Paris, France | AFP | mardi 21/07/2015 - Dignitaires chrétiens, sages asiatiques, Indiens d'Amazonie, guide musulman soufi... Des dizaines d'autorités morales du monde entier sont réunies mardi à Paris pour un "sommet des consciences" sur le climat, quatre mois avant la cruciale conférence COP21 en France.
Ce rendez-vous "part du constat que la crise climatique, et plus largement la crise écologique, ne se réduit pas à ses dimensions scientifique, technologique, économique et politique" mais qu'"il s'agit d'une crise de sens", a souligné le président François Hollande en ouverture de cet événement.
"C'est la raison pour laquelle nous avons besoin de nous mettre au plus haut niveau de réflexion", a-t-il ajouté dans l'hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Le climat, "why do I care" ("pourquoi je m'en préoccupe"), c'est le mot d'ordre de ce sommet, auquel participent l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le Bangladais Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit et prix Nobel de la paix 2006, ou encore le primat orthodoxe de Constantinople Bartholomée, surnommé le "patriarche vert".
L'événement est à l'initiative de Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète. "La crise climatique est l'ultime injustice", a souligné l'ancien animateur de télévision à la tribune, en allusion aux populations victimes des dérèglements climatiques, luttant pour l'eau ou venant grossir les flux migratoires.
"Attention à ce que le fatalisme des uns ne développe pas le fanatisme des autres! Voilà ce qui se joue à Paris (avec la COP21, NDLR) : c'est la paix ou le conflit. Nous allons choisir la paix", a lancé Nicolas Hulot.
Le Bourget, près de Paris, accueillera du 30 novembre au 11 décembre la prochaine grande conférence internationale sur le climat, qui réunira 195 pays sous l'égide des Nations unies. La communauté internationale s'est fixée pour objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre global.
Au même moment, toujours à Paris, des représentants d'une quarantaine de pays tentaient d'aplanir les différends pour faciliter la conclusion d'un accord. Réunis depuis lundi, ministres et chefs de délégations cherchent des compromis sur deux questions majeures: le niveau d'ambition du futur accord, et la répartition des efforts entre pays développés et en développement.
"Même aujourd'hui, avec un accord qui pourrait être celui que l'on entrevoit, nous sommes encore au-dessus de 2°C, sans doute 3°C", a regretté François Hollande dans son discours au CESE.
Aboutir à un accord sur le climat, c'est "renoncer à utiliser 80% des ressources d'énergies fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. Nous pouvons le vivre comme une contrainte, c'en est une. Mais c'est aussi une opportunité de bâtir un monde plus sûr et plus équitable", a-t-il fait valoir.
- 'Planter un jardin' -
Un sommet d'autorités religieuses et morales n'était "pas une proposition simple dans un pays comme la France, laïque", a estimé François Hollande, tout en soulignant que "la laïcité doit permettre à tous, croyants comme non-croyants, de participer à une réflexion commune".
"C'est dans cet état d'esprit que j'ai lu l'encyclique du pape François ("Laudato si'"), qui propose à tous les hommes +d'entrer en dialogue avec tous en ce qui concerne notre maison commune+", a poursuivi le chef de l'État.
"La seule manière de réduire la présence du carbone, c'est de planter", a plaidé un peu plus tard le photographe brésilien Sebastiao Salgado, qui a introduit "plus de 2 millions d'arbres" dans l'immense périmètre de la ferme de ses parents. "Il faut inviter les paysans à la COP21", a-t-il enchaîné, très critique envers "les discussions bureaucratiques et techniques".
Dans le même ordre d'idées pragmatiques, l'altermondialiste indienne Vandana Shiva a émis le voeu, sous l'oeil approbateur de Nicolas Hulot, "que chaque participant à la COP21 s'engage à planter un jardin".
Les invités au sommet devaient présenter en fin d'après-midi un "appel des consciences pour le climat" adressé à chaque chef de délégation annoncée à la conférence de Paris.
