Paris, France | AFP | mardi 08/04/2025 - L'Élysée a "ouvert les portes de ministères" à Nestlé Waters alors qu'il "savait" que le groupe "trichait depuis plusieurs années" sur les traitements de ses eaux minérales Perrier ou Hépar, a déclaré mardi le rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille.
La commission devait auditionner mardi le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, démissionnaire, mais celui-ci a décliné en invoquant un motif de "séparation des pouvoirs". L'audition a été remplacée par une brève présentation de "74 pages de documents" transmis par l'Élysée, démontrant selon le rapporteur la "densité" des échanges entre Nestlé et la présidence.
"La présidence de la République était loin d'être une forteresse inexpugnable à l'égard du lobbying de Nestlé. Au contraire, les contacts sont fréquents et l'Élysée ouvre les portes de certains ministères au groupe suisse. La présidence de la République savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis plusieurs années", a déclaré Alexandre Ouizille lors d'un point destiné à expliquer la convocation - déclinée - du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler par la commission.
"Elle avait conscience que cela créait une distorsion de concurrence avec les autres minéraliers. Elle avait connaissance des contaminations bactériologiques voire virologiques sur certains forages", a assené le sénateur PS en citant certains passages de notes, d'emails et d'échanges entre des conseillers de l'Élysée et de Matignon.
Les échanges et les rencontres entre Nestlé et l'Élysée vont de 2022 à fin 2024, alors même que la commission d'enquête était déjà active.
"Le 10 octobre 2024, alors que la proposition de commission d'enquête au Sénat existe déjà, le secrétaire général de l'Élysée reçoit le nouveau directeur général de Nestlé, Laurent Freixe (qui sera auditionné mercredi, NDLR), accompagné de Muriel Lienau, présidente de Nestlé Waters", a poursuivi M. Ouizille, annonçant la mise à disposition du public de l'intégralité des documents transmis par l'Élysée à la commission.
"Le 14 octobre 2024, Nicolas Bouvier, lobbyiste de Nestlé Waters, relance le secrétariat de M. Kohler, celui-ci ayant indiqué à Laurent Freixe lors de leur entretien qu'il fournirait les bons contacts à solliciter au sein des ministères", a-t-il ajouté.
Le refus de se présenter de M. Kohler est "incompréhensible", selon M. Ouizille, après la transmission des documents et l'audition d'un conseiller de l'Élysée.
Selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée. La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment est passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende.
La commission a décidé de ne pas porter le dossier devant la justice face au peu de chance que la procédure aboutisse mais elle proposera dans son rapport, prévu mi-mai, "une modernisation de l'ordonnance pour que les pouvoirs du Parlement soient respectés", a précisé le rapporteur.
La commission devait auditionner mardi le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, démissionnaire, mais celui-ci a décliné en invoquant un motif de "séparation des pouvoirs". L'audition a été remplacée par une brève présentation de "74 pages de documents" transmis par l'Élysée, démontrant selon le rapporteur la "densité" des échanges entre Nestlé et la présidence.
"La présidence de la République était loin d'être une forteresse inexpugnable à l'égard du lobbying de Nestlé. Au contraire, les contacts sont fréquents et l'Élysée ouvre les portes de certains ministères au groupe suisse. La présidence de la République savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis plusieurs années", a déclaré Alexandre Ouizille lors d'un point destiné à expliquer la convocation - déclinée - du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler par la commission.
"Elle avait conscience que cela créait une distorsion de concurrence avec les autres minéraliers. Elle avait connaissance des contaminations bactériologiques voire virologiques sur certains forages", a assené le sénateur PS en citant certains passages de notes, d'emails et d'échanges entre des conseillers de l'Élysée et de Matignon.
Les échanges et les rencontres entre Nestlé et l'Élysée vont de 2022 à fin 2024, alors même que la commission d'enquête était déjà active.
"Le 10 octobre 2024, alors que la proposition de commission d'enquête au Sénat existe déjà, le secrétaire général de l'Élysée reçoit le nouveau directeur général de Nestlé, Laurent Freixe (qui sera auditionné mercredi, NDLR), accompagné de Muriel Lienau, présidente de Nestlé Waters", a poursuivi M. Ouizille, annonçant la mise à disposition du public de l'intégralité des documents transmis par l'Élysée à la commission.
"Le 14 octobre 2024, Nicolas Bouvier, lobbyiste de Nestlé Waters, relance le secrétariat de M. Kohler, celui-ci ayant indiqué à Laurent Freixe lors de leur entretien qu'il fournirait les bons contacts à solliciter au sein des ministères", a-t-il ajouté.
Le refus de se présenter de M. Kohler est "incompréhensible", selon M. Ouizille, après la transmission des documents et l'audition d'un conseiller de l'Élysée.
Selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée. La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment est passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende.
La commission a décidé de ne pas porter le dossier devant la justice face au peu de chance que la procédure aboutisse mais elle proposera dans son rapport, prévu mi-mai, "une modernisation de l'ordonnance pour que les pouvoirs du Parlement soient respectés", a précisé le rapporteur.