Paris, France | AFP | vendredi 27/01/2017 - Des chercheurs mettent en garde sur les dangers d'une multiplication d'agents microbiens résistants à la plupart des antibiotiques, alors que la Chine s'apprête à introduire dans ses hôpitaux la colistine, une famille d'antimicrobiens dits de "dernier recours" qu'elle utilisait largement avant en médecine vétérinaire.
La colistine est un antibiotique datant de 1959 qui sert de recours contre des bactéries résistantes aux carbapénèmes (ERC), une autre classe importante d'antibiotiques utilisée pour traiter la multi-résistance bactérienne.
Après avoir pendant des années massivement employé la colistine en médecine vétérinaire, la Chine a décidé récemment de l'interdire, et projette de l'introduire en médecine humaine.
En 2015, ce pays a découvert la présence d'un gène, le MRC-1, dans des bactéries E. coli et K. pneumoniae, résistantes à la colistine. Ce gène de résistance aux traitements a également été décelé par la suite au Danemark, au Vietnam, en Espagne et aux Etats-Unis, relèvent les chercheurs qui publient deux études dans la revue médicale spécialisée The Lancet Infectious Diseases.
"Le développement de bactéries résistantes à la colistine va probablement s'aggraver lorsque le médicament va être introduit chez l'homme (en Chine)" prédit le Pr Timothy Walsh de l'Université de Cardiff qui, avec un collègue chinois, a mené une étude dans deux hôpitaux chinois pendant huit ans.
L'étude a notamment permis d'identifier le gène MCR-1 dans 146 prélèvements d'E. coli dont cinq étaient également résistants aux carbapénèmes.
Une autre étude menée par des chercheurs de l'Université du Zhejiang (est de la Chine) a découvert le gène MCR-1 dans 20 prélèvements d'E. coli sur 1.495, l'un d'entre eux était également résistant aux carbapénèmes.
Cette double résistance inquiète vivement les chercheurs qui craignent l'avènement d'une ère post-antibiotique dans laquelle les infections courantes ne pourraient plus être jugulées.
Pour l'instant, le risque reste encore limité, souligne Pr Yu Yunsong. "Mais ajoute-t-il, la situation doit être suivie de près alors que la Chine se prépare à introduire la colistine chez l'homme".
Dans un commentaire joint aux études, le Pr David Paterson de l'Université du Queensland (Australie) reconnaît que le "scénario catastrophe" ne s'est "pas encore produit à une grande échelle en Chine".
Il demande toutefois aux autorités chinoises d'être "vigilantes" pour que les nouveaux antibiotiques mis à la disposition des hôpitaux ne fassent pas l'objet "de copies génériques bon marché utilisées dans l'agriculture", ce qui pourrait avoir un impact encore plus important que le gène de résistance MCR-1.
En septembre, une septuagénaire américaine est morte après avoir été infectée par une bactérie K.pneumoniae résistante aux carbapénèmes et à 25 autres antibiotiques.
On estime que la résistance aux antibiotiques est responsable de 700.000 morts par an dans le monde, dont 23.000 aux Etats-Unis et 13.000 en France.
Et le phénomène pourrait causer dix millions de décès par an d'ici à 2050, selon une étude britannique récente, soit autant que le nombre des victimes du cancer.
Des prescriptions excessives et à mauvais escient d'antibiotiques et leur usage excessif dans l'élevage sont principalement responsables du phénomène de résistance microbienne.
La colistine est un antibiotique datant de 1959 qui sert de recours contre des bactéries résistantes aux carbapénèmes (ERC), une autre classe importante d'antibiotiques utilisée pour traiter la multi-résistance bactérienne.
Après avoir pendant des années massivement employé la colistine en médecine vétérinaire, la Chine a décidé récemment de l'interdire, et projette de l'introduire en médecine humaine.
En 2015, ce pays a découvert la présence d'un gène, le MRC-1, dans des bactéries E. coli et K. pneumoniae, résistantes à la colistine. Ce gène de résistance aux traitements a également été décelé par la suite au Danemark, au Vietnam, en Espagne et aux Etats-Unis, relèvent les chercheurs qui publient deux études dans la revue médicale spécialisée The Lancet Infectious Diseases.
"Le développement de bactéries résistantes à la colistine va probablement s'aggraver lorsque le médicament va être introduit chez l'homme (en Chine)" prédit le Pr Timothy Walsh de l'Université de Cardiff qui, avec un collègue chinois, a mené une étude dans deux hôpitaux chinois pendant huit ans.
L'étude a notamment permis d'identifier le gène MCR-1 dans 146 prélèvements d'E. coli dont cinq étaient également résistants aux carbapénèmes.
Une autre étude menée par des chercheurs de l'Université du Zhejiang (est de la Chine) a découvert le gène MCR-1 dans 20 prélèvements d'E. coli sur 1.495, l'un d'entre eux était également résistant aux carbapénèmes.
Cette double résistance inquiète vivement les chercheurs qui craignent l'avènement d'une ère post-antibiotique dans laquelle les infections courantes ne pourraient plus être jugulées.
Pour l'instant, le risque reste encore limité, souligne Pr Yu Yunsong. "Mais ajoute-t-il, la situation doit être suivie de près alors que la Chine se prépare à introduire la colistine chez l'homme".
Dans un commentaire joint aux études, le Pr David Paterson de l'Université du Queensland (Australie) reconnaît que le "scénario catastrophe" ne s'est "pas encore produit à une grande échelle en Chine".
Il demande toutefois aux autorités chinoises d'être "vigilantes" pour que les nouveaux antibiotiques mis à la disposition des hôpitaux ne fassent pas l'objet "de copies génériques bon marché utilisées dans l'agriculture", ce qui pourrait avoir un impact encore plus important que le gène de résistance MCR-1.
En septembre, une septuagénaire américaine est morte après avoir été infectée par une bactérie K.pneumoniae résistante aux carbapénèmes et à 25 autres antibiotiques.
On estime que la résistance aux antibiotiques est responsable de 700.000 morts par an dans le monde, dont 23.000 aux Etats-Unis et 13.000 en France.
Et le phénomène pourrait causer dix millions de décès par an d'ici à 2050, selon une étude britannique récente, soit autant que le nombre des victimes du cancer.
Des prescriptions excessives et à mauvais escient d'antibiotiques et leur usage excessif dans l'élevage sont principalement responsables du phénomène de résistance microbienne.