Maeva Devambe observe un jeune plant de Clusia minor.
TAHITI, le 3 août 2021 - La plante ornementale Clusia minor s’accapare de plus en plus d’espace. Elle devient, en toute discrétion, envahissante et elle menace les plantes endémiques de Polynésie. Un projet de science participative est lancé pour établir un état des lieux. Avant toute chose, il faut savoir où se trouve cette envahissante qui ressemble, à s’y méprendre, au pua.
"Le plus grand des arbres mesure au moins dix mètres", ont constaté le docteur Jean-Yves Meyer de la délégation à la recherche et l’étudiante en licence des Sciences de la vie, Maeva Devambe. En semble, ils s’intéressent de près et depuis peu au Clusia minor. "Elle gagne du terrain, entre 200 et 1 200 mètres, en particulier à Mahinarama." Le duo, malgré quelques déplacements sur le terrain, a peu d’informations sur la répartition de la plante en Polynésie. Mais les travaux qu’ils ont menés tendent à confirmer qu’elle est devenue envahissante ou est, tout au moins, sur le point de le devenir.
Les plantes envahissantes menacent la biodiversité polynésienne, le patrimoine naturel et culturel. En effet, les espèces naturelles sont très en lien avec les pratiques culturelles du territoire. Or, les plantes envahissantes prennent la place des espèces endémiques. Aussi, pour établir un état des lieux de la situation afin de gérer au mieux la situation, Jean-Yves Meyer et Maeva Devambe ont rédigé une fiche technique. Ils invitent les Polynésiens à localiser les Clusia minor grâce à cette fiche technique d’identification.
La recherche préalable à la protection
Pour mettre en place des programmes de protection de la biodiversité et de gestion des espaces naturels, il faut mener des recherches. Il faut comprendre comment vivent les espèces, où elles vivent, comment elles se reproduisent, s’adaptent ou non au nouvel environnement, sont disséminées...
Il y a quelques années, Jean-Yves Meyer, qui est écologue, avait confondu des plantules de Clusia situées en bordure de la piste des Mille sources avec celle du pua. Le pua est un grand arbre indigène présent à cet endroit. Il a des feuilles très similaires au Clusia. Jean-Yves Meyer a fini par s’apercevoir qu’il s’agissait en fait d’un arbre ornemental qui s’était établi dans la végétation naturelle. Le Clusia, d’abord discret, a pris de plus en plus de place. L'écologue a donc invité une étudiante de l’université de Polynésie française à faire un stage sur le Clusia. Et c’est Maeva Devambe qui a pris le relai.
L'espèce Clusia est originaire des Caraïbes et d’Amérique centrale. Peu de publications existent à son propos. "Nous ne connaissions même pas son temps de germination", se rappelle l’étudiante qui a consacré ses deux mois de stage à la plante. "Mon premier objectif était de parvenir à l’identifier, la décrire et mon second objectif à savoir si oui ou non elle était devenue envahissante."
Agir vite
Pour ce faire, elle a alterné entre des sorties sur le terrain (pour observer et prélever des échantillons de feuilles, fruits, fleurs) et des temps en laboratoire pour effectuer notamment des tests de germination. Conclusion : Clusia minor germe en trois jours maximum, qu’elle soit dans le noir ou à la lumière. Un arbre reproducteur peut produire plus de 1 100 fruits et 34 000 graines. La taille moyenne d'un Clusia est de 5 à 6 mètres, mais la plante peut atteindre les 10 mètres. Elle affiche un diamètre de 30 centimètres, possède des racines aériennes pendantes, peut pousser en épiphyte sur d’autres arbres ou sur des matériaux recouvert d’un très fin substrat. Elle a toutes les "qualités" pour envahir la Polynésie.
Pour Jean-Yves Meyer, il faut agir et vite. Sans cela, il est difficile, voire impossible, de s’en débarrasser. La preuve, avec le fameux Miconia calvescenc, introduit pour la première fois en 1937 comme plante ornementale. Clusia minor serait, elle, arrivée dans les années 1980, pour les même raisons.
