El Tambo, Colombie, samedi 31/10/2015 - La sévère sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño préoccupe les caféiculteurs du Nariño, département des Andes colombiennes et berceau de l'un des meilleurs cafés du monde.
"Nous risquons de perdre la récolte. Nous sommes tous désespérés, nous les paysans", a expliqué à l'AFP Raul Fajardo, producteur de café à La Tola, près d'El Tambo, à 1.800 mètres d'altitude sur les flancs du volcan Galeras, dans le nord du Nariño (sud-ouest).
M. Fajardo cultive quatre hectares de café, certifié d'origine. L'air inquiet, il surveille sa plantation. Le manque d'eau "stresse" les plantes, qui ont fleuri plus que de coutume. Elles pourraient donc donner une récolte exceptionnelle de ce grain si apprécié pour sa douceur et son arôme. Encore faudrait-il qu'il pleuve.
"Cela fait six mois que ça dure et les pronostics en annoncent cinq de plus. Cela va nous tuer", souligne cet homme à la peau tannée par le soleil tropical.
Comme tous les caféiculteurs du Nariño, il est fier de produire "le meilleur café de Colombie". "Nous bénéficions de plus d'heures d'ensoleillement grâce auxquelles la concentration de sucre dans le grain est plus élevée", explique un cultivateur voisin, Eduardo Salas.
Mais les conditions climatiques compliquent de plus en plus la tâche des caféiculteurs. La Colombie est confrontée à une forte sécheresse. Selon les autorités, elle devrait s'aggraver à partir de décembre et durer jusqu'en juin, à cause d'El Niño, qui provoque un réchauffement des eaux de l'océan Pacifique équatorial cause d'une diminution des pluies en Amérique du Sud.
Déficit de pluie de 60%
"Le pire est à venir. Les mois critiques seront décembre, janvier et février", a averti mercredi le ministre de l'Environnement, Gabriel Vallejo.
Selon l'Institut d'hydrologie, de météorologie et d'études environnementales (Ideam), le déficit des précipitations atteint 60% dans certaines régions, dont la zone andine du pays.
"Nous sommes très affectés par ce long été", ajoute Gilberto Diaz, caféiculteur depuis trente ans à El Tambo.
"Par ici, il n'y a que des petites exploitations de quelques hectares. Tout est très artisanal. Il n'y a pas de système d'irrigation. Il faut faire monter l'eau des torrents et il n'y en a que très peu", dit-il.
Nuri Diaz, une autre voisine, est l'une des nombreuses cultivatrices de café dans le Nariño. "Si l'eau ne tombe pas, ça va être très grave cette année", déplore-t-elle.
Comme d'autres femmes caféicultrices et cheffes de famille, elle se charge de tout sur sa petite plantation : semer, fertiliser, récolter, laver, sécher les grains, les emballer et les commercialiser.
"Le café, c'est de l'esclavage", estime Mayerli Diez, consciente en outre, comme tous, de l'absence de relève car "il n'y a pas d'avenir à la campagne".
"Les jeunes ne veulent pas en entendre parler. Peu de gens veulent rester et la plupart s'en vont grossir les villes", souligne M. Fajardo.
Partout autour, les cultures illicites de coca, matière première de la cocaïne, se détachent comme des patchs couleur émeraude dans les montagnes. Être caféiculteur rapporte beaucoup moins qu'être "cocalero" (cultivateur de coca). Mais c'est moins risqué...
"Avec le café, on récupère juste ce qu'on investit, mais on vit plus tranquille", affirme Vladimir España au milieu de sa modeste plantation d'El Cidral.
"Nous risquons de perdre la récolte. Nous sommes tous désespérés, nous les paysans", a expliqué à l'AFP Raul Fajardo, producteur de café à La Tola, près d'El Tambo, à 1.800 mètres d'altitude sur les flancs du volcan Galeras, dans le nord du Nariño (sud-ouest).
M. Fajardo cultive quatre hectares de café, certifié d'origine. L'air inquiet, il surveille sa plantation. Le manque d'eau "stresse" les plantes, qui ont fleuri plus que de coutume. Elles pourraient donc donner une récolte exceptionnelle de ce grain si apprécié pour sa douceur et son arôme. Encore faudrait-il qu'il pleuve.
"Cela fait six mois que ça dure et les pronostics en annoncent cinq de plus. Cela va nous tuer", souligne cet homme à la peau tannée par le soleil tropical.
Comme tous les caféiculteurs du Nariño, il est fier de produire "le meilleur café de Colombie". "Nous bénéficions de plus d'heures d'ensoleillement grâce auxquelles la concentration de sucre dans le grain est plus élevée", explique un cultivateur voisin, Eduardo Salas.
Mais les conditions climatiques compliquent de plus en plus la tâche des caféiculteurs. La Colombie est confrontée à une forte sécheresse. Selon les autorités, elle devrait s'aggraver à partir de décembre et durer jusqu'en juin, à cause d'El Niño, qui provoque un réchauffement des eaux de l'océan Pacifique équatorial cause d'une diminution des pluies en Amérique du Sud.
Déficit de pluie de 60%
"Le pire est à venir. Les mois critiques seront décembre, janvier et février", a averti mercredi le ministre de l'Environnement, Gabriel Vallejo.
Selon l'Institut d'hydrologie, de météorologie et d'études environnementales (Ideam), le déficit des précipitations atteint 60% dans certaines régions, dont la zone andine du pays.
"Nous sommes très affectés par ce long été", ajoute Gilberto Diaz, caféiculteur depuis trente ans à El Tambo.
"Par ici, il n'y a que des petites exploitations de quelques hectares. Tout est très artisanal. Il n'y a pas de système d'irrigation. Il faut faire monter l'eau des torrents et il n'y en a que très peu", dit-il.
Nuri Diaz, une autre voisine, est l'une des nombreuses cultivatrices de café dans le Nariño. "Si l'eau ne tombe pas, ça va être très grave cette année", déplore-t-elle.
Comme d'autres femmes caféicultrices et cheffes de famille, elle se charge de tout sur sa petite plantation : semer, fertiliser, récolter, laver, sécher les grains, les emballer et les commercialiser.
"Le café, c'est de l'esclavage", estime Mayerli Diez, consciente en outre, comme tous, de l'absence de relève car "il n'y a pas d'avenir à la campagne".
"Les jeunes ne veulent pas en entendre parler. Peu de gens veulent rester et la plupart s'en vont grossir les villes", souligne M. Fajardo.
Partout autour, les cultures illicites de coca, matière première de la cocaïne, se détachent comme des patchs couleur émeraude dans les montagnes. Être caféiculteur rapporte beaucoup moins qu'être "cocalero" (cultivateur de coca). Mais c'est moins risqué...
"Avec le café, on récupère juste ce qu'on investit, mais on vit plus tranquille", affirme Vladimir España au milieu de sa modeste plantation d'El Cidral.