Combats intenses et défis musclés sur l’île sacrée


Raiatea, le 17 octobre 2023 – La première édition des Raromatai Games s’est tenue le week-end dernier à Raiatea. Plus d’une cinquantaine de sportifs de Raiatea, Taha’a, Huahine, Bora Bora et Tahiti se sont mesurés sur les épreuves de crossfit, MMA, force athlétique et autres disciplines dès vendredi.
 
C’était le rendez-vous à ne pas manquer pour les fondus de sport aux Raromatai. Qu’on y participe ou qu’on soit juste spectateur, les épreuves ont réservé du beau spectacle. L’événement a également mobilisé plus d’une centaine de bénévoles. Manarii Edmunds, à l’origine du projet, avoue avoir eu cette idée en mars dernier, et être sur son organisation depuis mai. “L’an prochain on réitère avec toutes les disciplines qui ont été effectuées cette année mais – surprise – on ajoutera une nouvelle discipline qui commence à prendre de l’ampleur en Polynésie. Le plus laborieux c’était d’aller chercher les sponsors, qui étaient assez frileux pour une première édition. Mais pour les prochaines, on devrait avoir le soutien du ministère, ce qui permettra de faciliter certaines choses.”
 
Une première pour la cage à Raiatea

Vendredi soir s’est tenue la grande soirée de MMA au chapiteau de la place To’a Huri Nihi de Uturoa, avec treize combats en lice. Bien que le public ne se soit pas déplacé en masse, c'était indéniablement une petite réussite pour une première. Arimat, le club de jiu-jitsu de l’île sacrée, a géré avec brio les protocoles de la soirée pour ce show à l’américaine devant plus de 150 personnes. Les gros noms comme Henri Burns, Raihere Dudes ou Toanui Langomazino étaient là pour présenter leurs combattants. Tout comme Hiro Lemaire, président de la Fédération polynésienne de lutte, MA, BJJ et disciplines associées, qui a beaucoup apporté son aide pour l’organisation et qui tenait à être présent pour apporter son soutien.
 
Le combat principal qui devait opposer Rayden Moarii à Jean-Louis Albertini n’a pas pu se tenir pour cause de blessure. C’est donc le combat entre Tuki Reid, de Almost Island, et Putu Parauarii, de Moorea MMA, qui ont dû assurer le show pour clore la soirée. Après trois rounds intenses où aucun des deux n’a démérité, c’est finalement le protégé de Toanui Langomazino, Tuki Reid, qui a été déclaré vainqueur. Il revient sur son combat : “Je suis vraiment content de ramener cette ceinture à la Presque-île. C’est une première pour nous d’être là à Raiatea. Le game ce soir c’était de l’emmener au sol. Il avait un bon strike. Je voyais que je pouvais aussi l’avoir, donc je suis resté un peu en-haut et dès que j’ai eu l’occasion de l’emmener au sol je l’ai fait.” Le champion a tout de même eu une pensée émue lors de l’annonce du vainqueur : “Cette ceinture, je la dédie à mon papa, que j’ai perdu il y a deux mois.” Enfin, il revient sur toute la préparation qu’il a suivie en amont du fight : “C’était quand même une grosse préparation, on s’est entraîné deux mois très dur. On se levait à 4 heures du matin pour aller au travail. On revenait et on bossait à la salle comme des fous. Et voilà : ça a donné. Je remercie mon coach Toanui Longomazino, ma team, le staff… C’est pour eux aussi. Et ne vous inquiétez pas, je reviendrai défendre ma ceinture.” Le ton est déjà donné pour l’an prochain.
 
Ozbolt et Rio à la gagne en crossfit  
 
Les crossfitteurs ont eu du pain sur la planche ce week-end. Ils ont enchainé deux WOD vendredi après-midi, puis trois samedi soir et un dimanche matin, tous complètement différents. L’objectif pour les athlètes était de trouver la bonne stratégie en fonction de leurs forces et faiblesses. Ceux qui étaient les plus complets s’en sont le mieux sortis. À l’issue des six épreuves, les cinq premiers de chaque catégorie se sont affrontés sur un WOD final. Il était décliné en deux parties. La première consistait à réaliser un maximum de soulevés de terre en deux minutes. Le sportif ayant le mieux performé gagnait ainsi 20 secondes, le second 15 et le troisième 10 secondes d’avance sur le départ de la seconde partie. Celle-ci comprenait d’une part des mouvements du haut du corps avec des “shoulder-to-overhead”, des “clean and jerk” et des “snatchs”, alternés avec des “A-jump”, avant d’attaquer les “rope climb”. Manarii Edmunds, organisateur de la partie crossfit, explique la particularité de ce WOD : “Pour le final il faut toujours des WOD compliqués stratégiquement et physiquement. Là tous les athlètes se sont dit que 15 “rope climbs” ça passe facile, mais en fait ils ont été surpris de ne plus avoir de jus. Avec les mouvements précédents, on avait cramé autant le haut du corps que le bas. Ainsi en arrivant sur les montées de cordes, c’est le mental qui a fait la différence.” Dans la catégorie reine, le RX, chez les femmes c’est Sylvana Ozbolt qui a gagné. Eller revient sur ces trois jours de compétition : “Le WOD le plus compliqué pour moi était le deuxième. Il fallait enchaîner des muscle-up, sauf que ça fait un mois à peine que je sais les faire ! Mais bon après je me suis dit ‘Je vais essayer de me rattraper sur les prochains WOD.” Elle soulève tout de même la complexité d’enchaîner les épreuves : “C’était épuisant d’enchaîner sur trois jours. Il y avait beaucoup de charge, du cardio, de la natation, de la force… Samedi soir on a fini tard, et le lendemain on a repris à 8 heures très fatigués, parce qu’on n’a pas beaucoup dormi avec l’adrénaline.” Elle est rejointe sur ce point par Julien Rio, vainqueur RX chez les hommes : “C’était très très dur, avoue-t-il. Niveau mental, la compétition en elle-même était rude. Le plus difficile c’était vraiment la finale pour moi, niveau mental et physique. Après les deux jours de compétition, c’est compliqué. En plus on a fait le dernier WOD de qualification juste avant, donc se reposer, pour repartir, se remettre dans le bain et retrouver son intensité après avoir déjà souffert, c’est ça le plus compliqué.” Tous deux encouragent la participation pour les prochaines éditions. “Pour ceux qui hésitent, qu’ils se lancent, parce que tout le monde a le niveau. Il y a des catégories adaptées et on est là pour s’aider et se surpasser.”
 
Bora Bora présent en force
 
Les athlètes de Bora Bora se sont démarqués ce week-end, en réalisant un déplacement massif afin d’avoir des concurrents de leur île dans chaque discipline. Les crossfitteurs de La Zon3 ont notamment joué un rôle crucial pour leur coéquipière Alex Crochon, vainqueur de la catégorie Inter : “J’ai commencé le crossfit il y a un an et demi, et c’est ma troisième compet’ là. Le plus compliqué pour moi c’était celui avec les Ladder, car je ne suis pas encore très à l’aise avec les charges et je ne maitrise pas entièrement les techniques. Mais à la team Bora, on est comme une petite famille et heureusement qu’ils étaient là : les encouragements ça a bien poussé.” Tamatona Lo Yat, leur coach, avoue qu’il était important de réaliser le déplacement en équipe : “On était plus d’une trentaine, et comme c’était une belle organisation, on est contents d’avoir fait le déplacement. Merci à notre commune d’ailleurs pour son soutien.”

Les résultats


Rédigé par V.Leroi le Mercredi 18 Octobre 2023 à 18:21 | Lu 3466 fois