Communiqué de Presse du Ia hau Noa: « Incroyable… »



« Alors que la crise continue de faire des ravages parmi nos entreprises, alors que le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse de croître, alors que s’éteint avec l’achèvement de l’hôpital du Taaone, le dernier grand chantier qu’a connu la Polynésie française lors de ces 10 dernières années, on serait en droit d’attendre de nos gouvernants des mesures fortes pour relancer notre économie et à tout le moins faire en sorte qu’elle se remette dans le sens de la marche.
Tout au contraire, c’est dans une véritable spirale dépressionniste que semble nous entraîner le budget du pays en 2011.
Aux coupes sombres et précipitées passées au nom de la rigueur prônée par le rapport « Bolliet » - lequel ne saurait pourtant se résumer à ce chiffre d’or de 30 % de réduction des dépenses de fonctionnement - , s’ajoute en effet toute une série de mesures fiscales qui risque de mettre un peu plus à bas le peu de confiance et de volontarisme qui habitait encore - on ose le croire – les chefs d’entreprises polynésiens.
On est loin, en tout cas de la mise en œuvre d’une véritable stratégie de sauvetage tant sur le plan économique, que sur le plan social ou budgétaire.
Et c’est vrai qu’à la veille de l’examen du budget 2011 par l’Assemblée de la Polynésie française, nos dirigeants sont aux prises avec une difficulté bien plus grande que toutes celles que connaît le bon peuple : Il leur faut trouver une majorité qui assure leur survie au pouvoir…
Une majorité ? Oui, mais pas n’importe laquelle… Une majorité autonomiste où se retrouverait toute la grande famille des autonomistes, ou plutôt la famille de ceux qui siègent à l’Assemblée de la Polynésie française et qui depuis 2008 n’ont cessé de s’opposer basculant successivement et en ordre dispersé de la majorité à l’opposition.
Alors peut-être s’agit-il, dans l’esprit de ceux qui sont en discussion - nous dit-on - de poser la première pierre indispensable pour que le pays se remette en marche, celle de la stabilité ?
Incroyable… Le rêve d’une majorité autonomiste comme le laissait augurer le résultat des élections de février 2008, deviendrait une réalité.
On n’ose y croire… Gaston Tong Sang aurait reçu l’absolution de Gaston Flosse, Edouard Fritch sa bénédiction, et tous les deux auraient convaincu Jean-Christophe Bouissou que la clémence de Gaston Flosse s’étendait jusqu’à lui…
Mais l’on est bien loin de cette majorité autonomiste. On en est d’autant plus loin que ce n’est pas l’intérêt général qui semble en dessiner les contours, ni même un quelconque projet de société qui viendrait éclairer l’action de nos dirigeants, mais bien une fois encore le seul attrait d’un pouvoir qui n’en finit pas d’aiguiser les appétits.
Et si ces rumeurs d’un pacte « autonomiste » pouvaient bercer les illusions de quelques-uns encore, le sort fait au dernier collectif budgétaire, rejeté avec pertes et fracas par les représentants à l’Assemblée de la Polynésie française, montre bien que tout cela n’est que poudre aux yeux.
En continuant de se complaire, de se compromettre dans des jeux de pouvoirs où marchandages et chantages deviennent des lieux communs, ces hommes politiques-là prennent la lourde responsabilité d’une situation qui nous mène tout droit au chaos social et économique…
Mesurent-ils vraiment que par leur attitude, demain, ce sont les plus pauvres qui seront encore une fois touchés… brisés… ?
Mesurent-ils vraiment que par leur comportement, demain, c’est tout le pays, notre population toute entière qui sera – et c’est déjà le cas pour une large partie d’entre-elle – en danger… ? »

Bruno SANDRAS
Président de IA HAU NOA

Rédigé par communiqué le Vendredi 10 Décembre 2010 à 14:12 | Lu 653 fois