PARIS, 20 oct 2012 (AFP) - Saisir l'esprit unique de Léonard de Vinci à travers les étonnantes machines tirées de ses dessins, c'est le parcours original proposé à partir de mardi et jusqu'au 18 août par la Cité des Sciences pour son exposition de rentrée.
Ces grandes maquettes, réalisées dans les années 1950 par le Musée national des sciences et technologies de Milan (Italie), sont les personnages centraux de cette exploration.
"Il y a une quarantaine de machines en tout, qui nous servent à entrer dans l'esprit de Léonard" et "qui nous renseignent beaucoup sur l'ingénieur, impossible à dissocier de l'artiste car il faisait tout en même temps", explique le commissaire de l'exposition, Eric Lapie.
Mais pour vraiment comprendre le processus créatif de Léonard de Vinci, il faut d'abord écorner le mythe populaire qui en fait un inventeur révolutionnaire et père-fondateur de l'ingénieur moderne.
C'est ce que vient rappeler la première salle de l'exposition grâce à une chronologie animée mettant en perspective la vie de Vinci et des machines réalisées par ses contemporains.
Léonard de Vinci a beau passer pour l'inventeur de l'automobile, le "chariot autopropulsé" dont il avait dessiné les plans était vraisemblablement juste destiné à déplacer des automates sur scène lors de spectacles. Et dès 1430, plus de vingt ans avant la naissance du maître, l'ingénieur Giovanni Fontana avait déjà conçu un "chariot automobile" à des fins militaires.
En outre, on ignore si Léonard de Vinci a effectivement construit ses machines. La seule trace ou témoignage de commande qui nous soit parvenue porte en effet sur une sorte de compteur d'eau.
"Technologue"
L'exposition montre d'ailleurs que beaucoup des "inventions" prêtées au génie tenaient davantage du "rêve technique", souvent irréalisable. A l'instar de son célèbre parachute pyramidal, inopérant car dépourvu de trou pour laisser l'air s'échapper...
Parfois aussi, Léonard de Vinci ne fait qu'améliorer des procédés déjà existants, comme avec son arbalète géante longue de 20 mètres qui aurait été bien trop lourde pour être manoeuvrée sur le champ de bataille.
"C'était un homme de son temps, et il n'était pas seul, isolé dans sa campagne. C'était avant tout un courtisan qui a toujours travaillé pour des patrons", résume le commissaire de l'exposition.
La grande force de Vinci, c'est son incroyable faculté d'observation et d'analyse de la nature, qui s'exprime dans ses dessins, "images qui lui permettent d'imaginer" la technique à partir du vivant, comme pour ses ailes battantes inspirées des oiseaux ou des chauves-souris.
Mais c'est aussi son "intuition géniale" d'avoir compris l'importance de la technique, qu'il a cherché à inscrire dans un "corpus de connaissances", et beaucoup voient en lui le premier "technologue".
"Par exemple, quand Léonard dessine un engrenage, c'est l'engrenage lui-même qui l'intéresse", pas la machine qu'on pourrait construire autour, relève Eric Lapie.
Machines de guerre, machines volantes, machines industrielles, l'exposition souligne l'évolution de Vinci vers une démarche de plus en plus scientifique, qui l'amène à développer des instruments de mesure et à tenter d'"unifier le savoir" acquis empiriquement. Contrairement à certains prédécesseurs du Moyen-Age qui cherchaient désespérément le "mouvement perpétuel", Vinci construira une "roue à boulets" afin de montrer que la physique et la mécanique en font une quête impossible.
Certaines des machines présentées sont visibles en 3D et sous toutes les coutures sur le site internet de la Cité des Sciences (http://bit.ly/Sn7Wqh).
Ces grandes maquettes, réalisées dans les années 1950 par le Musée national des sciences et technologies de Milan (Italie), sont les personnages centraux de cette exploration.
"Il y a une quarantaine de machines en tout, qui nous servent à entrer dans l'esprit de Léonard" et "qui nous renseignent beaucoup sur l'ingénieur, impossible à dissocier de l'artiste car il faisait tout en même temps", explique le commissaire de l'exposition, Eric Lapie.
Mais pour vraiment comprendre le processus créatif de Léonard de Vinci, il faut d'abord écorner le mythe populaire qui en fait un inventeur révolutionnaire et père-fondateur de l'ingénieur moderne.
C'est ce que vient rappeler la première salle de l'exposition grâce à une chronologie animée mettant en perspective la vie de Vinci et des machines réalisées par ses contemporains.
Léonard de Vinci a beau passer pour l'inventeur de l'automobile, le "chariot autopropulsé" dont il avait dessiné les plans était vraisemblablement juste destiné à déplacer des automates sur scène lors de spectacles. Et dès 1430, plus de vingt ans avant la naissance du maître, l'ingénieur Giovanni Fontana avait déjà conçu un "chariot automobile" à des fins militaires.
En outre, on ignore si Léonard de Vinci a effectivement construit ses machines. La seule trace ou témoignage de commande qui nous soit parvenue porte en effet sur une sorte de compteur d'eau.
"Technologue"
L'exposition montre d'ailleurs que beaucoup des "inventions" prêtées au génie tenaient davantage du "rêve technique", souvent irréalisable. A l'instar de son célèbre parachute pyramidal, inopérant car dépourvu de trou pour laisser l'air s'échapper...
Parfois aussi, Léonard de Vinci ne fait qu'améliorer des procédés déjà existants, comme avec son arbalète géante longue de 20 mètres qui aurait été bien trop lourde pour être manoeuvrée sur le champ de bataille.
"C'était un homme de son temps, et il n'était pas seul, isolé dans sa campagne. C'était avant tout un courtisan qui a toujours travaillé pour des patrons", résume le commissaire de l'exposition.
La grande force de Vinci, c'est son incroyable faculté d'observation et d'analyse de la nature, qui s'exprime dans ses dessins, "images qui lui permettent d'imaginer" la technique à partir du vivant, comme pour ses ailes battantes inspirées des oiseaux ou des chauves-souris.
Mais c'est aussi son "intuition géniale" d'avoir compris l'importance de la technique, qu'il a cherché à inscrire dans un "corpus de connaissances", et beaucoup voient en lui le premier "technologue".
"Par exemple, quand Léonard dessine un engrenage, c'est l'engrenage lui-même qui l'intéresse", pas la machine qu'on pourrait construire autour, relève Eric Lapie.
Machines de guerre, machines volantes, machines industrielles, l'exposition souligne l'évolution de Vinci vers une démarche de plus en plus scientifique, qui l'amène à développer des instruments de mesure et à tenter d'"unifier le savoir" acquis empiriquement. Contrairement à certains prédécesseurs du Moyen-Age qui cherchaient désespérément le "mouvement perpétuel", Vinci construira une "roue à boulets" afin de montrer que la physique et la mécanique en font une quête impossible.
Certaines des machines présentées sont visibles en 3D et sous toutes les coutures sur le site internet de la Cité des Sciences (http://bit.ly/Sn7Wqh).