La journée est aussi l'occasion de lancer "Green Pilgrim Age", une initiative mondiale visant à rendre les villes de pèlerinage de toutes obédiences sobres en carbone. Sont notamment concernées Lourdes, La Mecque, Touba (Sénégal), Fatima (Portugal) et Bodhgaya (Inde).
Ce rendez-vous "part du constat que la crise climatique, et plus largement la crise écologique, ne se réduit pas à ses dimensions scientifique, technologique, économique et politique" mais qu'"il s'agit d'une crise de sens", a souligné le président François Hollande en ouverture de cet événement.
"C'est la raison pour laquelle nous avons besoin de nous mettre au plus haut niveau de réflexion", a-t-il ajouté dans l'hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Le climat, "why do I care" ("pourquoi je m'en préoccupe"), c'est le mot d'ordre de ce sommet, auquel participent l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le Bangladais Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit et prix Nobel de la paix 2006, ou encore le primat orthodoxe de Constantinople Bartholomée, surnommé le "patriarche vert".
L'événement est à l'initiative de Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète. "La crise climatique est l'ultime injustice", a souligné l'ancien animateur de télévision à la tribune, en allusion aux populations victimes des dérèglements climatiques, luttant pour l'eau ou venant grossir les flux migratoires.
"Attention à ce que le fatalisme des uns ne développe pas le fanatisme des autres! Voilà ce qui se joue à Paris (avec la COP21, NDLR) : c'est la paix ou le conflit. Nous allons choisir la paix", a lancé Nicolas Hulot.
Le Bourget, près de Paris, accueillera du 30 novembre au 11 décembre la prochaine grande conférence internationale sur le climat, qui réunira 195 pays sous l'égide des Nations unies. La communauté internationale s'est fixée pour objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre global.
Au même moment, toujours à Paris, des représentants d'une quarantaine de pays tentaient d'aplanir les différends pour faciliter la conclusion d'un accord. Réunis depuis lundi, ministres et chefs de délégations cherchent des compromis sur deux questions majeures: le niveau d'ambition du futur accord, et la répartition des efforts entre pays développés et en développement.
"Même aujourd'hui, avec un accord qui pourrait être celui que l'on entrevoit, nous sommes encore au-dessus de 2°C, sans doute 3°C", a regretté François Hollande dans son discours au CESE.
Aboutir à un accord sur le climat, c'est "renoncer à utiliser 80% des ressources d'énergies fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. Nous pouvons le vivre comme une contrainte, c'en est une. Mais c'est aussi une opportunité de bâtir un monde plus sûr et plus équitable", a-t-il fait valoir.
- 'Planter un jardin' -
Un sommet d'autorités religieuses et morales n'était "pas une proposition simple dans un pays comme la France, laïque", a estimé François Hollande, tout en soulignant que "la laïcité doit permettre à tous, croyants comme non-croyants, de participer à une réflexion commune".
"C'est dans cet état d'esprit que j'ai lu l'encyclique du pape François ("Laudato si'"), qui propose à tous les hommes +d'entrer en dialogue avec tous en ce qui concerne notre maison commune+", a poursuivi le chef de l'État.
"La seule manière de réduire la présence du carbone, c'est de planter", a plaidé un peu plus tard le photographe brésilien Sebastiao Salgado, qui a introduit "plus de 2 millions d'arbres" dans l'immense périmètre de la ferme de ses parents. "Il faut inviter les paysans à la COP21", a-t-il enchaîné, très critique envers "les discussions bureaucratiques et techniques".
Dans le même ordre d'idées pragmatiques, l'altermondialiste indienne Vandana Shiva a émis le voeu, sous l'oeil approbateur de Nicolas Hulot, "que chaque participant à la COP21 s'engage à planter un jardin".
Les invités au sommet devaient présenter en fin d'après-midi un "appel des consciences pour le climat" adressé à chaque chef de délégation annoncée à la conférence de Paris.
La journée est aussi l'occasion de lancer "Green Pilgrim Age", une initiative mondiale visant à rendre les villes de pèlerinage de toutes obédiences sobres en carbone. Sont notamment concernées Lourdes, La Mecque, Touba (Sénégal), Fatima (Portugal) et Bodhgaya (Inde).