TAHITI, le 15 février 2022 - Le colonel Paul-Marie Vilbe, chef de corps du regroupement recrutement et de sélection Île-de-France et Outre-mer, a sous son commandement 22 centres d’informations et de recrutements des forces armées (Cirfa). Quinze sont en métropole, sept en Outre-mer (trois aux Antilles et les autres à la Réunion, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française). De passage en Polynésie, il confirme le fort intérêt des Polynésiens pour l’armée de Terre, et inversement.
Quels sont les chiffres de recrutement de l’armée de Terre dans les outremer ?
“Pas moins de 13% des recrutements sont réalisés en Outre-mer, et notamment en Polynésie. Sur les 1 750 recrutements annuels, 350 sont faits ici. ”
Pouvez-vous expliquer cet intérêt ?
“L’un des ressorts de l’intérêt polynésien pour l’armée est culturel. Il est lié à l’histoire, l’héritage de l’engagement des Polynésiens au siècle dernier. Souvent, les demandes se tournent vers les troupes opérationnelles, l’artillerie ou bien l’infanterie. Cela fait encore rêver de devenir soldat. ”
Quels sont les autres facteurs ?
“Ils sont certainement économiques, démographiques,… Mais quoi qu’il en soit, nous constatons que les jeunes polynésiens ont beaucoup d’aptitudes, ils portent des valeurs en adéquation avec les valeurs de l’armée de Terre, à savoir : le mérite, l’exigence, la fraternité, l’équité, le dépassement, l’altruisme. Ce sont des valeurs qu’ils incarnent vraiment. ”
Cet intérêt est-il un phénomène récent ?
“Le recrutement dans l’armée est relativement récent, il date de 1996, l’année de professionnalisation de l’armée, et depuis cette date, l’engagement des Polynésiens est important. De nombreux jeunes ont donc désormais de la famille engagée en France, et cela les rassure. Les engagés, eux, en retirent une certaine fierté. ”
Les engagements des Polynésiens sont-ils durables ?
“Les Polynésiens sont fidèles. Nous constatons très peu de dénonciation de contrat dans la première année qui suit le recrutement. Au niveau national, le ratio est d’un sur trois, et il est inférieur à un sur cinq pour les Polynésiens. Le premier contrat est de 3 ans, les suivants de 5 puis 9 ans. Au-delà, ils sont de 5 ans. Un dialogue s’installe pour ceux qui souhaitent rester.”
Vous venez de signer une convention avec le commandant en second du Régiment du service militaire adapté (RSMA) de Polynésie française, pouvez-vous nous en dire plus ?
“En réalité, cette convention formalise quelque chose qui se fait déjà depuis des années entre le bureau de recrutement et le RSMA. Nous avons deux types de jeunes qui se présentent, ceux qui veulent entrer dans l’armée de Terre et ont une vocation et ceux qui hésitent, qui passent par le RSMA, qui découvrent l’environnement militaire et qui se disent, petit à petit que l’armée de Terre peut être faite pour eux. Les liens entre Cirfa et RSMA sont renforcés par le partage et le suivi des candidatures. Toutefois, je tiens à signaler que le RSMA n’a pas pour vocation à abonder le recrutement de l’armée de Terre. Il reste une unité militaire d’insertion.”
Cela va-t-il accélérer le processus de recrutement ?
“Devenir militaire ne va pas de soi, la transition identitaire du jeune civil en militaire soldat et ce que cela implique prend du temps. Il dure en moyenne entre 4 à 6 mois et cela ne changera pas. Les jeunes doivent pouvoir régulièrement être conseillés dans le recrutement, construire leur projet professionnel, se faire expliquer concrètement la vie militaire.”
Qu’est-ce que cela implique-t-il ?
“La disponibilité, les contraintes, les sollicitations opérationnelles, la sujétion. Si le jeune n’a pas suffisamment d‘informations, qu’il n’est pas suffisamment préparé, cela ne fonctionne pas. On disait, il fut un temps, que les recruteurs étaient des vendeurs de rêve. J’attends, moi, des discours d’authenticité sur le métier, mais aussi une authenticité sur le regard porté aux jeunes. Nous nous devons de les connaître, de leur expliciter, sur la base de tests, leur profil psychologique, médical, sportif et de leur présenter en fonction le champ des possibles qui s’offrent à eux pour construire leur projet professionnel. L’armée, elle, est un bon moyen de découvrir des métiers, des pays, elle donne la possibilité de gravir des échelons. Le mérite, l’exigence, le dépassement ne sont pas des vains mots.”
Quels sont les chiffres de recrutement de l’armée de Terre dans les outremer ?
“Pas moins de 13% des recrutements sont réalisés en Outre-mer, et notamment en Polynésie. Sur les 1 750 recrutements annuels, 350 sont faits ici. ”
Pouvez-vous expliquer cet intérêt ?
“L’un des ressorts de l’intérêt polynésien pour l’armée est culturel. Il est lié à l’histoire, l’héritage de l’engagement des Polynésiens au siècle dernier. Souvent, les demandes se tournent vers les troupes opérationnelles, l’artillerie ou bien l’infanterie. Cela fait encore rêver de devenir soldat. ”
Quels sont les autres facteurs ?
