PAPEETE, le 4 novembre 2019 - Les trois collectivités françaises du pacifique sont réunies cette semaine à Tahiti pour réfléchir au potentiel de développement de leur filière cocotier.
"Les enjeux sont différents, mais on se rend compte que les problématiques sont comparables", constate Angèle Armando, chargée de mission au programme PROTEGE. Des représentants des trois collectivités françaises du Pacifique sont réunis à Tahiti jusqu’à vendredi pour participer à un atelier régional sur le thème de la filière cocotier. Ce séminaire est organisé sous l’égide du programme PROTEGE, le Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes, financé par le 11e Fonds européen de développement.
Une restitution des travaux est prévue vendredi sous la forme de recommandations pour l’élaboration de politiques publiques sur les filières cocotiers et d’actions de coopération régionale à mener dans le cadre du programme PROTEGE.
Doté d’une enveloppe de 4,3 milliards de Fcfp (35,9 millions d’euros), PROTEGE prévoit de se consacrer, au plan régional, au cours des 4 prochaines années, aux filières de l’agriculture et de la forêt, de l’aquaculture et de la pêche afin de les aider à intégrer une logique de développement durable. Sur ce budget total, 950 millions de Fcfp (7,9 millions €) seront dédiés à l’agriculture.
En ce qui concerne l’agriculture, "parmi les sujets importants pour le Pacifique, on a bien entendu la filière cocotier, qui représente la première surface agricole en Polynésie, la plus importante en nombre d’actif, en soutiens publics, souligne Philippe Couraud, chef du service de l’agriculture. Ce séminaire vise à échanger, à partager nos souhaits en matière de politique publique pour ensuite, dans les 3 à 4 années qui viennent, utiliser les financements PROTEGE en collaborant sur des actions communes. C’est un programme régional. L’idée c’est d’imaginer des opérations, des projets, qui puissent bénéficier aux trois territoires."
C’est dans ce contexte qu’est organisé cette semaine ce premier séminaire régional sur la filière cocotier. Valorisation du bois, développement des produits dérivés du coco, combat contre les parasites de la cocoteraie : "Le challenge sera de travailler ensemble : Voir comment conjuguer ensemble les choses, au plan de la biosécurité, de la valorisation des produits, etc. Des propositions d’actions vont naître de cet atelier, être priorisées afin de donner lieu à un plan d’actions sur trois ans à l’échelle de ces territoires, commente Angèle Armando. Chaque collectivité est confrontée à la problématique des espèces envahissantes, d’une cocoteraie vieillissante et à la problématique d'une meilleure valorisation des produits."
"Tout le monde a pour ambition aujourd’hui de valoriser différemment le cocotier en allant valoriser tous les sous-produits du cocotier, souligne de son côté Tearii Alpha, le ministre polynésien de l’agriculture. On en connait 200 à ce jour. Ce séminaire va partager les expériences entre Calédoniens, Wallisiens et Polynésiens. L’intérêt de tout cela est de participer à un réseau de partage d’expériences."
"Les enjeux sont différents, mais on se rend compte que les problématiques sont comparables", constate Angèle Armando, chargée de mission au programme PROTEGE. Des représentants des trois collectivités françaises du Pacifique sont réunis à Tahiti jusqu’à vendredi pour participer à un atelier régional sur le thème de la filière cocotier. Ce séminaire est organisé sous l’égide du programme PROTEGE, le Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes, financé par le 11e Fonds européen de développement.
Une restitution des travaux est prévue vendredi sous la forme de recommandations pour l’élaboration de politiques publiques sur les filières cocotiers et d’actions de coopération régionale à mener dans le cadre du programme PROTEGE.
Doté d’une enveloppe de 4,3 milliards de Fcfp (35,9 millions d’euros), PROTEGE prévoit de se consacrer, au plan régional, au cours des 4 prochaines années, aux filières de l’agriculture et de la forêt, de l’aquaculture et de la pêche afin de les aider à intégrer une logique de développement durable. Sur ce budget total, 950 millions de Fcfp (7,9 millions €) seront dédiés à l’agriculture.
