Bonn, Allemagne | AFP | mardi 08/05/2017 - Avec ou sans les Etats-Unis ? En attendant le verdict de Donald Trump, qui a menacé de quitter l'accord de Paris sur le climat, les délégations de 196 pays poursuivent mardi à Bonn les discussions sur la mise en oeuvre de ce pacte contre le réchauffement de la planète.
De son côté, le nouveau président américain a prévu de réunir mardi ses principaux conseillers économiques pour discuter de la participation de Washington à cet accord signé en décembre 2015.
"Ils se rencontrent à 13h30", soit 17h30 GMT, a précisé un haut responsable américain. Et la décision finale ne serait pas encore arrêtée.
Selon le responsable environnement du département d'Etat, David Balton, le président Trump "a l'intention de prendre une décision au cours des prochaines semaines, mais pas cette semaine", a-t-il précisé lundi.
La décision américaine devrait intervenir au plus tard à l'occasion du G7 fin mai en Italie.
Si Washington tergiverse encore, pour d'autres cet accord de Paris est vital: "Cet accord international est le dernier espoir de survie pour les petits Etats insulaires", avait ainsi déclaré Thoriq Ibrahim, le ministre de l'Environnement des Maldives, à la veille de la reprise des pourparlers lundi.
La communauté internationale s'était engagée en décembre 2015 à Paris à agir pour limiter la hausse de la température moyenne "bien en deçà de +2°C", un seuil déjà synonyme de bouleversements à grande échelle, et "si possible à +1,5°C" par rapport à l'ère industrielle.
Les engagements actuels conduiraient à une hausse de 3°C du thermomètre mondial.
Les pays doivent désormais se mettre d'accord sur les règles d'application de cet accord de Paris, dont les dispositions sont très générales: et ils ont jusqu'à la COP24 (fin 2018) pour le faire, la session de Bonn prenant elle fin le 18 mai.
En attendant, les spéculations sur la sortie ou le maintien des Etats-Unis vont bon train dans les couloirs du Centre de congrès international de Bonn. "Nous attendons tous la décision finale de l'administration américaine", a déclaré Yvon Slingenberg, représentante de l'Union européenne.
Avant même de se positionner sur l'accord, Trump, grand défenseur des énergies fossiles, a en tous cas commencé à démanteler la politique climat de son prédécesseur Barack Obama.
D'où l'inquiétude de certains observateurs présents à Bonn concernant la future attitude des Etats-Unis, même s'ils restent dans l'accord de Paris.
"Si les Etats-Unis restent dans l'accord mais envoient aux autres pays le signal qu'ils peuvent réduire leur niveau d'ambition, alors nous avons un problème", estime Brandon Wu de l'ONG Action Aid.
Une délégation américaine réduite est présente à Bonn, conduite par Trigg Talley, qui était déjà en poste sous l'administration Obama. Mais son mandat n'est pas connu.
Une source au département d'Etat a indiqué à l'AFP que les Etats-Unis voulaient "s'assurer que des décisions ne porteraient pas préjudice" à leur politique, à la compétitivité de leurs entreprises, et plus généralement à leur croissance économique.
Toute idée de renégociation du texte, fruit de plusieurs années d'âpres discussions, a été fermement rejetée lundi après-midi lors des prises de parole des pays en séance plénière.
Se voulant optimiste, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a estimé qu'il serait "difficile" et même "insensé" pour Donald Trump "d'aller à contresens de l'opinion publique" de son pays "et de la volonté du communauté internationale".
A l'exception de la Syrie et du Nicaragua, tous les membres de la Convention de l'Onu sur le climat ont signé l'accord de Paris. Sur 195 signataires (194 pays plus l'Union européenne), 144 l'ont déjà ratifié, soit 83% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Parmi les grands émetteurs, seule la Russie (5e après la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Inde) n'a pas encore ratifié le texte.
Si les gouvernements américain et russe sont en retrait dans cette lutte climatique, la Chine et l'Inde ont réaffirmé leurs engagements.
"La Chine est sous forte pression au niveau intérieur pour réduire la pollution de l'air due au charbon et aux carburants fossiles et voit un intérêt stratégique à être leader sur les marchés des nouvelles technologies", explique Alden Meyer, expert auprès de l'Union of concerned scientists.
