OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Grenoble, France | AFP | lundi 09/09/2024 - "Il n'aimait pas l'injustice et ça lui a coûté sa vie": la ville de Grenoble et ses collègues, sous le choc, ont rendu lundi des hommages vibrants à l'employé municipal tué par balles la veille par un chauffard, toujours recherché.
Lilian Dejean, agent de propreté âgé de 49 ans, était en service dimanche matin tôt sur le boulevard Jean-Pain au centre ville de Grenoble lorsque, témoin d'un accident de la circulation, il a tenté d'empêcher l'auteur de s'enfuir. Atteint de deux balles dans le thorax, il est décédé peu après.
"C'est une violence inouïe qui s'est abattue sur notre collègue", a lancé le maire écologiste Eric Piolle lors d'un hommage depuis les marches de l'Hôtel de Ville. "Nous n'en pouvons plus de ces armes à feu partout", a-t-il asséné, faisant part de sa "tristesse" et de sa "colère".
La métropole alpine a connu un été marqué par de nombreuses fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Au moins 17 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire depuis le début de l'année et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".
"Il y un enjeu de société qui est posé, mais ce n'est pas le temps d'aujourd'hui", a ajouté Eric Piolle devant la presse. "Aujourd'hui, c'est le temps de la solidarité, de la dignité et de l'hommage".
Réunies sous la pluie, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux élus avec leurs écharpes bleu-blanc-rouge, des collègues et des amis, ont observé une minute de silence en mémoire du père de famille.
"Chaque mort au travail est inacceptable, celle-ci l'est encore moins", a lancé à la foule son collègue de la CGT Maxime Grand, syndicat avec lequel il était engagé.
- "Service public" -
Le matin, plusieurs dizaines de collègues de Lilian Dejean, exerçant leur droit de retrait, s'étaient déjà rassemblés dans le hall de la mairie où ils ont affiché des photos et des messages à son intention, tels que: "Tu vas nous manquer" ou "Le service public est mort avec toi".
"Dégoûtés, écoeurés. On est tous touchés par ce qui est arrivé. Les collègues, traumatisés, on trouve que ce n'est pas normal", résume Virgile Comella, lui aussi employé communal à la propreté urbaine.
Lilian Dejean "avait bon coeur", renchérissent Nadia et Farida, deux employées d'un autre service municipal. "Il n'aimait pas l'injustice et ça lui a coûté sa vie".
Pour Xavier Rang, également agent de propreté, Lilian a certainement estimé qu'il était de son devoir d'intervenir "et n'a pas joué le cow-boy ou quoi que ce soit". "Nous faisons partie du service public, si nous voyons des accidents nous intervenons pour voir si la personne est blessée ou s'il y a des fuites d'huile", souligne-t-il.
La CGT a également fait part dans un communiqué de sa "stupéfaction" face à la "brutalité" de ce meurtre et souligné que "ce drame s'insère dans un climat de plus en plus délétère pour les travailleurs et travailleuses de première ligne qui sont confrontés à la violence dans leur quotidien, cela qu'ils soient agent·e·s du public ou salarié·e·s du privé".
"La violence gratuite et aveugle, la crainte de la balle perdue, des règlements de compte, tout cela doit cesser, dans notre pays où les armes à feu circulent bien trop librement", a abondé Amandine Demore, maire de la ville d'Echirolles en périphérie de Grenoble, où se sont déroulées ces derniers mois plusieurs fusillades meurtrières.
Le tireur, dont l'identité restait inconnue dimanche soir selon le procureur Eric Vaillant, demeure "activement" recherché par les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble. Aucune information sur l'enquête n'a filtré lundi.
Un autre hommage, rassemblant ses proches, est prévu lundi en fin d'après-midi sur les lieux du drame.
Lilian Dejean, agent de propreté âgé de 49 ans, était en service dimanche matin tôt sur le boulevard Jean-Pain au centre ville de Grenoble lorsque, témoin d'un accident de la circulation, il a tenté d'empêcher l'auteur de s'enfuir. Atteint de deux balles dans le thorax, il est décédé peu après.
"C'est une violence inouïe qui s'est abattue sur notre collègue", a lancé le maire écologiste Eric Piolle lors d'un hommage depuis les marches de l'Hôtel de Ville. "Nous n'en pouvons plus de ces armes à feu partout", a-t-il asséné, faisant part de sa "tristesse" et de sa "colère".
La métropole alpine a connu un été marqué par de nombreuses fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Au moins 17 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire depuis le début de l'année et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".
"Il y un enjeu de société qui est posé, mais ce n'est pas le temps d'aujourd'hui", a ajouté Eric Piolle devant la presse. "Aujourd'hui, c'est le temps de la solidarité, de la dignité et de l'hommage".
Réunies sous la pluie, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux élus avec leurs écharpes bleu-blanc-rouge, des collègues et des amis, ont observé une minute de silence en mémoire du père de famille.
"Chaque mort au travail est inacceptable, celle-ci l'est encore moins", a lancé à la foule son collègue de la CGT Maxime Grand, syndicat avec lequel il était engagé.
- "Service public" -
Le matin, plusieurs dizaines de collègues de Lilian Dejean, exerçant leur droit de retrait, s'étaient déjà rassemblés dans le hall de la mairie où ils ont affiché des photos et des messages à son intention, tels que: "Tu vas nous manquer" ou "Le service public est mort avec toi".
"Dégoûtés, écoeurés. On est tous touchés par ce qui est arrivé. Les collègues, traumatisés, on trouve que ce n'est pas normal", résume Virgile Comella, lui aussi employé communal à la propreté urbaine.
Lilian Dejean "avait bon coeur", renchérissent Nadia et Farida, deux employées d'un autre service municipal. "Il n'aimait pas l'injustice et ça lui a coûté sa vie".
Pour Xavier Rang, également agent de propreté, Lilian a certainement estimé qu'il était de son devoir d'intervenir "et n'a pas joué le cow-boy ou quoi que ce soit". "Nous faisons partie du service public, si nous voyons des accidents nous intervenons pour voir si la personne est blessée ou s'il y a des fuites d'huile", souligne-t-il.
La CGT a également fait part dans un communiqué de sa "stupéfaction" face à la "brutalité" de ce meurtre et souligné que "ce drame s'insère dans un climat de plus en plus délétère pour les travailleurs et travailleuses de première ligne qui sont confrontés à la violence dans leur quotidien, cela qu'ils soient agent·e·s du public ou salarié·e·s du privé".
"La violence gratuite et aveugle, la crainte de la balle perdue, des règlements de compte, tout cela doit cesser, dans notre pays où les armes à feu circulent bien trop librement", a abondé Amandine Demore, maire de la ville d'Echirolles en périphérie de Grenoble, où se sont déroulées ces derniers mois plusieurs fusillades meurtrières.
Le tireur, dont l'identité restait inconnue dimanche soir selon le procureur Eric Vaillant, demeure "activement" recherché par les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble. Aucune information sur l'enquête n'a filtré lundi.
Un autre hommage, rassemblant ses proches, est prévu lundi en fin d'après-midi sur les lieux du drame.