En ce qui concerne l’agriculture, "parmi les sujets importants pour le Pacifique, on a bien entendu la filière cocotier, qui représente la première surface agricole en Polynésie, la plus importante en nombre d’actif, en soutiens publics, souligne Philippe Couraud, chef du service de l’agriculture. Ce séminaire vise à échanger, à partager nos souhaits en matière de politique publique pour ensuite, dans les 3 à 4 années qui viennent, utiliser les financements PROTEGE en collaborant sur des actions communes. C’est un programme régional. L’idée c’est d’imaginer des opérations, des projets, qui puissent bénéficier aux trois territoires."
C’est dans ce contexte qu’est organisé cette semaine ce premier séminaire régional sur la filière cocotier. Valorisation du bois, développement des produits dérivés du coco, combat contre les parasites de la cocoteraie : "Le challenge sera de travailler ensemble : Voir comment conjuguer ensemble les choses, au plan de la biosécurité, de la valorisation des produits, etc. Des propositions d’actions vont naître de cet atelier, être priorisées afin de donner lieu à un plan d’actions sur trois ans à l’échelle de ces territoires, commente Angèle Armando. Chaque collectivité est confrontée à la problématique des espèces envahissantes, d’une cocoteraie vieillissante et à la problématique d'une meilleure valorisation des produits."
"Tout le monde a pour ambition aujourd’hui de valoriser différemment le cocotier en allant valoriser tous les sous-produits du cocotier, souligne de son côté Tearii Alpha, le ministre polynésien de l’agriculture. On en connait 200 à ce jour. Ce séminaire va partager les expériences entre Calédoniens, Wallisiens et Polynésiens. L’intérêt de tout cela est de participer à un réseau de partage d’expériences."
Trois collectivités, trois cocoteraies
A Wallis-et-Futuna, la cocoteraie est exploitée dans le cadre d’une production familiale. Les cocos sont majoritairement (90 %) destinés aux élevages porcins. Les feuilles de cocotiers sont utilisées comme matière première pour une production artisanale peu développée de balais, éventail, paniers, etc. "On attend beaucoup de ce séminaire en terme de valorisation", a prévenu lundi Amalia Fotofili, la représentante du service de l’agriculture de cette collectivité d’un peu moins de 11 600 habitants. Ce territoire est touché par l’Orycte, un insecte ravageur de la cocoteraie.
La cocoteraie de Nouvelle-Calédonie couvre essentiellement 2 475 hectares localisés dans la Province des îles Loyauté, sur l’île de Ouvéa. Cette autre collectivité française du Pacifique est équivalente à la Polynésie en terme démographique. L’exploitation de la cocoteraie y est cependant bien moins développée. La production de coprah, de l’ordre de 157 tonnes en 2018, est principalement utilisée pour faire du biocarburant et du tourteau. La Société agricole des producteurs d’Ouvéa y gère l’unité de traitement du coprah pour la production d’huile. Une faible partie de cette huile de coprah est vendue à la savonnerie de l’île. L’essentiel est acheté par la société néo-calédonienne d’énergie Enercal pour alimenter un générateur électrique fonctionnant au biocarburant. Le résidu de pressage, le tourteau, est mis en vente pour l’alimentation du bétail. Le coprah est acheté à 130 Fcfp le kilo aux producteurs. Mais les produits de transformation sont vendus à perte. Pour 100 kg de coprah achetés à 13 000 Fcfp, la Société agricole des producteurs d’Ouvéa extrait 55 litres de biocarburant vendus au prix du gazole (124 Fcf/litre) et 50 kg de tourteau commercialisés à 80 Fcfp le kilo. Pour cette entreprise chaque kilo de coprah est acheté avec la promesse d’une perte de l’ordre de 17 %.
