Rafah, Territoires palestiniens | AFP | mercredi 29/05/2024 - Des combats de rue et des bombardements ont secoué mercredi Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, au lendemain de l'entrée de chars israéliens dans le centre de la ville, devenue l'épicentre de la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas.
Au moins 75 Palestiniens ont péri en 24 heures dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, portant à 36.171 le bilan des morts, en majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.
Malgré les condamnations internationales, l'armée israélienne a poursuivi mercredi son offensive à Rafah, lancée le 7 mai pour, selon elle, éliminer les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007.
En trois semaines, environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont fui cette ville frontalière avec l'Egypte, pour la plupart des déplacés poussés à un nouvel exode vers des zones déjà surpeuplées du territoire assiégé.
Mercredi, des combats de rue ont opposé à Rafah soldats et combattants palestiniens, des bombardements ont visé plusieurs secteurs et des chars israéliens ont été vus dans le centre de la ville, selon des témoins. Le Hamas a dit avoir tiré des roquettes sur des soldats près du camp de Yebna.
A l'ONU, l'Algérie a présenté mardi au Conseil de sécurité un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu "immédiat" et l'arrêt de l'offensive à Rafah.
Aucun vote n'est programmé alors que le Conseil, impuissant devant ce conflit dévastateur, doit tenir mercredi sa rencontre mensuelle sur les Territoires palestiniens.
Le projet algérien a été distribué à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil convoquée après un bombardement israélien dimanche sur un camp de déplacés de Rafah qui a fait 45 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Mardi, la Défense civile de Gaza a annoncé qu'une nouvelle frappe sur un camp de déplacés à Rafah avait fait 21 morts.
- "J'ai perdu deux enfants" -
Toujours dans le sud de la bande de Gaza, trois corps ont été sortis mercredi des décombres d'une maison touchée par un bombardement à Khan Younès, selon la Défense civile.
"J'ai perdu deux de mes enfants, Haydar, 8 ans, et Mecca, 5 ans, mon unique fille", a lancé, éploré, Rami Abou Jazar après avoir dit adieu à ses enfants enveloppés dans des linceuls blancs.
Dans le nord, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu dans la ville de Gaza et des frappes ont ciblé des secteurs de Jabalia, selon des témoins.
Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, a accusé l'armée israélienne "de cibler délibérément les services de santé à Rafah et dans le nord de Gaza", jugeant "urgent d'y installer des hôpitaux de campagne et d'y envoyer des équipes médicales".
La guerre a éclaté après une attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.
Sur les 252 personnes emmenées comme otages pendant l'attaque, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Son armée a lancé une campagne de bombardements puis une offensive terrestre qui, outre un lourd bilan humain, ont détruit de nombreux quartiers, déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.
Depuis la fermeture du passage frontalier de Rafah avec l'Egypte, après l'entrée des chars israéliens du côté palestinien, l'acheminement de l'aide humanitaire, vitale pour la population, est quasiment à l'arrêt.
Pour la première fois depuis le 13 mai, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué avoir réussi à livrer du carburant et du matériel à l'hôpital Al-Ahli, dans le nord de Gaza.
"Qu'attendez vous pour réagir?", a lancé à l'adresse du monde musulman le président turc Recep Tayyip Erdogan, après avoir affirmé que "l'esprit de l'ONU est mort à Gaza".
- "Encore sept mois" -
Un haut responsable israélien a déclaré mercredi que la guerre pourrait se poursuivre "encore sept mois", afin d'atteindre l'objectif de détruire le Hamas.
Pour le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, Israël a besoin d'un plan pour l'après-guerre dès que possible. "Sans plan pour le jour d'après, il n'y aura pas de jour d'après. C'est ce dont on a besoin, aussi vite que possible", a-t-il déclaré mercredi.
L'ambassadeur américain adjoint à l'ONU, Robert Wood, a de son côté estimé qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité ne changerait pas "la dynamique sur le terrain".
Principal soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils "ne fermaient pas les yeux" sur les victimes à Rafah mais estimaient qu'Israël n'a pas lancé contre cette ville une offensive "majeure" susceptible de remettre en cause leur soutien.
"Les Israéliens ont dit qu'ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres (environ 17 kilos)", "37 livres ce n'est pas une grosse bombe", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, disant attendre les résultats de l'enquête israélienne sur le bombardement de dimanche.
