Paris, France | AFP | mardi 05/11/2019 - Le retrait annoncé des Etats-Unis n'y changera pas grand chose : les engagements chiffrés des pays signataires de l'accord de Paris ne permettaient déjà pas d'inverser les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique, selon une étude publiée mardi.
"Les engagements ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs et certains de ces engagements ne seront même pas tenus", résume pour l'AFP Robert Watson, ancien patron du Giec et premier signataire de l'étude qui conclut que les trois-quarts des engagements pris dans le cadre de l'accord de 2015 sont insuffisants ou probablement inatteignables.
Les émissions mondiales, exprimées en gigatonnes (Gt: milliard de tonnes) de carbone, sont passées de 44,7 Gt en 2010 à 53,5 Gt en 2017. Et même si tous les engagements de réductions étaient tenus, elles devraient être de 54 Gt en 2030.
"Sans changements radicaux (...), nous pourrions vivre dans un monde à +1,5 degré dans une décennie", alors qu'il faudrait pour rester sous ce seuil une réduction de 50% des émissions de GES d'ici 2030, soulignent les auteurs de "la vérité derrière les engagements climat", publié par l'ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US).
L'accord de Paris fixait l'objectif de contenir le réchauffement "nettement en dessous de deux degrés" par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à 1,5 degré. Pour ce faire, les pays signataires se sont engagés sur des contributions nationales (NDC), à réviser tous les 5 ans.
A un an de la première révision, les auteurs ont classé les engagements déjà pris selon différents critères pour voir s'ils permettaient, dans le meilleur des cas, d'atteindre cette réduction de 50% des émissions de GES, mais aussi la probabilité qu'ils soient remplis.
Conclusion: sur les 184 NDC, 128 sont insuffisantes, 8 "partiellement insuffisantes", 12 "partiellement suffisantes" et 36 seulement suffisantes.
Les quatre plus gros émetteurs, Chine, Etats-Unis, Union Européenne et Inde représentent 56% des émissions mondiales. Et seule l'UE (9% du total) est en voie de remplir, et même dépasser ses objectifs, avec une trajectoire de 58% de réductions en 2030, pour un engagement "d'au moins 40%".
- Vers des souffrances sans nom" -
La Chine, premier émetteur mondial avec 26,8% des GES, et l'Inde, quatrième avec 7%, ont pris des engagements basés sur une réduction de leur "intensité carbone". Mais les auteurs classent "insuffisante" cette catégorie, qui met en rapport les émissions avec le PIB global d'un pays. Ils soulignent ainsi que la forte croissance des deux géants asiatiques - pays les plus peuplés au monde - fait que leurs émissions nettes devraient continuer à croître d'ici 2030, même si leurs objectifs de baisse "d'intensité" sont atteints.
Les Etats-Unis, deuxième émetteur avec 13,1%, s'étaient engagés sur une réduction de 26 à 28% de leurs émissions en 2025 par rapport à 2005. Mais le président Donald Trump a confirmé mardi son intention de retirer le pays de l'accord de Paris, ce qui pourrait être effectif en 2020.
Le cinquième émetteur mondial, la Russie, n'a même pas pris la peine de présenter des engagements.
Sur les 152 engagements nationaux restant, 126 sont conditionnels, notamment de pays du Sud qui dépendent notamment de financements ou appuis techniques internationaux, alors même que "peu de soutien international s'est matérialisé" souligne l'étude.
"En conséquence au moins 130 nations, dont quatre des cinq plus grands émetteurs mondiaux, sont très loin de contribuer à atteindre la réduction de 50% des émissions mondiales d'ici 2030 nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 degré au dessus des niveaux pré-industriels", soulignent les auteurs, alors même que se multiplient canicules, inondations et autres catastrophes climatiques.
Comme en écho, 11.000 scientifiques ont averti mardi que l'humanité s'expose à "des souffrances sans nom" si elle ne s'attaque pas sérieusement et rapidement à la "crise climatique", dans un appel publié par la revue BioScience.
"Il faut un accroissement immense des efforts pour préserver notre biosphère afin d'éviter des souffrances sans nom", écrivent les signataires, citant notamment la diminution de l'usage des énergies fossiles, la préservation de la biodiversité, une réorientation des priorités économiques de la seule croissance vers le "bien-être" ou encore la maîtrise de la pression démographique mondiale.