La cocoteraie de Polynésie française s’étale sur plus de 29 000 hectares dont près de 25 000 ha dans le seul archipel des Tuamotu. Elle fait vivre plus de 4000 personnes. La production annuelle de coprah est de l’ordre de 12 000 tonnes. Le coprah est acheté aux producteurs par l’Huilerie de Tahiti à 140 Fcfp/kg. Ce prix conventionné est largement supérieur au cours mondial (60 Fcfp/kg en 2018). Mais le soutien de cette économie permet de fixer les gens dans les archipels en leur donnant l’opportunité d’une ressource monétaire. Cet effort public mobilise 29 % (1,5 milliard en 2018) des dépenses faites par le Pays dans le secteur de l’agriculture. Principal produit dérivé obtenu de l’huile de coprah, le monoi de Tahiti est protégé depuis 1992 par une appellation d’origine contrôlée. Cette huile cosmétique a représenté un chiffre d’affaires de 369 millions de Fcfp à l’export en 2018, soit 3 % des exportations totales polynésiennes. Les productions d’eau de coco, de lait de coco, de Miti Hue, d’huile vierge de coco réalisées sur le territoire sont destinées au marché local.
Une nouvelle édition de ce séminaire sur la filière cocotier est prévue en janvier prochain à Lifou, en Nouvelle-Calédonie.
La cocoteraie de Nouvelle-Calédonie couvre essentiellement 2 475 hectares localisés dans la Province des îles Loyauté, sur l’île de Ouvéa. Cette autre collectivité française du Pacifique est équivalente à la Polynésie en terme démographique. L’exploitation de la cocoteraie y est cependant bien moins développée. La production de coprah, de l’ordre de 157 tonnes en 2018, est principalement utilisée pour faire du biocarburant et du tourteau. La Société agricole des producteurs d’Ouvéa y gère l’unité de traitement du coprah pour la production d’huile. Une faible partie de cette huile de coprah est vendue à la savonnerie de l’île. L’essentiel est acheté par la société néo-calédonienne d’énergie Enercal pour alimenter un générateur électrique fonctionnant au biocarburant. Le résidu de pressage, le tourteau, est mis en vente pour l’alimentation du bétail. Le coprah est acheté à 130 Fcfp le kilo aux producteurs. Mais les produits de transformation sont vendus à perte. Pour 100 kg de coprah achetés à 13 000 Fcfp, la Société agricole des producteurs d’Ouvéa extrait 55 litres de biocarburant vendus au prix du gazole (124 Fcf/litre) et 50 kg de tourteau commercialisés à 80 Fcfp le kilo. Pour cette entreprise chaque kilo de coprah est acheté avec la promesse d’une perte de l’ordre de 17 %.
La cocoteraie de Polynésie française s’étale sur plus de 29 000 hectares dont près de 25 000 ha dans le seul archipel des Tuamotu. Elle fait vivre plus de 4000 personnes. La production annuelle de coprah est de l’ordre de 12 000 tonnes. Le coprah est acheté aux producteurs par l’Huilerie de Tahiti à 140 Fcfp/kg. Ce prix conventionné est largement supérieur au cours mondial (60 Fcfp/kg en 2018). Mais le soutien de cette économie permet de fixer les gens dans les archipels en leur donnant l’opportunité d’une ressource monétaire. Cet effort public mobilise 29 % (1,5 milliard en 2018) des dépenses faites par le Pays dans le secteur de l’agriculture. Principal produit dérivé obtenu de l’huile de coprah, le monoi de Tahiti est protégé depuis 1992 par une appellation d’origine contrôlée. Cette huile cosmétique a représenté un chiffre d’affaires de 369 millions de Fcfp à l’export en 2018, soit 3 % des exportations totales polynésiennes. Les productions d’eau de coco, de lait de coco, de Miti Hue, d’huile vierge de coco réalisées sur le territoire sont destinées au marché local.
Une nouvelle édition de ce séminaire sur la filière cocotier est prévue en janvier prochain à Lifou, en Nouvelle-Calédonie.