Le Brésil a de son côté rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l'immédiat, nouvel épisode des tensions entre les deux pays liées à la guerre à Gaza.
Au moins 75 Palestiniens ont péri en 24 heures dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, portant à 36.171 le bilan des morts, en majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.
Malgré les condamnations internationales, l'armée israélienne a poursuivi mercredi son offensive à Rafah, lancée le 7 mai pour, selon elle, éliminer les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007.
En trois semaines, environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont fui cette ville frontalière avec l'Egypte, pour la plupart des déplacés poussés à un nouvel exode vers des zones déjà surpeuplées du territoire assiégé.
Mercredi, des combats de rue ont opposé à Rafah soldats et combattants palestiniens, des bombardements ont visé plusieurs secteurs et des chars israéliens ont été vus dans le centre de la ville, selon des témoins. Le Hamas a dit avoir tiré des roquettes sur des soldats près du camp de Yebna.
A l'ONU, l'Algérie a présenté mardi au Conseil de sécurité un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu "immédiat" et l'arrêt de l'offensive à Rafah.
Aucun vote n'est programmé alors que le Conseil, impuissant devant ce conflit dévastateur, doit tenir mercredi sa rencontre mensuelle sur les Territoires palestiniens.
Le projet algérien a été distribué à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil convoquée après un bombardement israélien dimanche sur un camp de déplacés de Rafah qui a fait 45 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Mardi, la Défense civile de Gaza a annoncé qu'une nouvelle frappe sur un camp de déplacés à Rafah avait fait 21 morts.
- "J'ai perdu deux enfants" -
Toujours dans le sud de la bande de Gaza, trois corps ont été sortis mercredi des décombres d'une maison touchée par un bombardement à Khan Younès, selon la Défense civile.
"J'ai perdu deux de mes enfants, Haydar, 8 ans, et Mecca, 5 ans, mon unique fille", a lancé, éploré, Rami Abou Jazar après avoir dit adieu à ses enfants enveloppés dans des linceuls blancs.
Dans le nord, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu dans la ville de Gaza et des frappes ont ciblé des secteurs de Jabalia, selon des témoins.
Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, a accusé l'armée israélienne "de cibler délibérément les services de santé à Rafah et dans le nord de Gaza", jugeant "urgent d'y installer des hôpitaux de campagne et d'y envoyer des équipes médicales".
La guerre a éclaté après une attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.
Sur les 252 personnes emmenées comme otages pendant l'attaque, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Son armée a lancé une campagne de bombardements puis une offensive terrestre qui, outre un lourd bilan humain, ont détruit de nombreux quartiers, déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.
Depuis la fermeture du passage frontalier de Rafah avec l'Egypte, après l'entrée des chars israéliens du côté palestinien, l'acheminement de l'aide humanitaire, vitale pour la population, est quasiment à l'arrêt.
Pour la première fois depuis le 13 mai, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué avoir réussi à livrer du carburant et du matériel à l'hôpital Al-Ahli, dans le nord de Gaza.
"Qu'attendez vous pour réagir?", a lancé à l'adresse du monde musulman le président turc Recep Tayyip Erdogan, après avoir affirmé que "l'esprit de l'ONU est mort à Gaza".
- "Encore sept mois" -
Un haut responsable israélien a déclaré mercredi que la guerre pourrait se poursuivre "encore sept mois", afin d'atteindre l'objectif de détruire le Hamas.
Pour le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, Israël a besoin d'un plan pour l'après-guerre dès que possible. "Sans plan pour le jour d'après, il n'y aura pas de jour d'après. C'est ce dont on a besoin, aussi vite que possible", a-t-il déclaré mercredi.
L'ambassadeur américain adjoint à l'ONU, Robert Wood, a de son côté estimé qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité ne changerait pas "la dynamique sur le terrain".
Principal soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils "ne fermaient pas les yeux" sur les victimes à Rafah mais estimaient qu'Israël n'a pas lancé contre cette ville une offensive "majeure" susceptible de remettre en cause leur soutien.
"Les Israéliens ont dit qu'ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres (environ 17 kilos)", "37 livres ce n'est pas une grosse bombe", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, disant attendre les résultats de l'enquête israélienne sur le bombardement de dimanche.
Le Brésil a de son côté rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l'immédiat, nouvel épisode des tensions entre les deux pays liées à la guerre à Gaza.