"Les engagements ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs et certains de ces engagements ne seront même pas tenus", résume pour l'AFP Robert Watson, ancien patron du Giec et premier signataire de l'étude qui conclut que les trois-quarts des engagements pris dans le cadre de l'accord de 2015 sont insuffisants ou probablement inatteignables.
Les émissions mondiales, exprimées en gigatonnes (Gt: milliard de tonnes) de carbone, sont passées de 44,7 Gt en 2010 à 53,5 Gt en 2017. Et même si tous les engagements de réductions étaient tenus, elles devraient être de 54 Gt en 2030.
"Sans changements radicaux (...), nous pourrions vivre dans un monde à +1,5 degré dans une décennie", alors qu'il faudrait pour rester sous ce seuil une réduction de 50% des émissions de GES d'ici 2030, soulignent les auteurs de "la vérité derrière les engagements climat", publié par l'ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US).
L'accord de Paris fixait l'objectif de contenir le réchauffement "nettement en dessous de deux degrés" par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à 1,5 degré. Pour ce faire, les pays signataires se sont engagés sur des contributions nationales (NDC), à réviser tous les 5 ans.
A un an de la première révision, les auteurs ont classé les engagements déjà pris selon différents critères pour voir s'ils permettaient, dans le meilleur des cas, d'atteindre cette réduction de 50% des émissions de GES, mais aussi la probabilité qu'ils soient remplis.
Conclusion: sur les 184 NDC, 128 sont insuffisantes, 8 "partiellement insuffisantes", 12 "partiellement suffisantes" et 36 seulement suffisantes.
Les quatre plus gros émetteurs, Chine, Etats-Unis, Union Européenne et Inde représentent 56% des émissions mondiales. Et seule l'UE (9% du total) est en voie de remplir, et même dépasser ses objectifs, avec une trajectoire de 58% de réductions en 2030, pour un engagement "d'au moins 40%".
- Vers des souffrances sans nom" -
La Chine, premier émetteur mondial avec 26,8% des GES, et l'Inde, quatrième avec 7%, ont pris des engagements basés sur une réduction de leur "intensité carbone". Mais les auteurs classent "insuffisante" cette catégorie, qui met en rapport les émissions avec le PIB global d'un pays. Ils soulignent ainsi que la forte croissance des deux géants asiatiques - pays les plus peuplés au monde - fait que leurs émissions nettes devraient continuer à croître d'ici 2030, même si leurs objectifs de baisse "d'intensité" sont atteints.
Les Etats-Unis, deuxième émetteur avec 13,1%, s'étaient engagés sur une réduction de 26 à 28% de leurs émissions en 2025 par rapport à 2005. Mais le président Donald Trump a confirmé mardi son intention de retirer le pays de l'accord de Paris, ce qui pourrait être effectif en 2020.
Le cinquième émetteur mondial, la Russie, n'a même pas pris la peine de présenter des engagements.
Sur les 152 engagements nationaux restant, 126 sont conditionnels, notamment de pays du Sud qui dépendent notamment de financements ou appuis techniques internationaux, alors même que "peu de soutien international s'est matérialisé" souligne l'étude.
"En conséquence au moins 130 nations, dont quatre des cinq plus grands émetteurs mondiaux, sont très loin de contribuer à atteindre la réduction de 50% des émissions mondiales d'ici 2030 nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 degré au dessus des niveaux pré-industriels", soulignent les auteurs, alors même que se multiplient canicules, inondations et autres catastrophes climatiques.
Comme en écho, 11.000 scientifiques ont averti mardi que l'humanité s'expose à "des souffrances sans nom" si elle ne s'attaque pas sérieusement et rapidement à la "crise climatique", dans un appel publié par la revue BioScience.
"Il faut un accroissement immense des efforts pour préserver notre biosphère afin d'éviter des souffrances sans nom", écrivent les signataires, citant notamment la diminution de l'usage des énergies fossiles, la préservation de la biodiversité, une réorientation des priorités économiques de la seule croissance vers le "bien-être" ou encore la maîtrise de la pression démographique mondiale.