Comité de santé primaire : Papara se lance dans l'aventure


Papara sera la première commune à mettre en place un comité de santé primaire.
PAPEETE, le 12 décembre 2018 - Une convention sera signée aujourd'hui entre la commune de Papara, le Pays et les représentants de l'OMS, pour la mise en place d'un comité de santé primaire. Un dispositif qui permettra à plusieurs acteurs du Pays et de la commune de se retrouver et d'échanger sur les différents fléaux qui touchent les populations.

Papara sera d'ailleurs la première commune à mettre en place ce comité de santé primaire, qui organisera "des soins de proximité pour l'ensemble de la population, quel que soit le niveau du pays ou le niveau de maturité du système de santé", explique Denis Porignon, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé, actuellement en mission au fenua.

Ce comité regroupera plusieurs acteurs du Pays et de la commune. Et sur Papara, le dispensaire de la commune aura une place importante au sein de ce comité de santé primaire. L'idée principale sera "d'obtenir des résultats qui satisfassent la population et qui permettront aux décideurs et aux politiques d'assurer les responsabilités de la santé vis-à-vis de la population, à un coût qui reste malgré tout maîtrisé et maîtrisable", prévient Denis Porignon.

"C'est aux populations de décider si elles veulent être en bonne santé. Donc, on a décidé d'accompagner les populations dans ce processus et la mesure phare est de créer, avec les communes intéressées, des comités de santé, pour mettre en place des actions de promotion et de prévention, comme elles le font déjà d'ailleurs", rajoute taote Philippe Biarez, responsable du programme de la modernisation en Polynésie.

Et Papara a décidé de se lancer dans cette aventure. Une convention sera donc signée aujourd'hui, "avec la commune, les taote du dispensaire et les acteurs du Pays", précise Christelle Lecomte, directrice générale des services de Papara. Parmi les acteurs du Pays, on retrouve notamment l'économie rurale, qui peut être un vecteur important lorsque l'on parle de santé. En effet, de plus en plus de Polynésiens préfèrent aujourd'hui, manger Bio. "On a invité aussi un représentant du tourisme pour parler des aménagements qui pourraient se faire, tels que des parcours de santé... On essaye de rassembler toutes ces forces vives", poursuit Christelle Lecomte.

Sur Papara, comme dans d'autres communes, plusieurs actions sanitaires sont organisées chaque année, et ce comité de santé primaire apportera une plus-value à ce niveau. "On ne sait pas si ce comité sera une instance décisionnelle ou seulement consultative. La commune pourra, cependant, être une force de proposition", conclut la directrice générale des services de Papara.

D'autres communes sont également intéressées à mettre en place leur comité de santé primaire. Les représentants de l'Organisation mondiale de la santé rencontreront les représentants de la commune de Faa'a, ce jeudi matin.


LA PAROLE À

Denis Porignon
Représentant de l'OMS

"Nous recueillons les avis et nos dirigeants les transmettent aux autorités compétentes"


"L'objectif de ces rencontres avec les communes est de voir ce qui a déjà été mis en place. Mais je pense qu'à partir du moment, où on travaille avec ce genre d'option, c'est-à-dire en essayant d'impliquer les différents responsables, les différents acteurs, c'est tout à fait logique de parler avec ces personnes responsables, pour voir comment elles perçoivent les choses et comment elles envisagent cette nouvelle approche. Et d'autre part aussi, pour les encourager et leur montrer que ce n'est pas simplement des mots, mais qu'au niveau international, on se préoccupe vraiment de cette approche. On veut vraiment aller dans cette direction-là. Ce qui fait que des gens comme moi, qui sommes relativement à la base de l'organisation, vont voir les maires. Et puis, il y a d'autres personnes, notamment notre directeur général, qui rencontre non seulement le ministre de la Santé, mais aussi le chef de l'Etat et les grands décideurs au niveau de l'Union Européenne ou des Nations Unies, de manière à faire passer ce message. Nous, nous recueillons les avis et nos dirigeants les transmettent aux autorités compétentes."


Philippe Biarez
Responsable du programme de modernisation en Polynésie

"Nous allons les accompagner"


"Moorea, Bora Bora, Arue, Rimatara, Tubuai, Huahine, Fatu Hiva… Nous avons rencontré tous ces maires déjà et ils sont partants pour faire des promotions de santé. Et nous allons les accompagner dans ce sens. Le Pays, à travers ces fameuses taxes sur les boissons sucrées, la malbouffe… va aider les communes à financer ces activités. On espère que l'année prochaine, il y aura une dizaine de communes qui vont s'inscrire dans cette démarche."



Rédigé par Corinne Tehetia le Mercredi 12 Décembre 2018 à 18:38 | Lu 1114 fois