“Ils sont certainement économiques, démographiques,… Mais quoi qu’il en soit, nous constatons que les jeunes polynésiens ont beaucoup d’aptitudes, ils portent des valeurs en adéquation avec les valeurs de l’armée de Terre, à savoir : le mérite, l’exigence, la fraternité, l’équité, le dépassement, l’altruisme. Ce sont des valeurs qu’ils incarnent vraiment. ”
Cet intérêt est-il un phénomène récent ?
“Le recrutement dans l’armée est relativement récent, il date de 1996, l’année de professionnalisation de l’armée, et depuis cette date, l’engagement des Polynésiens est important. De nombreux jeunes ont donc désormais de la famille engagée en France, et cela les rassure. Les engagés, eux, en retirent une certaine fierté. ”
Les engagements des Polynésiens sont-ils durables ?
“Les Polynésiens sont fidèles. Nous constatons très peu de dénonciation de contrat dans la première année qui suit le recrutement. Au niveau national, le ratio est d’un sur trois, et il est inférieur à un sur cinq pour les Polynésiens. Le premier contrat est de 3 ans, les suivants de 5 puis 9 ans. Au-delà, ils sont de 5 ans. Un dialogue s’installe pour ceux qui souhaitent rester.”
Vous venez de signer une convention avec le commandant en second du Régiment du service militaire adapté (RSMA) de Polynésie française, pouvez-vous nous en dire plus ?
“En réalité, cette convention formalise quelque chose qui se fait déjà depuis des années entre le bureau de recrutement et le RSMA. Nous avons deux types de jeunes qui se présentent, ceux qui veulent entrer dans l’armée de Terre et ont une vocation et ceux qui hésitent, qui passent par le RSMA, qui découvrent l’environnement militaire et qui se disent, petit à petit que l’armée de Terre peut être faite pour eux. Les liens entre Cirfa et RSMA sont renforcés par le partage et le suivi des candidatures. Toutefois, je tiens à signaler que le RSMA n’a pas pour vocation à abonder le recrutement de l’armée de Terre. Il reste une unité militaire d’insertion.”
Cela va-t-il accélérer le processus de recrutement ?
“Devenir militaire ne va pas de soi, la transition identitaire du jeune civil en militaire soldat et ce que cela implique prend du temps. Il dure en moyenne entre 4 à 6 mois et cela ne changera pas. Les jeunes doivent pouvoir régulièrement être conseillés dans le recrutement, construire leur projet professionnel, se faire expliquer concrètement la vie militaire.”
Qu’est-ce que cela implique-t-il ?
“La disponibilité, les contraintes, les sollicitations opérationnelles, la sujétion. Si le jeune n’a pas suffisamment d‘informations, qu’il n’est pas suffisamment préparé, cela ne fonctionne pas. On disait, il fut un temps, que les recruteurs étaient des vendeurs de rêve. J’attends, moi, des discours d’authenticité sur le métier, mais aussi une authenticité sur le regard porté aux jeunes. Nous nous devons de les connaître, de leur expliciter, sur la base de tests, leur profil psychologique, médical, sportif et de leur présenter en fonction le champ des possibles qui s’offrent à eux pour construire leur projet professionnel. L’armée, elle, est un bon moyen de découvrir des métiers, des pays, elle donne la possibilité de gravir des échelons. Le mérite, l’exigence, le dépassement ne sont pas des vains mots.”
Une convention entre l'armée de Terre et le RSMA PF
Le colonel Paul-Marie Vilbe a signé mardi avec le lieutenant-colonel Paul Coantic, commandant en second du RSAM, une convention de partenariat. L’armée de Terre recrute chaque année près de 16 000 hommes et femmes en qualité de militaires. 13% de ces recrues sont originaires des Outre-mer. En Polynésie française, 350 dossiers ont été retenus en 2021 sur les 850 candidatures déposées au CIRFA-Pf d’Arue, le centre de recrutement de l’armée de Terre.
La convention signée a pour but de proposer des actions d’information, d’évaluation et de promotion de l’armée de Terre auprès des stagiaires du RSMA-Pf. L’objectif est de leur offrir une vision concrète des métiers de l’armée de Terre, en corrélation avec leur spécialité ou non. Chaque année, environ 4 % des stagiaires décident de rejoindre l’armée.
Le colonel Paul-Marie Vilbe a signé mardi avec le lieutenant-colonel Paul Coantic, commandant en second du RSAM, une convention de partenariat. L’armée de Terre recrute chaque année près de 16 000 hommes et femmes en qualité de militaires. 13% de ces recrues sont originaires des Outre-mer. En Polynésie française, 350 dossiers ont été retenus en 2021 sur les 850 candidatures déposées au CIRFA-Pf d’Arue, le centre de recrutement de l’armée de Terre.
La convention signée a pour but de proposer des actions d’information, d’évaluation et de promotion de l’armée de Terre auprès des stagiaires du RSMA-Pf. L’objectif est de leur offrir une vision concrète des métiers de l’armée de Terre, en corrélation avec leur spécialité ou non. Chaque année, environ 4 % des stagiaires décident de rejoindre l’armée.