Crédit JAVIER TORRES / AFP
Santiago du Chili, Chili | AFP | mercredi 18/01/2023 - Le gouvernement chilien a rejeté mercredi un projet minier contesté en raison de son impact sur l'environnement, prévu dans une réserve marine du nord du pays.
"Nous sommes sûrs d'avoir pris ici une décision robuste et traçable, basée sur des preuves techniques", a déclaré la ministre de l'Environnement Maisa Rojas en communiquant la décision unanime du Conseil des ministres.
"Minera Dominga", exploitation à ciel ouvert de cuivre et de fer représentant un investissement de 2,5 milliards de dollars dans la région de Coquimbo, à 530 km au nord de Santiago, menaçait l'archipel de Humboldt, en partie visible depuis la côte chilienne, composé de huit îles dont trois sont une réserve naturelle protégée, considéré par les scientifiques comme un "trésor" de biodiversité.
Outre 80% de la population de manchots de Humboldt, une espèce menacée qui ne niche qu'au Chili et au Pérou, l'archipel abrite des chungungos, la plus petite loutre du monde en voie de disparition, des centaines d'otaries, des milliers d'oiseaux, de grands dauphins et est un repaire pour des baleines, jusqu'à quatorze espèces différentes.
Andes Iron, société chilienne d'exploration et d'exploitation minière porteuse du projet, a indiqué dans un communiqué qu'elle ferait appel de la décision auprès des tribunaux de l'environnement.
"Le projet Dominga non seulement respecte mais dépasse toutes les normes et est conforme aux principes établis par le gouvernement pour le développement durable de projets industriels et miniers en termes de protection de l'environnement, de relations avec les communautés, d'utilisation d'énergie propre, d'utilisation d'eau dessalée, entre autres", est-il indiqué.
Le projet prévoyait la construction d'une usine de dessalement et d'un port de chargement des minerais, à trente kilomètres de l'archipel, principal point de dissension avec les défenseurs de l'environnement qui estiment que cela mettrait en péril ses écosystèmes marins et terrestres.
"Le port est situé dans un endroit qui a une valeur écologique absolument unique", a souligné la ministre de l'Environnement pour justifier la décision du gouvernement de gauche du président Gabriel Boric qui s'était déclaré opposé à sa construction lors de son arrivée au pouvoir en mars 2011.
En 2017, sous le gouvernement de la socialiste Michelle Bachelet, le projet avait déjà été rejeté mais la Cour suprême avait ensuite ordonné une nouvelle évaluation environnementale.
"Décision politique"
L'exploitation minière sur 22 ans prévoyait une production annuelle de douze millions de tonnes de fer et de 150.000 tonnes de cuivre. Andes Iron promettait de créer dans cette région pauvre quelque 10.000 emplois directs et 25.000 indirects pendant la phase de construction et 1.500 emplois directs et 4.000 indirects pendant l'exploitation.
Le sénateur d'opposition de Coquimbo et leader de l'opposition de droite, Matias Walker, a regretté "une décision politique" et que "l'une des communes les plus pauvres de la région continuera à dormir sur l'une des plus importantes réserves de fer du monde".
Pour le directeur de Greenpeace Chili, Matias Asun, "c'est un projet qui non seulement ne répond pas aux normes pour être approuvé mais qui a été promu par les principaux groupes associés à la corruption dans notre pays".
Minera Dominga était d'autant plus controversé qu'il était entaché de soupçons de corruption mettant directement en cause l'ancien chef de l'Etat Sebastian Piñera (2010-2014, 2017-2021), un des hommes les plus riches du Chili, après la révélation des "Pandora papers".
Selon une enquête menée par des membres du Consortium international des journalistes, Minera Dominga a été vendue à un homme d'affaires ami de M. Piñera, une transaction opérée aux îles Vierges britanniques.
La transaction devait être payée en trois versements et contenait une clause controversée subordonnant le dernier paiement à la condition "qu'une zone de protection environnementale ne soit pas établie sur la zone d'exploitation de la société minière, comme le demandent des groupes écologistes".
