Lima, Pérou | AFP | samedi 13/12/2014 - Après une nuit de consultations, les négociateurs ont repris samedi à Lima les discussions avec l'espoir d'arracher un compromis sur les engagements que les pays devront prendre courant 2015 pour ouvrir la voie à un accord ambitieux à Paris afin de lutter contre le réchauffement.
La Conférence de l'ONU sur le climat, qui a commencé le 1er décembre, a vu jusqu'au dernier jour initialement prévu, vendredi, les pays développés et les pays en développement s'affronter.
Les délégués aux traits tirés après deux semaines de pourparlers et une nuit très courte ont repris place en séance plénière, peu avant 11H00 locales, dans l'une des grandes tentes blanches provisoires dressées pour la conférence sur le site du Pentagonito, le ministère péruvien de la Défense.
L'accord espéré à Lima d'ici quelques heures doit donner un cadre général aux contributions : périmètre, contenu, mode d'évaluation.
Une adoption par consensus d'un texte est absolument nécessaire, mais semblait encore lointaine après les premières interventions en séance.
"Il sera difficile d'accepter des contributions sans mention des financements (dans les contributions des pays développés)", a déclaré le représentant du Soudan, au nom du groupe Afrique. "Notre groupe est inquiet (...) et ne sera pas en mesure de poursuivre à partir de ce qui a été mis sur la table", a-t-il estimé.
"Les lignes rouges ne sont malheureusement pas évoquées dans ce texte", a également lancé le représentant de la Malaisie. "Les contributions doivent tenir compte de l'adaptation (...), a-t-il déploré.
Si un accord sur les contributions nationales n'était pas trouvé à Lima, cette 20e conférence de l'ONU sur le climat n'aura pas tenu ses promesses, alors que le compte à rebours pour parvenir dans un an à accord engageant l'ensemble des pays est amorcé.
Les pays riches souhaitent que les engagements, ou contributions nationales, soient centrés sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre et qu'ils s'appuient sur des informations précises et transparentes, pour rendre possible une évaluation.
De nombreux pays du Sud - surtout le groupe Afrique, les petits Etats insulaires, l'Arabie saoudite, les Philippines - ne sont prêts à des engagements précis sur les trajectoires de réduction d'émissions qu'en échange de garanties financières pour atteindre ces objectifs, comme pour s'adapter au réchauffement et à ses impacts grandissants.
- Un manque d'ambition ? -
La Chine et l'Inde, premier et quatrième émetteur dans le monde, sont quant à elles opposées à un système d'évaluation trop contraignant.
Les contributions doivent faire état des objectifs nationaux de réduction pour qu'au niveau global, les émissions baissent de 40 à 70% d'ici à 2050, une nécessité pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la planète.
Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que les impacts seraient graves et irréversibles, et mettraient en danger de nombreuses populations.
Le nouveau texte présenté samedi "appelle avec insistance" les pays développés à des "actions ambitieuses de réduction et d'adaptation, en particulier en direction des pays les plus vulnérables face au changement climatique". Ce n'est sans doute pas la feuille de route espérée par les pays en développement sur les financements promis. La barre de 100 milliards de dollars d'aide annuelle en 2020 doit être atteinte, mais le chemin pour y parvenir reste flou.
Le périmètre obligatoire des contributions, qui restent une démarche volontaire, demeure vague et mentionne l'adaptation et des moyens de mises en oeuvre, outre la réduction des émissions.
L'article 12 précise que les informations suivantes devront être présentées : objectifs, année de référence, calendrier de mise en oeuvre, méthodologie adoptée et des arguments sur l'équité et le niveau d'ambition de la contribution.
Quant à l'évaluation, elle devra avoir lieu au cours d'une réunion intermédiaire dans les négociations, à Bonn en juin 2015, dans "le respect de la souveraineté nationale". Le texte ne fait pas mention de l'agrégation des contributions par rapport à l'objectif de 2°C.
"Ce texte ne comporte pratiquement rien pour les pays les plus pauvres et vulnérables", a estimé Harjeet Singh de l'ONG ActionAid International. "Les pays riches manquent à leurs obligations, même s'ils font des tout petits pas dans la bonne direction", a ajouté le militant indien.
Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot a regretté que "les négociateurs soient un peu sous cloche" dans l'enceinte de la conférence" et "n'entendent pas l'urgence à agir" dictée par la science et relayée par la mobilisation de la société civile.
La Conférence de l'ONU sur le climat, qui a commencé le 1er décembre, a vu jusqu'au dernier jour initialement prévu, vendredi, les pays développés et les pays en développement s'affronter.
Les délégués aux traits tirés après deux semaines de pourparlers et une nuit très courte ont repris place en séance plénière, peu avant 11H00 locales, dans l'une des grandes tentes blanches provisoires dressées pour la conférence sur le site du Pentagonito, le ministère péruvien de la Défense.
L'accord espéré à Lima d'ici quelques heures doit donner un cadre général aux contributions : périmètre, contenu, mode d'évaluation.
Une adoption par consensus d'un texte est absolument nécessaire, mais semblait encore lointaine après les premières interventions en séance.
"Il sera difficile d'accepter des contributions sans mention des financements (dans les contributions des pays développés)", a déclaré le représentant du Soudan, au nom du groupe Afrique. "Notre groupe est inquiet (...) et ne sera pas en mesure de poursuivre à partir de ce qui a été mis sur la table", a-t-il estimé.
"Les lignes rouges ne sont malheureusement pas évoquées dans ce texte", a également lancé le représentant de la Malaisie. "Les contributions doivent tenir compte de l'adaptation (...), a-t-il déploré.
Si un accord sur les contributions nationales n'était pas trouvé à Lima, cette 20e conférence de l'ONU sur le climat n'aura pas tenu ses promesses, alors que le compte à rebours pour parvenir dans un an à accord engageant l'ensemble des pays est amorcé.
Les pays riches souhaitent que les engagements, ou contributions nationales, soient centrés sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre et qu'ils s'appuient sur des informations précises et transparentes, pour rendre possible une évaluation.
De nombreux pays du Sud - surtout le groupe Afrique, les petits Etats insulaires, l'Arabie saoudite, les Philippines - ne sont prêts à des engagements précis sur les trajectoires de réduction d'émissions qu'en échange de garanties financières pour atteindre ces objectifs, comme pour s'adapter au réchauffement et à ses impacts grandissants.
- Un manque d'ambition ? -
La Chine et l'Inde, premier et quatrième émetteur dans le monde, sont quant à elles opposées à un système d'évaluation trop contraignant.
Les contributions doivent faire état des objectifs nationaux de réduction pour qu'au niveau global, les émissions baissent de 40 à 70% d'ici à 2050, une nécessité pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la planète.
Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que les impacts seraient graves et irréversibles, et mettraient en danger de nombreuses populations.
Le nouveau texte présenté samedi "appelle avec insistance" les pays développés à des "actions ambitieuses de réduction et d'adaptation, en particulier en direction des pays les plus vulnérables face au changement climatique". Ce n'est sans doute pas la feuille de route espérée par les pays en développement sur les financements promis. La barre de 100 milliards de dollars d'aide annuelle en 2020 doit être atteinte, mais le chemin pour y parvenir reste flou.
Le périmètre obligatoire des contributions, qui restent une démarche volontaire, demeure vague et mentionne l'adaptation et des moyens de mises en oeuvre, outre la réduction des émissions.
L'article 12 précise que les informations suivantes devront être présentées : objectifs, année de référence, calendrier de mise en oeuvre, méthodologie adoptée et des arguments sur l'équité et le niveau d'ambition de la contribution.
Quant à l'évaluation, elle devra avoir lieu au cours d'une réunion intermédiaire dans les négociations, à Bonn en juin 2015, dans "le respect de la souveraineté nationale". Le texte ne fait pas mention de l'agrégation des contributions par rapport à l'objectif de 2°C.
"Ce texte ne comporte pratiquement rien pour les pays les plus pauvres et vulnérables", a estimé Harjeet Singh de l'ONG ActionAid International. "Les pays riches manquent à leurs obligations, même s'ils font des tout petits pas dans la bonne direction", a ajouté le militant indien.
Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot a regretté que "les négociateurs soient un peu sous cloche" dans l'enceinte de la conférence" et "n'entendent pas l'urgence à agir" dictée par la science et relayée par la mobilisation de la société civile.