Rémy-Louis Budoc répond aux questions des membres du CESC
PAPEETE, le 20 février 2015 - Rémy-Louis Budoc, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la République à Paris – l'équivalent national du CESC – et membre du directoire du port de Guyane, est en déplacement en Polynésie française dans le cadre d'une étude sur l'ensemble des ports de l'Outre-mer français.
Nous l'avons rencontré après qu'il soit intervenu au CESC ce jeudi 19 février. Il a aussi rencontré le gouvernement, le Haut-commissaire et l'Assemblée de la Polynésie française, et devait rencontrer l'ensemble des acteurs liés aux ports de Polynésie, le Port autonome en particulier.
Quel est le but de votre passage à Tahiti ?
"Nous réalisons une mission sur tous les ports ultra-marins pour le CESE, qui s'appelle "Les ports ultra-marins au carrefour des échanges mondiaux". Là j'arrive de Nouméa, et je suis dans le Pacifique pour étudier le cas des ports avec une autorité de tutelle qui relève des gouvernements locaux. Nous voulons voir les stratégies qui se dessinent dans le Pacifique, le positionnement des ports et leur avenir par rapport aux mutations mondiales en terme de développement du trafic, le "cascading" des compagnies maritimes qui mettent en place de plus gros bateaux et envoient les plus petits bateaux dans les ports beaucoup plus petits, et la nécessité de s'adapter pour pouvoir accueillir ces navires qui restent de grande importance."
Quel est le grand changement qui attend nos ports ?
"Avec l'agrandissement du canal de Panama, des navires de 12 000 containers vont traverser le canal. Nos ports seront-ils capables de les accueillir ? Sinon que faut-il faire pour arriver à rester dans des lignes directes pour desservir les populations, plutôt que d'être "fidérisés", à savoir que nos containers seraient stockés dans d'autres ports et récupérés sur des bateaux plus petits, avec des contraintes en termes de rupture de charges (transferts de marchandises), d'approvisionnement, et différents risques. Par exemple des questions sociales dans ces grands ports-là, qui pourraient ralentir l'approvisionnement de nos populations et de nos entreprises locales."
Est-ce que votre rapport va inclure des recommandations pratiques pour chaque port ?
"C'est l'objet de mettre en place des recommandations pratiques pour l'ensemble des ports, dans des secteurs transversaux tels que par exemple la sécurité portuaire, le positionnement par rapport au trafic mondial, les questions liées au tarif du passage portuaire… Mais en précisant bien que la question tarifaire ne peut pas être dissociée de la qualité de service.
Il y a aussi des problématiques plus spécifiques pour chaque port, par rapport aux situations. Il ne s'agit pas pour nous d'une analyse pour remettre en cause les décisions des autorités locales, mais au contraire de pouvoir expertiser et faire des propositions. (Nous utiliserons) les suggestions qui nous auront été faites, notre propre conviction et ce que les acteurs locaux engagés dans la problématique du développement du Port de Papeete nous auront signalé ou proposé."
Vous être un vrai expert. En Polynésie, on parle beaucoup et depuis de nombreuses années de la construction d'un port à la presqu'ile. Est-ce utile ?
"Nous allons écouter les acteurs et les élus. On ne peut pas faire les choses contre les populations, ça coute beaucoup d'argent et il faut voir l'intérêt du territoire par rapport à la prospérité – qui doit être assurée – de ces plateformes pour pouvoir investir dans la sécurité, l'élargissement des quais et une politique tarifaire qui soit acceptée par les populations."
Une bonne stratégie est alors d'avoir un port international, sur une île ou tout le Territoire, et ensuite beaucoup de petits ports spécialisés ?
"Pourquoi pas, notamment pour le cabotage intérieur puisqu'il faut assurer la continuité territoriale, et le cabotage intérieur est une des solutions. Mais là encore je répète que c'est à la lumière de ce que nous aurons vu et analysé que nous nous forgerons notre propre opinion sur les propositions concrètes que nous allons faire. On nous a parlé par exemple des Marquises, il y a là un sujet."
Nous l'avons rencontré après qu'il soit intervenu au CESC ce jeudi 19 février. Il a aussi rencontré le gouvernement, le Haut-commissaire et l'Assemblée de la Polynésie française, et devait rencontrer l'ensemble des acteurs liés aux ports de Polynésie, le Port autonome en particulier.
Quel est le but de votre passage à Tahiti ?
"Nous réalisons une mission sur tous les ports ultra-marins pour le CESE, qui s'appelle "Les ports ultra-marins au carrefour des échanges mondiaux". Là j'arrive de Nouméa, et je suis dans le Pacifique pour étudier le cas des ports avec une autorité de tutelle qui relève des gouvernements locaux. Nous voulons voir les stratégies qui se dessinent dans le Pacifique, le positionnement des ports et leur avenir par rapport aux mutations mondiales en terme de développement du trafic, le "cascading" des compagnies maritimes qui mettent en place de plus gros bateaux et envoient les plus petits bateaux dans les ports beaucoup plus petits, et la nécessité de s'adapter pour pouvoir accueillir ces navires qui restent de grande importance."
Quel est le grand changement qui attend nos ports ?
"Avec l'agrandissement du canal de Panama, des navires de 12 000 containers vont traverser le canal. Nos ports seront-ils capables de les accueillir ? Sinon que faut-il faire pour arriver à rester dans des lignes directes pour desservir les populations, plutôt que d'être "fidérisés", à savoir que nos containers seraient stockés dans d'autres ports et récupérés sur des bateaux plus petits, avec des contraintes en termes de rupture de charges (transferts de marchandises), d'approvisionnement, et différents risques. Par exemple des questions sociales dans ces grands ports-là, qui pourraient ralentir l'approvisionnement de nos populations et de nos entreprises locales."
Est-ce que votre rapport va inclure des recommandations pratiques pour chaque port ?
"C'est l'objet de mettre en place des recommandations pratiques pour l'ensemble des ports, dans des secteurs transversaux tels que par exemple la sécurité portuaire, le positionnement par rapport au trafic mondial, les questions liées au tarif du passage portuaire… Mais en précisant bien que la question tarifaire ne peut pas être dissociée de la qualité de service.
Il y a aussi des problématiques plus spécifiques pour chaque port, par rapport aux situations. Il ne s'agit pas pour nous d'une analyse pour remettre en cause les décisions des autorités locales, mais au contraire de pouvoir expertiser et faire des propositions. (Nous utiliserons) les suggestions qui nous auront été faites, notre propre conviction et ce que les acteurs locaux engagés dans la problématique du développement du Port de Papeete nous auront signalé ou proposé."
Vous être un vrai expert. En Polynésie, on parle beaucoup et depuis de nombreuses années de la construction d'un port à la presqu'ile. Est-ce utile ?
"Nous allons écouter les acteurs et les élus. On ne peut pas faire les choses contre les populations, ça coute beaucoup d'argent et il faut voir l'intérêt du territoire par rapport à la prospérité – qui doit être assurée – de ces plateformes pour pouvoir investir dans la sécurité, l'élargissement des quais et une politique tarifaire qui soit acceptée par les populations."
Une bonne stratégie est alors d'avoir un port international, sur une île ou tout le Territoire, et ensuite beaucoup de petits ports spécialisés ?
"Pourquoi pas, notamment pour le cabotage intérieur puisqu'il faut assurer la continuité territoriale, et le cabotage intérieur est une des solutions. Mais là encore je répète que c'est à la lumière de ce que nous aurons vu et analysé que nous nous forgerons notre propre opinion sur les propositions concrètes que nous allons faire. On nous a parlé par exemple des Marquises, il y a là un sujet."