"Le plus grand des arbres mesure au moins dix mètres", ont constaté le docteur Jean-Yves Meyer de la délégation à la recherche et l’étudiante en licence des Sciences de la vie, Maeva Devambe. En semble, ils s’intéressent de près et depuis peu au Clusia minor. "Elle gagne du terrain, entre 200 et 1 200 mètres, en particulier à Mahinarama." Le duo, malgré quelques déplacements sur le terrain, a peu d’informations sur la répartition de la plante en Polynésie. Mais les travaux qu’ils ont menés tendent à confirmer qu’elle est devenue envahissante ou est, tout au moins, sur le point de le devenir.
Les plantes envahissantes menacent la biodiversité polynésienne, le patrimoine naturel et culturel. En effet, les espèces naturelles sont très en lien avec les pratiques culturelles du territoire. Or, les plantes envahissantes prennent la place des espèces endémiques. Aussi, pour établir un état des lieux de la situation afin de gérer au mieux la situation, Jean-Yves Meyer et Maeva Devambe ont rédigé une fiche technique. Ils invitent les Polynésiens à localiser les Clusia minor grâce à cette fiche technique d’identification.
La recherche préalable à la protection
Pour mettre en place des programmes de protection de la biodiversité et de gestion des espaces naturels, il faut mener des recherches. Il faut comprendre comment vivent les espèces, où elles vivent, comment elles se reproduisent, s’adaptent ou non au nouvel environnement, sont disséminées...
Il y a quelques années, Jean-Yves Meyer, qui est écologue, avait confondu des plantules de Clusia situées en bordure de la piste des Mille sources avec celle du pua. Le pua est un grand arbre indigène présent à cet endroit. Il a des feuilles très similaires au Clusia. Jean-Yves Meyer a fini par s’apercevoir qu’il s’agissait en fait d’un arbre ornemental qui s’était établi dans la végétation naturelle. Le Clusia, d’abord discret, a pris de plus en plus de place. L'écologue a donc invité une étudiante de l’université de Polynésie française à faire un stage sur le Clusia. Et c’est Maeva Devambe qui a pris le relai.
L'espèce Clusia est originaire des Caraïbes et d’Amérique centrale. Peu de publications existent à son propos. "Nous ne connaissions même pas son temps de germination", se rappelle l’étudiante qui a consacré ses deux mois de stage à la plante. "Mon premier objectif était de parvenir à l’identifier, la décrire et mon second objectif à savoir si oui ou non elle était devenue envahissante."
Agir vite
Pour ce faire, elle a alterné entre des sorties sur le terrain (pour observer et prélever des échantillons de feuilles, fruits, fleurs) et des temps en laboratoire pour effectuer notamment des tests de germination. Conclusion : Clusia minor germe en trois jours maximum, qu’elle soit dans le noir ou à la lumière. Un arbre reproducteur peut produire plus de 1 100 fruits et 34 000 graines. La taille moyenne d'un Clusia est de 5 à 6 mètres, mais la plante peut atteindre les 10 mètres. Elle affiche un diamètre de 30 centimètres, possède des racines aériennes pendantes, peut pousser en épiphyte sur d’autres arbres ou sur des matériaux recouvert d’un très fin substrat. Elle a toutes les "qualités" pour envahir la Polynésie.
Pour Jean-Yves Meyer, il faut agir et vite. Sans cela, il est difficile, voire impossible, de s’en débarrasser. La preuve, avec le fameux Miconia calvescenc, introduit pour la première fois en 1937 comme plante ornementale. Clusia minor serait, elle, arrivée dans les années 1980, pour les même raisons.
Pratique
Si vous avez dans votre jardin, ou bien si vous repérez des Clusia minor en cours de balade, géolocalisez-les et contactez la délégation à la recherche en envoyant un mail à secretariat@recherche.gov.pf.
Si vous avez dans votre jardin, ou bien si vous repérez des Clusia minor en cours de balade, géolocalisez-les et contactez la délégation à la recherche en envoyant un mail à secretariat@recherche.gov.pf.
Fiche technique : Clusia minor, une plante ornementale envahissante à Tahiti