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Climat: il est "minuit moins cinq" pour l'humanité


Pékin, Chine | | mardi 17/03/2015 - Le temps presse pour parvenir à un accord lors la conférence mondiale sur le climat en décembre, a déclaré mardi Martin Schulz, président du Parlement européen (PE) en visite à Pékin, où il a salué une prise de conscience accrue de la Chine.

"Il faut que nous reconnaissions qu’il est +cinq minutes avant minuit+, et que les objectifs que nous avons définis (pour la conférence de Paris) ne sont pas européens, américains ou chinois" mais universels, a-t-il affirmé, en français, en marge d'une conférence de presse.

"La lutte contre le changement climatique est une lutte pour la survie de l’humanité. Le prix pour nos faillites aujourd’hui sera payé par les générations prochaines", a poursuivi M. Schulz.

A cet égard, la prise de conscience de la Chine --premier pays émetteur de gaz à effets de serre-- a "considérablement progressé", s'est félicité le président du PE, qui a rencontré lundi le président chinois Xi Jinping.

Les dirigeants de 195 Etats sont attendus à Paris fin 2015 à la conférence mondiale sur le climat (COP21) pour tenter d'aboutir à un accord visant à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Européens et Chinois "sont entièrement d'accord sur le fait que ce sera un moment décisif (...) pour le développement mondial, et la Chine comme l'Union européenne sont résolues à obtenir à Paris un accord consensuel et contraignant sur des objectifs climatiques", a indiqué Martin Schulz.

L'UE a adopté le 7 mars sa contribution à la conférence de Paris, en s'engageant à réduire d'ici à 2030 d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 1990.

Les Etats-Unis, qui représentent 12% des émissions mondiales, ont annoncé quant à eux leur intention de les réduire de 26 à 28% en 2025 par rapport à leur niveau de 2005.

La Chine, responsable de 25% des émissions, a promis de les stabiliser en 2030.

Interrogé sur ces objectifs chinois, qualifiés de décevants par des ONG, M. Schulz a répliqué: "Est-ce que les engagements européens vont assez loin? Je ne suis pas prêt à donner des leçons aux autres". Avant de souligner la difficulté à adopter une ligne commune européenne.

Alors que Pékin a longtemps justifié son absence d'objectifs environnementaux ambitieux par son statut de pays "en développement", M. Schulz a insisté mardi: "Il faut réussir à conjuguer dans le même temps croissance économique et préoccupations environnementales".

kgo-jug/ros

Rédigé par () le Mardi 17 Mars 2015 à 05:37 | Lu 239 fois