D'après l'enquête journalistique, le gouvernement de Sebastian Piñera n'a finalement pas protégé la zone où l'exploitation minière était prévue, si bien que le troisième paiement a bien été effectué.
"Nous sommes sûrs d'avoir pris ici une décision robuste et traçable, basée sur des preuves techniques", a déclaré la ministre de l'Environnement Maisa Rojas en communiquant la décision unanime du Conseil des ministres.
"Minera Dominga", exploitation à ciel ouvert de cuivre et de fer représentant un investissement de 2,5 milliards de dollars dans la région de Coquimbo, à 530 km au nord de Santiago, menaçait l'archipel de Humboldt, en partie visible depuis la côte chilienne, composé de huit îles dont trois sont une réserve naturelle protégée, considéré par les scientifiques comme un "trésor" de biodiversité.
Outre 80% de la population de manchots de Humboldt, une espèce menacée qui ne niche qu'au Chili et au Pérou, l'archipel abrite des chungungos, la plus petite loutre du monde en voie de disparition, des centaines d'otaries, des milliers d'oiseaux, de grands dauphins et est un repaire pour des baleines, jusqu'à quatorze espèces différentes.
Andes Iron, société chilienne d'exploration et d'exploitation minière porteuse du projet, a indiqué dans un communiqué qu'elle ferait appel de la décision auprès des tribunaux de l'environnement.
"Le projet Dominga non seulement respecte mais dépasse toutes les normes et est conforme aux principes établis par le gouvernement pour le développement durable de projets industriels et miniers en termes de protection de l'environnement, de relations avec les communautés, d'utilisation d'énergie propre, d'utilisation d'eau dessalée, entre autres", est-il indiqué.
Le projet prévoyait la construction d'une usine de dessalement et d'un port de chargement des minerais, à trente kilomètres de l'archipel, principal point de dissension avec les défenseurs de l'environnement qui estiment que cela mettrait en péril ses écosystèmes marins et terrestres.
"Le port est situé dans un endroit qui a une valeur écologique absolument unique", a souligné la ministre de l'Environnement pour justifier la décision du gouvernement de gauche du président Gabriel Boric qui s'était déclaré opposé à sa construction lors de son arrivée au pouvoir en mars 2011.
En 2017, sous le gouvernement de la socialiste Michelle Bachelet, le projet avait déjà été rejeté mais la Cour suprême avait ensuite ordonné une nouvelle évaluation environnementale.
"Décision politique"
L'exploitation minière sur 22 ans prévoyait une production annuelle de douze millions de tonnes de fer et de 150.000 tonnes de cuivre. Andes Iron promettait de créer dans cette région pauvre quelque 10.000 emplois directs et 25.000 indirects pendant la phase de construction et 1.500 emplois directs et 4.000 indirects pendant l'exploitation.
Le sénateur d'opposition de Coquimbo et leader de l'opposition de droite, Matias Walker, a regretté "une décision politique" et que "l'une des communes les plus pauvres de la région continuera à dormir sur l'une des plus importantes réserves de fer du monde".
Pour le directeur de Greenpeace Chili, Matias Asun, "c'est un projet qui non seulement ne répond pas aux normes pour être approuvé mais qui a été promu par les principaux groupes associés à la corruption dans notre pays".
Minera Dominga était d'autant plus controversé qu'il était entaché de soupçons de corruption mettant directement en cause l'ancien chef de l'Etat Sebastian Piñera (2010-2014, 2017-2021), un des hommes les plus riches du Chili, après la révélation des "Pandora papers".
Selon une enquête menée par des membres du Consortium international des journalistes, Minera Dominga a été vendue à un homme d'affaires ami de M. Piñera, une transaction opérée aux îles Vierges britanniques.
La transaction devait être payée en trois versements et contenait une clause controversée subordonnant le dernier paiement à la condition "qu'une zone de protection environnementale ne soit pas établie sur la zone d'exploitation de la société minière, comme le demandent des groupes écologistes".
D'après l'enquête journalistique, le gouvernement de Sebastian Piñera n'a finalement pas protégé la zone où l'exploitation minière était prévue, si bien que le troisième paiement a bien été effectué.