêmement vigilants à la poursuite de ce redressement. Nous ne pouvons nous permettre de leur envoyer des signaux négatifs, tels que le recours massif à l’endettement public pour financer des dépenses publiques, dont nous avons fait la preuve qu’il était possible de contracter et de rationaliser, où afficher des perspectives de croissance gonflées par un optimisme excessif, ce qui relèverait, à l’heure actuelle, de la plus grande irresponsabilité

Le projet de budget 2011 intègre pleinement ce principe de réalité économique et financière, sans oublier pour autant nos concitoyens les plus fragiles et les plus vulnérables, dont le sauvetage des régimes sociaux, par la mise en œuvre de nouvelles recettes fiscales, avec pour seul objectif de maintenir notre effort citoyen de solidarité, constitue un élément prioritaire.


De plus, une nouvelle instabilité ne fera qu’entraîner une nouvelle baisse de la note relative à la santé financière du Pays. Ce qui serait hautement préjudiciable à toute entreprise visant à doter notre budget d’investissement des moyens nécessaires pour relancer notre commande publique, préalable fondamental à la reprise de l’activité de nos entreprises, génératrices de nouveaux emplois et de consommation.

Comme nous ne cessons de le faire depuis le début, nous continuons à faire appel au bon sens des élus de l’Assemblée, garants de l’avenir du Pays, à qui appartient le choix de voter ou de rejeter, un budget qui participe pleinement à la restauration de notre crédibilité, tant auprès de nos observateurs internationaux, desquels dépend notre capacité à investir, mais surtout de nos populations, qui, au quotidien, nous regardent et ne manqueront pas de nous juger lors des prochains rendez-vous électoraux.


Rédigé par communiqué de la Présidence le Mardi 8 Février 2011 à 18:01 | Lu 1181 fois