"Delhi voit aussi des avantages énormes dans ses objectifs de développement des énergies renouvelables" en terme de qualité de l'air et de réduction des importations de pétrole, ajoute-t-il.
De son côté, le nouveau président américain a prévu de réunir mardi ses principaux conseillers économiques pour discuter de la participation de Washington à cet accord signé en décembre 2015.
"Ils se rencontrent à 13h30", soit 17h30 GMT, a précisé un haut responsable américain. Et la décision finale ne serait pas encore arrêtée.
Selon le responsable environnement du département d'Etat, David Balton, le président Trump "a l'intention de prendre une décision au cours des prochaines semaines, mais pas cette semaine", a-t-il précisé lundi.
La décision américaine devrait intervenir au plus tard à l'occasion du G7 fin mai en Italie.
Si Washington tergiverse encore, pour d'autres cet accord de Paris est vital: "Cet accord international est le dernier espoir de survie pour les petits Etats insulaires", avait ainsi déclaré Thoriq Ibrahim, le ministre de l'Environnement des Maldives, à la veille de la reprise des pourparlers lundi.
La communauté internationale s'était engagée en décembre 2015 à Paris à agir pour limiter la hausse de la température moyenne "bien en deçà de +2°C", un seuil déjà synonyme de bouleversements à grande échelle, et "si possible à +1,5°C" par rapport à l'ère industrielle.
- 'Nous avons un problème' -
Les engagements actuels conduiraient à une hausse de 3°C du thermomètre mondial.
Les pays doivent désormais se mettre d'accord sur les règles d'application de cet accord de Paris, dont les dispositions sont très générales: et ils ont jusqu'à la COP24 (fin 2018) pour le faire, la session de Bonn prenant elle fin le 18 mai.
En attendant, les spéculations sur la sortie ou le maintien des Etats-Unis vont bon train dans les couloirs du Centre de congrès international de Bonn. "Nous attendons tous la décision finale de l'administration américaine", a déclaré Yvon Slingenberg, représentante de l'Union européenne.
Avant même de se positionner sur l'accord, Trump, grand défenseur des énergies fossiles, a en tous cas commencé à démanteler la politique climat de son prédécesseur Barack Obama.
D'où l'inquiétude de certains observateurs présents à Bonn concernant la future attitude des Etats-Unis, même s'ils restent dans l'accord de Paris.
"Si les Etats-Unis restent dans l'accord mais envoient aux autres pays le signal qu'ils peuvent réduire leur niveau d'ambition, alors nous avons un problème", estime Brandon Wu de l'ONG Action Aid.
Une délégation américaine réduite est présente à Bonn, conduite par Trigg Talley, qui était déjà en poste sous l'administration Obama. Mais son mandat n'est pas connu.
Une source au département d'Etat a indiqué à l'AFP que les Etats-Unis voulaient "s'assurer que des décisions ne porteraient pas préjudice" à leur politique, à la compétitivité de leurs entreprises, et plus généralement à leur croissance économique.
Toute idée de renégociation du texte, fruit de plusieurs années d'âpres discussions, a été fermement rejetée lundi après-midi lors des prises de parole des pays en séance plénière.
- 144 pays ont ratifié -
Se voulant optimiste, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a estimé qu'il serait "difficile" et même "insensé" pour Donald Trump "d'aller à contresens de l'opinion publique" de son pays "et de la volonté du communauté internationale".
A l'exception de la Syrie et du Nicaragua, tous les membres de la Convention de l'Onu sur le climat ont signé l'accord de Paris. Sur 195 signataires (194 pays plus l'Union européenne), 144 l'ont déjà ratifié, soit 83% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Parmi les grands émetteurs, seule la Russie (5e après la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Inde) n'a pas encore ratifié le texte.
Si les gouvernements américain et russe sont en retrait dans cette lutte climatique, la Chine et l'Inde ont réaffirmé leurs engagements.
"La Chine est sous forte pression au niveau intérieur pour réduire la pollution de l'air due au charbon et aux carburants fossiles et voit un intérêt stratégique à être leader sur les marchés des nouvelles technologies", explique Alden Meyer, expert auprès de l'Union of concerned scientists.
"Delhi voit aussi des avantages énormes dans ses objectifs de développement des énergies renouvelables" en terme de qualité de l'air et de réduction des importations de pétrole, ajoute-t-il.